Gouvernance locale et developpement communautaire durable : cas du centre de santé du village Gboto Zeve au Togo.( Télécharger le fichier original )par Valentine OLOUME BEYEME Centre de Recherche et d'Action pour la Paix, Institut de la Dignité et des Droits Humains - Master II en Ethique et Gouvernance; Option " Ethique Economique et Développement Durable". 2011 |
Chapitre I - PRESENTATION DU TOGODans ce chapitre introductif, une présentation du Togo dans ses grandes lignes est faite avant d'aborder l'objet d'étude proprement dit. Cette présentation sommaire se fera en trois sections. Les deux premières donneront un éclairage général sur les plans politique, économique et social. La troisième section fera état des contraintes et perspectives actuelles du Gouvernement togolais. A- SITUATION GEOGRAPHIQUE, ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE Cette première section présentera le pays du point du vue géographique, politique et administratif. 1- Situation géographique Le Togo ou la République togolaise est situé en Afrique de l'ouest. Il fait frontière avec le Bénin à l'Est, le Burkina Faso au Nord, et le Ghana à l'Ouest. C'est l'un des plus petits Etats africains avec une superficie de 56 790 km2 dont 600 km de longueur et 100 Km de largeur. Le Togo a une façade maritime au Sud où se situe la région maritime, avec pour chef-lieu la ville de Lomé, qui est également la capitale politique et économique du pays. La carte géographique suivante présente le Togo, sa position en Afrique de l'ouest, ses principales frontières et ses grandes villes. Figure 1 : Carte géographique du Togo
La dernière réforme administrative a réparti le pays en 5 régions et 34 préfectures, comme le présente le tableau suivant : Tableau 1 : Collectivités locales
Source : Ministère de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales. ( www.gouv.tg). L'intérêt de ce tableau par rapport à notre étude est de donner un aperçu sur le niveau de décentralisation au Togo. Force est de constater que le processus de décentralisation y est encore limité. Le découpage administratif s'arrête à deux niveaux : la région et la préfecture. Les sous-préfectures sont quasi absentes, les communes sont en nombre réduit. Dans la préfecture de Yoto par exemple (ligne 17), lieu de l'étude, la ville de Tabligbo est la seule circonscription administrative de toute la préfecture. Les autres entités sont essentiellement des cantons et des villages. En dépit des aspects géographique, politique et administratif, il est important d'introduire d'autres éléments de présentation pour une bonne connaissance générale du Togo. B- SITUATION DEMOGRAPHIQUE, ECONOMIQUE ET SOCIALECette deuxième section du chapitre sur la présentation générale du Togo fournira des informations sur la démographie, l'économie et le social 1- Démographie La population du Togo est à l'image de sa superficie. Autrement dit, c'est un Etat peu peuplé. Les estimations récentes, et plus précisément celle de 2009, chiffraient la population togolaise à 6,6 millions d'habitants4, soit 50.5% de femmes et 49.5% d'hommes, pour une densité de 95 habitants au Km2. Le taux de croissance annuelle de la population5 est de 2,17%. La population urbaine était de 42,7% en 2009 ; plus de 55% de la population vit en milieu rural. Ce qui signifie que la grande majorité de la population est rurale. Les dix plus grandes villes du pays ainsi que la taille de leur population sont présentées au tableau de la page suivante : 4 Donnée de l'Annuaire statistique pour l'Afrique 2011. 5 Estimation de la DGSCN, www.stat-togo.org, consulté le 19 avril 2011. Tableau 2 : Grandes villes du Togo et leur population
Source : Ministère de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales. ( www.gouv.tg). 2- Economie L'économie repose essentiellement sur la culture vivrière. Elle regroupe à elle seule 65% des travailleurs. Le reste de la main d'oeuvre, environ 30%, vit des cultures de rente telles que le cacao, le café, le coton, mais aussi des ressources minières à l'instar du phosphate, qui fait du pays le cinquième producteur mondial. Le Port Autonome de Lomé (PAL), un des premiers port en eau profonde de la sous-région, couvre les besoins de nombreux pays voisins comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger. C'est ainsi que, depuis le début de la crise en Côte d'Ivoire, le Togo est devenu une plate-forme très importante pour les opérateurs économiques de la sous-région. Le Togo fait partie des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Mais, depuis quelque temps, il n'a pas bénéficié de l'aide publique au développement dont le niveau est passé de 11,9% du PIB