1.6.1. Automaticité
Les premières applications de la distinction entre
processus automatiques et contrôlés dans l'étude des
préjugés, déclaraient que l'activation des
stéréotypes était automatique. Par exemple, Devine en 1989
(in Devine & Monteith, 1999) indiqua que l'activation des
stéréotypes ne nécessitait ni intention ni attention ou
capacité, ainsi lorsqu'un indice approprié est
présenté (ex : genre, niveau social) l'activation du
stéréotype suit inévitablement. Devine a
interprété les résultats de son étude comme
indiquant que l'activation des stéréotypes est automatique aussi
bien pour les individus avec un niveau haut que bas de
préjugés.
Des études utilisant des procédures alternatives
ont également suggéré que les stéréotypes de
genre et d'age peuvent être activés automatique. Par exemple,
Purdue et Gurtman (in Devine & Monteith, 1999) ont utilisé une
procédure de masquage de l'amorçage avant que les sujets n'en
soient conscients. L'évaluation des traits négatifs était
plus rapide quand ils étaient
précédés d'une amorce «
âgé » qu'une amorce « jeune ». Purdue et Gurtman
interprètent ces résultats comme un « âgisme »
automatique. Selon Devine et selon Purdue et Gurtman, si les participants ne
sont pas conscients de l'amorce, leurs réactions ne peut pas
refléter un processus contrôlé (Devine & Monteith,
1999).
Banaji et Hardin, 1996 étudient les
stéréotypes de genre en utilisant un temps de présentation
entre l'amorce et la cible relativement court, empéchant
l'exécution de processus contrôlés. Les jugements pour des
paires amorce-cibles consistent sont plus rapides que les jugements pour les
paires inconsistantes indiquant une activation automatique des
stéréotypes concernant le genre.
1.6.1.1. L'activation des stéréotypes
est-elle vraiment automatique ?
L'automaticité regroupe au moins 4 traits qui peuvent
être définis en relation avec les objectifs : (non) intentionnel,
(in)contrôlé/ (in)contrôlable, autonome, dirigé vers
un but, (in)dépendant d'un but (Moors & De Houwer, 2006)
De ces caractéristiques, Bargh, 1989 (in Devine &
Monteith, 1999) distingue 3 types d'automaticité :
- L'automaticité pré-consciente : processus
automatiques qui se produisent avant la prise de conscience et ne
nécessitant que la présence d'un élément
déclencheur pour être initiés.
- L'automaticité post-consciente : elle requière
certains types de traitement conscient
des stimuli pertinents mais les résultats de ce traitement
sont involontaires
- L'automaticité dépendante du but : elle
requière un traitement intentionnel, dirigé
vers un but dont les résultats peuvent être
volontaires ou non.
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