Introduction generale
...................................................................... 1
Partie I. L'analyse theorique de l'inflation anticipee
en zone CEMAC
.......................................................................................................
10 Chapitre I. Les modalites d'integration de l'inflation anticipee
........ 11
Section 1 : Les hypotheses d'analyse
............................................... 11 Section 2 : La justification
economique du choix des hypotheses .... 12 Chapitre II. La presentation du
modele theorique ............................ 16 Section 1 : Les differentes
variables du modele................................ 16 Section 2 : La
specification de la fonction de reaction ..................... 22
Partie II. La verification empirique de l'inflation
anticipee en zone
CEMAC............................................................................................
26 Chapitre III. L'estimation et presentation des resultats obtenus ......
27
Section 1 : Le processus d'estimation du modele
............................. 27 Section 2 : La presentation des resultats
......................................... 30 Chapitre IV. L'interpretation des
resultats obtenus ......................... 33 Section 1 : La significativite
averee de l'inflation anticipee ............. 33 Section 2 : Les implications
de l'inflation anticipee ......................... 35 Conclusion generale
........................................................................
38
INTRODUCTION GENERALE
Depuis le début des années quatre vingt dix, les
analyses sur la crédibilité1, qui ont conduit a
s'intéresser a l'incidence de l'incertitude dans la conduite de la
politique monétaire, ont réorienté les recherches sur
l'inflation anticipée (P. ARTU S, 1998 ; S. LECARPENT1ER-MOYAL et N.
PAYELLE, 2001). Par ailleurs, les comportements de consommation des
ménages et d'investissement des entreprises intégrent la
dynamique de l'inflation dans l'ajustement des prix. Ce qui influe sur
l'efficacité de la politique monétaire (R. LUCAS, 1976 ; A.
d'AUTUME, 2000).
L'inflation anticipée désigne ainsi l'ancrage
des croyances des agents privés dans la dynamique de l'inflation par les
autorités monétaires (J-P. POLL1N, 2008). Ce qui du reste amene
la banque centrale, dans l'élaboration de la stratégie de la
politique monétaire, a considérer son modele de
référence comme identique a l'économie réelle (A.
HALDANE et L.E.O. SVEN SSON, 1997). Autrement dit, l'inflation anticipée
constitue un objectif intermédiaire de la politique monétaire (P.
ARTU S, 1998), et, est a l'origine des débats tant théoriques
qu'empiriques.
Sur le plan théorique, les recherches sur l'inflation
anticipée distinguent deux groupes de travaux : la
crédibilité de la politique monétaire d'une part, et
l'incertitude liée a l'environnement économique d'autre part
(P. PERR1ER et R. AMANO, 2000 ; P. JENK1N S et D. LONGWORTH,
2002). Ainsi, en ce qui concerne le premier groupe de travaux, il a trait
a l'incohérence temporelle2 (F.E. KYDLAND et E.C.
PRESCOTT, 1977; R.J. BARRO et D.B. GORDON, 1983), qui met en évidence
l'action discrétionnaire
1 Crédibilité de la politique
monétaire, définie comme le degré de confiance des agents
privés dans la détermination et la capacité de la banque
centrale a suivre la politique monétaire et atteindre les objectifs
qu'elle a annoncés, est au premier rang des préoccupations des
banques centrales.
2 La banque centrale peut etre incitée dans
certaines circonstances a ne pas mettre en oeuvre une politique
monétaire préalablement annoncée. Cette incohérence
temporelle donne lieu, d'une part, au probleme de crédibilité
lorsque la Banque Centrale cherche a stabiliser la production au-dessus de son
niveau potentiel dans le but de corriger les inefficacités structurelles
de l'économie (R.J. BARRO et D.B. GORDON, 1983; O. LO1 SEL, 2006),
d'autre part, l'incohérence temporelle découle du fait que la
politique monétaire optimale a une date donnée consiste a
influencer les anticipations des agents privés concernant la politique
monétaire future, de fagon a faciliter la stabilisation du taux
d'inflation et de l'écart de production a la date courante.
des autorites monetaires, a l'origine du biais
inflationniste3 (J. B. DE SQU1LBERT et P. V1LL1EU, 1997). La
credibilite donne lieu a deux grandes directions a partir du debat entre les
monetaristes et les neoclassiques notamment la formation des anticipations
adaptatives (E. PHELPS, 1967 ; M. FR1EDMAN, 1968) d'une part, et celles dites
rationnelles (J. F. MUTH, 1961 ; R. LUCAS, 1972) d'autre part.
Par rapport aux anticipations adaptatives, les agents prives
s'appuient sur les valeurs passees, pour prevoir ou estimer l'evolution futures
des variables economiques (inflation, P1B, etc.) (J. LECA1LLON et J-D. LAFAY,
1994 ; DEVOLUY, 1998). Ceci donne lieu a des previsions d'inflation future,
fondees sur l'experience des annees anterieures des agents prives ( SUTCH et M.
FR1EDMAN, 1968). Par consequent, les banques centrales doivent tenir compte de
ce processus d'ajustement de l'inflation anticipee pour garantir la stabilite
des prix dans la conduite de la politique monetaire (G. RUDEBU SCH et L. E. O.
SVENSSON, 2002).