en 1990 à 2,5% en 2003. La principale conséquence a été la diminution de moitié des investissements publics durant la même période. Le début de reprise, qui est noté depuis 2007, s'explique cependant en grande partie par le soutien au processus électoral et les allégements de dette. La crise des finances publiques que le Togo a connue jusqu'en 2005, accentuée par l'absence d'un programme financier avec les Institutions de Bretton Woods, a entrainé une explosion de l'encours de la dette publique interne et externe (accumulation d'arriérés de paiement, absence d'allégement de dette) dont le niveau représentait près de 95% du P11B en fin 2007. Les allégements de dette obtenus en 2008, après la signature de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance, ont ramené cet indicateur aux alentours de 75% du P11B en fin 20086. 3- Le social7 Comme la plupart des pays africains sous-développés, les indicateurs de développement humain ne sont pas satisfaisants au Togo où des efforts restent encore à fournir dans tous les secteurs. C'est ainsi que dans les domaines de la nutrition, de l'éducation et de la santé, l'on note une forte corrélation entre la situation des OMD et la prévalence de la pauvreté. Cette situation est encore plus ressentie dans les zones rurales de manière générale et dans la région des Savanes en particulier qui est la région la plus pauvre du pays. La pauvreté touche près de deux togolais sur trois, dont trois sur quatre en milieu rural. En plus de ce niveau élevé de la pauvreté, la situation est aussi caractérisée par une extrême vulnérabilité des individus à la pauvreté dont le taux a été estimé à 81,2%. La population active est seulement de 2 635 000 dont 38,2% de femmes8. Le Togo est cependant autosuffisant sur le plan alimentaire. Au niveau de l'éducation primaire, le taux de scolarisation net (87% en 2008) est l'un des meilleurs de la sous-région ouest-africaine. Ce niveau satisfaisant a été pendant longtemps le fruit de la forte implication des ménages dans le financement de l'école primaire avant que le Gouvernement n'introduise en 2008 la gratuité des frais scolaires. 6 Ces données sont en grande partie celles du rapport sur les OMD du Système des Nations Unies au Togo intitulé Le Togo se mobilise autour des OMD, 3ème rapport de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement, avril 2010, 41 pages, document en ligne sur le site www.tg.undp.org, consulté le 06 avril 2011. 7 Ibidem. 8 Annuaire statistique pour l'Afrique 2011. Malgré ces indicateurs quantitatifs louables, la performance a pâti du fait du contexte économique difficile. C'est ainsi que le niveau de redoublement est encore élevé (22%), le taux d'achèvement moyen (57%), le taux d'encadrement faible (50 élèves par enseignement), un mobilier scolaire et un matériel pédagogique insuffisant, une formation des enseignants restée longtemps en-deçà des standards... ; En ce qui concerne la parité filles/garçons, elle est sur une tendance satisfaisante au niveau du primaire (0,95 en 2008) ; elle est par contre de 0,65 dans le premier cycle du secondaire et 0,31dans le second cycle ; Les femmes continuent à occuper très peu d'emplois dans le secteur moderne non agricole. Elles exercent plus leurs talents dans le secteur informel et agricole où elles excellent dans la production agricole, sa transformation et sa commercialisation. Sur le plan sanitaire, les niveaux de mortalité infantile (enfants de moins de 1an) et infanto-juvénile (enfants de moins de 5 ans) sont encore élevés, car ils sont respectivement estimés à 77%o et 123%o. Le renforcement des programmes de campagnes intégrées (prévention, vaccination, nutrition, lutte contre le paludisme) pourrait contribuer à réduire ces niveaux. Le taux de mortalité maternelle demeure très éloigné du seuil de 160 pour 100.000 naissances vivantes. Il nécessite le renforcement des efforts en matière de consultations prénatales et d'accouchement assisté par du personnel qualifié. Dans les domaines de la lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose, des résultats intéressants ont été obtenus grâce aux efforts déployés par le Gouvernement avec l'appui de la communauté internationale. C'est ainsi que la prévalence du VIH a été stabilisée et la prise en charge des personnes malades s'est beaucoup améliorée avec l'introduction de la gratuité des anti-rétroviraux (ARV). Des progrès ont été réalisés dans la lutte contre le paludisme qui demeure la première cause de mortalité dans les formations sanitaires, ils demeurent cependant fragiles et contraints par les problèmes du système de santé et la pauvreté d'une grande partie de la population. |
|