III.1.6. Les variables
analysées dans le modèle
III.1.6.1 Cadre
théorique d'analyse
On suppose, pour simplifier, que l'économie est
caractérisée par une fonction de production agrégée
dépendant uniquement du stock de capital agrégé.
(1)
Les entreprises privées produisent donc un seul
type de bien, lequel peut être consommé ou investi. En
différenciant l'équation (1), on obtient :
(2)
On suppose que l'investissement est financé par
l'épargne. La transformation de l'épargne en investissement
s'opère à travers les banques par le canal du crédit.
Toutes fois, seulement une proportion des
ressources épargnées est allouée à
l'investissement. La fraction non prêtée, 1-, sert en effet
à rémunérer les dépôts d'épargne et
les divers services liés à l'activité
d'intermédiation bancaire. L'équilibre sur le marché du
capital s'écrit alors :
(3)
En intégrant cette égalité dans le
modèle, le taux de croissance de l'économie
s'écrit :
(4)
Dans l'équation (2), le taux de croissance g
apparaît comme le produit de la production marginal du capital
(F'=F/Kt) et du taux d'investissement (It/Yt).
L'équation (4) fait dépendre le taux de croissance de la
productivité marginale du capital, de la fraction et du taux
d'épargne (St/Yt). On peut ainsi analyser les
effets du développement financier sur la croissance du produit.
En premier lieu, comme le souligne Bailliu (2000), au fur
et à mesure qu'elles acquièrent de l'expérience dans
l'intermédiation financière, les banques gagent en
efficacité à tel point qu'elles peuvent réduire les frais
de gestion et donc augmenter le taux d'allocation de l'épargne liquide
à l'investissement.
Deuxièmement, les banques peuvent jouer sur le
comportement d'épargne des agents privés par des politiques
financières pour accroître le taux d'épargne. La hausse de
l'épargne se traduit alors par une hausse de l'investissement
privé, ce qui est favorable à la croissance.
III.1.6.2. Choix des
variables et méthodologies
Le modèle théorique précédent
démontre la possibilité d'une positive relation entre
l'investissement et l'épargne privée. Par conséquent, il
convient de chercher à voir si ce résultat théorique se
vérifie sur le plan empirique. Cette section précise les
variables utilisées dans cette étude ainsi que les options
méthodologiques choisies pour conduire l'analyse.
III.1.6.2.1. Choix des
variables
L'étude empirique de l'efficacité
macroéconomique de l'investissement et de l'épargne privée
pourrait être menée dans le cadre d'une analyse de
causalité bivariée. Le risque est alors de ne pas pouvoir
expliquer les canaux directs de transmission de l'influence de l'épargne
privée sur l'investissement. La cause théorique suggère de
considérer l'épargne privée et l'investissement du stock
de capital. En plus de ces variables, dans l'exercice de leur fonction
d'intermédiation, les banques disposent également du pouvoir de
créer de la monnaie (ex-nihilo) à la condition bien entendu de
conserver un certain niveau de réserves auprès de la banque
centrale. A ce titre, elles servent de courroie de transmission de la politique
monétaire dictée par l'autorité monétaire. Une
inflation forte peut introduire des distorsions dans le choix des
investissements productifs en défavorisant les investissements à
long terme.
Au total, les variables retenues dans le cadre de cette
analyse concerne l'épargne du secteur privé (GDS), le volume
d'investissement global (GSI). Les deux variables sont prises sous la forme
logarithmique le taux d'investissement global comprend à la fois
l'investissement privé et l'investissement public.
Le ratio de crédit bancaire au secteur
privé est directement lié à l'investissement privé
et à la croissance économique.
Il représente en fait le rôle des banques
dans le financement du secteur productif. Ce ratio est considéré
dans certaines études comme une mesure pertinente du niveau de
développement financier qui a lieu à travers le système
bancaire, notamment dans les pays en développement.
Le choix de cet indicateur se justifie par le fait que
nous ne nous intéressons pas dans cette étude à une
analyse du secteur financier dans son ensemble qui comprend le secteur bancaire
et le marché financier, mais plutôt à l'efficacité
du crédit octroyé par les banques au secteur privé
(ménages et entreprises).
Le ratio d'investissement contrôle les effets de la
mobilisation et de l'allocation de l'épargne institutionnelle.
Les données proviennent du « Word
Developement Indicators » de la Banque Mondiale. Elles couvrent la
période 1960-2007.
|