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Une difficulté majeure en psychologie de la santé : comment appréhender des refus de soins chez des malades atteints d'une maladie grave et d'un syndrome dépressif ?

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par Veronique DI MERCURIO
Université Paris 8 - Master 2 psychologie clinique 2008
  

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CONCLUSION

Nous avons pris le parti dans ce travail de terrain et de réflexion, de considérer le refus de soins comme un acte pathologique, symptomatique de la depression. Nous avons vu que dans la plupart des cas que nous avons observes et suivis, cette approche avait été efficiente en terme de guérison de l'état dépressif et de renoncement aux comportements suicidaires. En cela, nous nous rapprochons de l'approche dite moraliste, qui débute au 19e siècle avec les psychiatres francais. D'apres Esquirol (1838, page 655) : « Le suicide étant un acte consécutif du délire ou des passions ou de la folie, (É) le traitement qui appartient à la thérapeutique des maladies mentales repose essentiellement sur l'appreciation des causes et des motifs determinants du suicide ; c'est donc au traitement propre à chaque variété de folie qu'il faut avoir recours pour traiter un individu poussé à sa propre destruction.». Sans prendre pour autant un quelconque parti pris envers les actes suicidaires et surtout sans les considérer de manière aussi radicale il est probable que le choix d'approche d'une équipe soignante comme d'une société va influencer sur l'attitude auto-agressive du sujet. Une attitude moraliste aura pour interest d'inciter le patient à une réflexion critique sur son désir de mort et de prendre le temps de retrouver en toute conscience le désir de vivre. En cela, cette approche est cohérente avec le rôle de tout citoyen face au désespoir, qui est de porter assistance. Nous sommes personnellement favorable à une approche moraliste en tant que principe de precaution. Cela n'exclut toutefois pas le respect de la liberté individuelle si un sujet souhaite preserver sa dignité dans des situations sans issue à une souffrance intolerable. Pour cela, les lois actuelles proposent des solutions possibles que tout soignant doit aussi pouvoir envisager, le cas échéant, avec un patient et sa famille

Sur le terrain, une approche pragmatique, simple et concrete nous a egalement permis de nous libérer en tant que psychologue de l'angoisse liée à la crainte de l'échec thérapeutique. Nous avons pris la precaution de ne pas alourdir notre relation psychothérapeutique, toujours vécue dans l'ici et maintenant, avec nos recherches et réflexions théoriques. Face à un malade, nous tentons de nous concentrer sur les faits, c'est-à-dire que nous faisons face à une personne toujours vivante avec son histoire, ses sentiments, ses relations interpersonnelles et un avenir de vie toujours possible quelqu'en soient l'issue, la durée et la qualité.

Nous avons pu constater que c'est le travail en équipe, qui semble la plus efficiente pour les situations à haut risque vital. En effet, cette équipe partage une même conception des conduites suicidaires. Elle est hétérogene mais complémentaire dans sa formation et sa pratique. Le psychologue clinicien possede une place particulierement plus à l'écoute du récit du patient mais au sein d'une équipe médicale, il offre aussi son appui pour le diagnostic et la thérapeutique. L'équipe est egalement un soutien pour chacun de ses membres, par les avis, conseils et réflexions qu'elle apporte concernant des situations problématiques. Les professionnels du soin sont tres souvent en demande d'aide psychologique egalement car ils ont à gérer des ambivalences, des doutes et des angoisses personnelles face à leurs malades. Ces demandes ne se font pas directement mais de maniere détournée et informelle, au cours de la plupart des echanges que nous avions avec les soignants et les médecins. Gr%oce au soutien de l'équipe, la tache de chacun est plus légere à porter, mais nous avons pu constater que ce sont surtout les médecins qui ressentent une grande angoisse, leur responsabilité civile et professionnelle étant engagée. C'est pourquoi, le travail en binôme médecin et psychologue, mis en place dans cette équipe particuliere a été pour nous la plus motivante et enrichissante des experiences d'équipe vécues jusqu'alors.

Cette experience nous a confortés dans la motivation à trouver notre place en tant que psychologue clinicien au sein d'une équipe médicale en psychologie de la sante ou en psychiatrie de liaison.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand