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Stimulants matériels, catégories marchandes et transition au socialisme à  Cuba: 1959-2009

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par Jérôme Leleu
Institut des Hautes Etudes de l'Amérique Latine UP3 - Etudes latino américaines, spécialité économie 2010
  

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b) Les réformes économiques de 1965

A partir du milieu des années 1950, des débats commencèrent à émerger sur le manque d?efficacité des entreprises. Ces débats conduiront à des réformes dont une réforme de lentreprise en 1965. Plusieurs économistes proposaient une plus grande décentralisation des décisions pour les entreprises, une augmentation de la stimulation de la production en rapport avec le profit et avec les stimulants matériels. Parmi ces économistes l?on trouve par exemple, Liberman, Trapeznikov et Nemtchinov.

La direction autoritaire pour encadrer le plan économique enserrerait les intérêts généraux du développement économique. Peu à peu va s?imposer en URSS une conception nouvelle. Si les contraintes sur les entreprises sont allégées et si celles-ci sont intéressées par un jeu convenable de stimulants matériels, à choisir spontanément dans le cadre du plan les

40 Idem

combinaisons de production les plus efficaces, l?intérêt des entreprises coïncidera lui-même avec celui de la collectivité41.

Les propositions de Liberman peuvent se résumer comme suit. Il faut inciter les entreprises à exécuter le plus correctement le plan sans contrôle inutile et laisser les entreprises libres du choix des moyens en ne lui imposant que deux indices impératifs, la valeur de la production vendue par type principaux de fabrication (en remplaçant la production brute) et le rapport du profit aux fonds productifs (indice de rentabilité). La réforme de l?entreprise sera adoptée à la suite d?une décision prise par le plénum du Comité Central du PCUS42 le 29 septembre 1965 et sera introduite progressivement à partir de 1966. Les indices obligatoires (impératifs) seront réduits laissant plus d?autonomie aux entreprises mais ils resteront supérieurs à ceux proposés par Liberman.

Le moteur d?activité de l?entreprise devient le profit, par l?indice de rentabilité. L?esprit de l?entreprise tend à ce que tous les travailleurs d?une entreprise soient collectivement et solidairement intéressés à améliorer la performance de leur unité, car les résultats obtenus retentiront directement sur leurs gains personnels, par le jeu des primes qui représenteront une proportion appréciable de leur rémunération. Celles-ci représentaient 10% en moyenne de leur rémunération selon les estimations faites avant le lancement de la réforme43.

Cette réforme verra l?application de trois fonds de stimulation : Un fonds de stimulation matériel pour octroyer des primes aux travailleurs. Un fonds pour l?amélioration socio culturelle et de construction de logement et un fonds de développement de la production. Les résultats de la réforme furent médiocres. Il en est ressorti que le fonds de stimulation matériel avait peu d?attrait. Le manque d?offre de biens de consommation ne permettait pas une dépense effective du revenu. Tout de même en 1975, les primes des ouvriers représentaient 15,6 % de leurs salaires dont un tiers provenaient du fonds de stimulation matériel avec des disparités allant de 8 à 35% selon les branches44.

41 LAVIGNE, Marie, Les économies socialistes soviétiques et européennes, Armand Colin, Paris, 1979. Adam Smith aurait il influencer ces économistes ?

42 Parti Communiste de l?Union Soviétique

43 M. Lavigne, Les économies socialistes soviétiques et européennes, Op.cit.

44 Idem

Comme le remarquait Marie Lavigne, la stimulation suppose un niveau de vie amélioré et un accroissement sensible de la production de biens de consommation. Aussi, aucun mécanisme de stimulation ne peut fonctionner valablement si les travailleurs n?ont pas la maîtrise effective du processus de production et de répartition.

Marie Lavigne distingue deux types de schémas entièrement différents de la direction des unités économiques :

- Schéma autoritaire : toutes formes de stimulation matérielle de l?entreprise en tant que collectif est exclues (seul est pris en considération l?intérêt individuel des travailleurs par le jeu des salaires et primes). L?unité économique est un instrument de l?administration, elle doit obéir à des ordres transmis par un système hiérarchisé dont elle est le maillon inférieur. Les fautes des dirigeants de l?entreprise sont punies par des sanctions personnelles, disciplinaires ; les succès sont récompensés par des primes individuelles. Les échecs de gestion sont sanctionnés non par la faillite de l?entreprise mais par la réorganisation sous les ordres d?un autre directeur.

- Schéma combinant direction centralisée et autonomie de gestion : Dans l?intérêt méme d?une bonne exécution du plan, on doit laisser aux unités économiques plus d?autonomie dans leur gestion. Autonomie et intéressement collectif vont de pair : si l?entreprise est plus libre, il faut qu?elle ait un but tangible pour l?ensemble de ses travailleurs et que la réalisation de ce but coïncide avec la meilleure exécution du plan. Cet objectif sera la maximisation du profit de l?entreprise. Le profit est ainsi appelé à jouer un rôle de première importance dans la gestion économique socialiste.

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