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Crise systémique et paradigme de la décroissance : effondrement ou métamorphose

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par Billy FERNANDEZ
Université de Savoie - Master 2 Système Territoriaux, Développement Durable et Aide à  la Décision 2010
  

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3. Biodiversité, espaces naturels et services écologiques

D'après Richard LEAKEY et Roger LEVIN, nous assistons à la 6ème extinction des espèces, celle de l'Anthropocène. Celles-ci disparaissent en effet à la vitesse de 50 à 200 par jour36, soit un rythme de 1000 à 30 000 fois supérieur aux hécatombes géologiques passées37.

La biodiversité, terme par ailleurs à la mode, est définie par Robert B ARBAULT comme <<le tissu vivant de la planete È, et parle de crise d'extinction de masse. Il explique que les processus anthropiques à l'origine de cette extinction sont de quatre types:

· pollution, morcellement et dégradation des écosystèmes, conversion des forêts tropicales en pâturages ou plantations << industrielles >>, rejoignant le problème plus large de destruction des espaces naturels et de leur fonction sociale.

· invasions biologiques ;

· surexploitation par récolte, chasse ou pêche ;

· changements climatiques.

Par ailleurs, tout en reconnaissant le << manque de connaissance >>, il développe le concept de service écologique et défend sur le terrain économique la protection de la biodiversité au nom d'un argument utilitariste : le moindre cout. Effectivement, les services rendus par les écosystèmes (approvisionnement, régulation, puits de carbone...), indispensables à l'épanouissement de la vie humaine sur Terre, le sont gratuitement. En revanche, leur << substitut technicien >> potentiel a nécessairement un coüt, y compris écologique d'ailleurs. On nous permettra pourtant d'interroger -tout en en saluant les intentions- le bien fondé éthique des travaux menés sur la question de l'évaluation économique de la biodiversité, qui semblent consacrer la marchandisation de la nature, doutant que le raisonnement utilitariste et la rationalité quantifiante soit en mesure de cerner l'essentiel de la problématique de la biodiversité. En effet, conserver l'homéostasie des écosystèmes admet également une dimension éthique, ainsi que l'ont montré notamment Catherine et Rapha`l LARRERE.

3 6 E.O. WILSON, The diversity of life,, cité par Serge LATOUCHE

37 F.RAMADE, Le Grand Massacre. L'avenir des esplces vivantes, Hachette Littératures, Paris, 1999

4. Technoscience, technologies convergentes et transhumanisme

Outre l'incertitude liée aux risques biogénétiques relatifs aux organismes génétiquement modifiés (OGM) et autres manipulations du vivant, un courant scientifique et philosophique -caricature du néopositivisme, s'est développé ces dernieres années. Ce mouvement, fondé sur la convergence dite « NBIC » pour nano-bio-info-cogno-technologies, est caractérisé par des valeurs propres, lorsque « la science se voulait autrefois amorale È (BENSAUDE-VINCENT, 2009). Le courant de pensée dit transhumaniste revendique le recours à ces technologies convergentes pour développer les capacités physiques et mentales des etre humains.

Les implications philosophiques et éthiques sont évidements nombreuses puisque la technoscience a tendance à « artificialiser la nature È et à Ç naturaliser la technique » (op.cit. ), ce qui semble tres préjudiciable, car « la nature reste une valeur en soi dans notre culture» (op.cit.).

Ainsi, ces courants à la fois très répandus et établis 38 ont, selon Paul ARIES, le projet « d'adapter la planete et les humains aux besoins de la croissance et du capitalisme vert »39. Ces courants revendiquent notamment la création de « posthumains »40, et de programmes technologiques prométhéens, de grande ampleur, à l'exemple de certaines techniques de manipulation du climat.41

En nous donnant le pouvoir de « connecter l'inerte au vivant » (DUPUY, 2006), les trois principaux « risques » concrets ident ifiés relevent d'une part du domaine militaire et sécuritaire, d'autre part du registre démocratique, et enfin l'autonomisation et l'auto-organisation des ces technologies, échappant à tout contrôle humain.

Ce mouvement interroge ainsi fondamentalement le caractere autonome de la technique et de la science, tant du point de vue démocratique qu'en termes de processus, caractere déjà relevé par Jacques ELLUL en 197742.

Ainsi, nous dit JONAS, « il est indiniable que nous devenons progressivement les prisonniers des processus que nous avons déclenchis nous-mémes [É] sans fixation dÕun but, un peu à la maniere dÕun destin È.

Il appara»t, à l'issu de cette approche de ce que nous avons appelé la crise éco-energitico-technologique, que la question des changements d'échelles - ou d'ordres de grandeur- semble déterminant dans les processus anthropiques récents en matiere de perturbation écologique et de problemes énergétiques. Nous allons tenter de savoir s'il en est de meme s'agissant de la crise socio-économico-culturelle.

3 8 Projets, brevets et capitaux sont notamment largement « prêt » selon Paul Aries.

39 P. ARIES, 2010, La simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance, La Découverte

40 Nick BOSTROM, « A history of transhumanist thought », in Journal ofEvolution and Technology, vol. 14, no 1, avril 2005. Par ailleurs, d'apres Jean Pierre DUPUY (entretien de 2006 à Sagascience, CNRS), le transhumanisme est considéré par ses tenants comme « nécessaire et inevitable, car resultant de l'evolution ».

41 Paul ARIES (2010) en donne quelques exemples : mise en orbite de milliards de lentilles de 60cm de diametre afin de filtrer la lumiere solaire, radiations électroniques de fortes puissance, satellites-écrans à l'irradiation solaire....

42 Le systeme technicien, éditions Calman- Levy.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery