III-7-2-2. Les Mammifères
La présence d'eau douce et le couvert
végétal présent autour du site, favorisent la
fréquentation des lieux par divers mammifères. On y trouve les
éléments classiques de la grande faune.
Tableau 10 : Liste des mammifêres du lac Bleu
Espèce
|
abondance
|
Sanglier Chacal
Renard Mangouste Genette Hérisson
|
Commun Commun Peu commun Commune Commune commun
|
On y observe des rongeurs et lagomorphes
Tableau 11 : Liste des rongeurs et lagomorphes du
lac Bleu
Espèces
|
Abondance
|
Rat commun Souris de lataste Rat rayé
d'Algérie Lapin de garenne
|
Commun Commune Peu commun
commun
|
Ainsi que plusieurs espèces de Chiroptères
associés aux zones humides (Bronislaw W, 1999) et qui trouvent dans les
grottes littorales des gItes nombreux pour se reproduire.
Tableau 12 : Liste des Chiroptères du lac
Bleu
Espèce
|
Abondance
|
Pipistrelle commune
|
Très commune
|
Pipistrelle de Kuhl
|
Peu commune
|
Petit rhinolophe
|
Peu commun
|
Grand rhinolophe
|
Commun
|
Rhinolophe de Mehelyi
|
Commun
|
Rhinolophe euryale
|
Peu commun
|
Petit murin
|
Commun
|
Oreillard gris
|
commun
|
IV. DISCUSSION
IV-1. CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES DU LAC BLEU
Les résultats obtenus font nettement ressortir le
caractère patrimonial du lac Bleu. Ce milieu écologiquement
sensible est pourtant l'objet d'une pression anthropique grandissante. Dans
cette partie nous allons discuter les aspects qui déterminent son
intérêt écologique, les facteurs qui sont a l'origine de
cet intérêt et enfin les processus qui peuvent conduire a son
altération.
L'hydrologie du lac Bleu est un élément
déterminant de la notoriété de ce site humide. Partout oi
elle est présente en Afrique méditerranéenne,
combinée a une climatologie oi les températures moyennes sont
élevées, l'eau devient un puissant facteur de productivité
primaire. Au Maghreb, zone biogéographique a forte
endémicité du fait de sa relative insularité, elle
favorise l'installation d'une flore aux origines biogéographiques
diverses dont le caractère patrimonial est associé a sa
rareté et/son endémicité (Vela et Benhouhou., 2007).
L'étang est alimenté par une nappe
phréatique qui imprègne l'ensemble du système dunaire
côtier qui va de Sidi Salem a l'est d'Annaba (Nafaa K et al., 2008)
jusqu'au Cap Segleb a la frontière algérotunisienne. Au niveau du
site d'étude, cette nappe s'écoule vers la mer au nord et vers le
lac Mellah au sud. Elle constitue des mares, de profondeur et de superficies
différentes, lorsque des dépressions dans le relief dunaire,
forment un creux dont le fond est en dessous du niveau
piézométrique. Le lac Bleu est le plus important plan d'eau
alimenté par ce phénomène d'exsurgence de la nappe. Sa
profondeur moyenne est importante eu égard a sa superficie modeste de
2,9 ha. Du reste sa profondeur maximale de 3,15 m est supérieure a celle
du lac Oubeira (2,5 m) (Messerer V. 1999) ou du lac Tonga (2 m) (Mohamed L.R.
2007). La zone la plus profonde coincide avec la zone d'eau libre visible a peu
près au milieu de l'étang. C'est donc un plan d'eau relativement
profond qui recèle un volume d'eau douce important évalué
a 44000 m3 environ.
Au nord de l'étang principal, légèrement en
surplomb, existe une mare grossièrement rectangulaire d'un demi-hectare,
d'une profondeur maximale de 0,5 m.
Les mesures physico-chimiques effectuées au mois
d'avril révèlent une eau relativement saine encore. Avec un pH
faiblement acide, la conductivité est faible. Elle témoigne d'une
minéralisation mineure de l'eau. Les mesures de la concentration en
nitrates confirment ces résultats puisque la valeur maximale
mesurée au point 1 au sud de l'étang, n'est que de 3 mg/l. Cette
valeur classe l'eau du lac Bleu dans la catégorie « Excellente
» de la grille de qualité du Ministère de l'Equipement et de
l'Aménagement du territoire. Ce résultat n'est pas surprenant du
fait d'un temps probable de résidence hydraulique assez faible.
Le processus de percolation a travers les sables dunaires,
combiné a une évaporation importante et aux
prélèvements pour l'irrigation, doit permettre un renouvellement
significatif de l'eau, qui se retrouverait ainsi exempte d'une accumulation
trop importante de nutriments en dépit d'un apport qui ne doit pas
être négligeable comme nous le verrons plus avant.
Tableau 13: Grille de qualité globale des eaux de
surface (Ministère de l'équipement et de l'aménagement du
territoire ; agence du bassin hydrographique constantinois-Seybouse-Mellegue,
octobre 1999)
Qualité de
L'eau
Paramètre
|
Excellente
|
Bonne
|
Passable
|
Médiocre
|
Pollution excessive
|
O2 dissous mg/l
|
> 7
|
5 à 7
|
3 à 5
|
< 3
|
0
|
% saturation
|
> 90
|
70 à 90
|
50 à 70
|
< 50
|
0
|
DB0 5 mg/l
|
< 3
|
3 à 5
|
5 à 10
|
10 à 25
|
> 25
|
DCO mg/l
|
< 20
|
20 à 25
|
25 à 40
|
40 à 80
|
> 80
|
NH4 mg/l
|
< 0,1
|
0,1 à 0,5
|
0,5 à 2
|
2 à 8
|
> 8
|
PO4 mg/l
|
< 0,2
|
0,2 à 0,5
|
0,5 à 1
|
1 à 2
|
> 2
|
NO3 mg/l
|
< 5
|
5 à 25
|
25 à 50
|
50 à 80
|
> 80
|
NO2 mg/l
|
< 0,1
|
0,1 à 0,3
|
0,3 à 1
|
1 à 2
|
> 2
|
Lors des épisodes pluvieux hivernaux, la nappe
déborde largement des limites de l'étang et inonde les berges sur
une longueur de 650 m et une largeur maximale de 200 m. le plan d'eau occupe
alors une superficie de plus du double de celle l'étang, d'environ 7
ha.
|