1.2. Le stéréotype : historique
Nous pouvons facilement percevoir la présence de
stéréotypes néanmoins ce concept n'est pas si
évident à saisir. On trouve ce terme dès le
18ème siècle, il trouve sa racine étymologique
dans les mots grecs stereos (solide) et tùpos
(empreinte, caractère), il correspond à cette époque
à un procédé d'impression qui permet de « convertir
en planches solides un seul bloc des pages préalablement
composées en caractères mobiles " (Mortier, 1963; in
Légal, 2008). Les stéréotypes offraient un
mécanisme typographique rapide, peu onéreux mais de peu de
valeur.
Un siècle plus tard, le concept de
stéréotypie est appliqué par les psychiatres pour
dénommer une attitude sous un angle temporel et topographique (Ashmore
& Del Boca, 1981 ; in Légal, 2008). On peut dès lors
remarquer que dès sa conception, le stéréotype se
réfère à quelque chose de figé, constant, rigide et
répété (Légal, 2008).
On doit le terme de stéréotype en sciences
sociales à Lippman qui en 1922 perçoit cette notion comme un
mécanisme simplificateur qui permet de gérer «
l'environnement réel, qui est à la fois trop grand, trop complexe
et trop évanescent pour une connaissance directe " (Lippman, 1922 ; in
Bosche, 2007).
En 1943, Jean Stoetzel, apporte des précisions sur la
notion de stéréotype. Il les décrit comme « porteurs
de signification " (Pichon, 2009). Le stéréotype est parfois
associé à un raisonnement syllogistique (Stening & Everett,
1979 ; in Bosche, 2007). Par exemple : les français font souvent la
grève, M. Dupont est français donc M. Dupont fait souvent la
grève. En 1987, Fisher (in Pichon, 2009) va plus loin dans la
définition du stéréotype et lui attribue la notion de
catégorisation fonctionnelle, le stéréotype se
définit comme « une catégorisation descriptive
simplifiée par laquelle nous cherchons à situer autrui ou des
groupes d'individus ".
1.3. Contenu des stéréotypes
Un stéréotype est formé de l'assortiment
de divers éléments de connaissances. Il est question d'un
système cognitif comprenant des connaissances et des
représentations mentales, apposés à une catégorie
ou un groupe, et qui est conservé en mémoire. L'appartenance
à une catégorie est déterminée selon Bruner,
Goodnow et Austin, 1956 (in Légal, 2008) par un nombre fini de traits
sachant que chacun d'entre eux est essentiel. Cette vision a rapidement
été délaissée au bénéficie des
paradigmes de la psychologie cognitive (Légal, 2008). Rips, Shoben et
Smith, 1973 (in Johnson, 2001) nuancent cette vision, pour eux certains objets
d'une catégorie comme une bouteille ou une plante sont plus typiques
d'une catégorie que d'autres objets.
Rosch et Mervis, 1975 (in Johnson, 2001) suggèrent que
l'inscription dans une catégorie se fait selon un certain niveau. Une
catégorie serait représentée par un élément
prototypique qui est le plus caractéristique de celle-ci.
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