Les anticipations rationnelles quant a elles, ont trait a
l'utilisation de toutes les informations publiquement disponibles (J. F. MUTH,
1961 ; R. LUCAS, 1970 ; SARGENT, 1972 ; MOD1GL1AN1 et SH1LLER, 1973). Ainsi,
l'inflation anticipee de facon rationnelle souleve l'idee que les agents prives
utilisent au mieux les informations qu'ils disposent. Et c'est a base de ces
informations qu'ils etablissent les previsions a travers le comportement g
forward-looking D (J. ROTENBERG et M. WOODFORD, 1997).
Quant au second groupe de travaux, il est essentiellement lie
au comportement de la banque centrale dans un environnement incertain (P.
JENK1N S et D. LONGWORTH, 2002 ; S. AVOUY1-DOV1 et J. G. SAHUC, 2009). A cet
egard, trois principales sources d'incertitude peuvent <tre mises en
evidence. 1l s'agit precisement de :
3 L'incitation de la banque centrale a devier sa
cible d'inflation aboutit a un biais d'inflation (R. D. BARRO et D. B. GORDON,
1983 ; O. LO1 SEL, 2006) puisque la seule politique monetaire credible consiste
alors a maintenir constamment le taux d'inflation a un niveau fortement
superieur a zero et l'ecart de production a un niveau faiblement superieur a
zero.
1°) l'information imparfaite quant aux erreurs d'estimation
de l'etat courant de l'economie ;
2°) l'incertitude sur la specification du modele de
reference de la banque centrale avec notamment l'incertitude sur les parametres
du modele face aux chocs transitoires ou permanentes ;
3°) et, l'incertitude strategique, quant l'information
imparfaite qui peut provenir des asymetries informationnelles entre les agents
prives et le banquier central.
Parmi ces incertitudes inherentes a l'economie, l'inflation
anticipee concerne la troisieme, notamment celle qualifiee de strategique, qui
a trait a l'interaction entre les autres secteurs (menages, entreprises) et la
banque centrale. Elle porte sur le role des anticipations des banques centrales
et des agents prives susceptibles d'influencer les canaux de transmission de la
politique monetaire. Ainsi, la determination d'une banque centrale a poursuivre
l'objectif de maitrise de l'inflation par la strategie de l'inflation anticipee
agit sur le comportement des agents prives ou des marches financiers concernant
les decisions et les declarations des autorites monetaires. De meme, les agents
economiques peuvent aussi s'interroger sur les motivations et les intentions
des banques centrales dans la prise en compte de l'inflation anticipee ( S.
AVOUY1-DOV1 et J-G. SAHUC, 2009).
Dans certains cas, le degre d'incertitude strategique peut
<tre particuliérement eleve. Surtout, lorsque plusieurs sources
d'incertitude se combinent ou sont amplifiees par une inflation persistante
concernant la stabilite des prix. Ceci peut deboucher sur une incertitude plus
fondamentale. Des changements institutionnels peuvent avoir une telle incidence
sur les donnees et entraIner une discontinuite dans leur contenu informatif.
Ainsi, le probléme de l'obtention des informations se pose avec acuite
pour les banques centrales, d'ou les difficultes apparentes sur la prevision
d'inflation attendue (M. BOUT1LL1ER, M. GU1LLARD et A. MPACKO-PR1 SO, 2000).
Sur le plan empirique, les analyses privilegient deux
orientations : le lissage du taux d'interet en fonction de l'inflation
anticipee d'une part (ORPHAN1DE S, 1997 ; R. CLAR1DA, J. GALV, et M. GERTLER,
1999) ; et l'elaboration de la courbe de PH1LL1P S augmentee de l'inflation
anticipee d'autre part (O. LO1 SEL, 2006 ; B. DUCOUDRE, 2006 ; H. LE B1HAN,
2008 ; O. KU1KEU, 2008).
Par rapport au lissage du taux d'interet dans la fonction de
reaction de la banque centrale. 1l s'agit precisement de s'interesser au
comportement de la banque centrale dans la conduite de la politique monetaire a
travers le choix des objectifs intermediaires et le poids accorde a ses
objectifs pour maintenir la stabilite des prix et minimiser la fonction de
perte collective des agents prives (AVOUY1-DOV1 et J. G. SAHUC, 2009).
Quant a la courbe de PH1LL1P S augmentee de l'inflation
anticipee, cette relation revele la possibilite d'un arbitrage des autorites
monetaires entre l'inflation et le chOmage. Ce qui conduit a analyser des
phenomenes tels que la persistance des ecarts d'inflation dans le cadre d'une
union monetaire heterogene, et le caractere inertiel de la politique monetaire
(O. LO1 SEL, 2006 ; B. DUCOUDRE, 2006 ; H. LE B1HAN, 2008 ; O. KU1KEU,
2008).
Mais, les controverses autour de l'inflation anticipee
decoulent du fait qu'elle est moins facilement contrOlable de l'exterieur, meme
si elle doit s'accompagner d'une prevision du sentier d'evolution du taux
d'interet. 1l y'a la egalement une confusion des roles, car la banque centrale
est contrainte par une prevision d'inflation qu'elle fabrique elle-meme. 1l y'a
potentiellement un risque de manipulation des previsions.
De me-me, les previsions sont incertaines par
nature, l'imprecision des previsions d'inflation est une difficulte qui affecte
toutes les banques centrales, quelle que soit leur strategie. La strategie de
ciblage de l'inflation fait ressortir cette difficulte de maniere
particulierement explicite. Le ciblage est fortement limite par la possibilite
de formuler des previsions relativement fiables a un horizon pertinent. Les
previsions a plus d'un an sont alors d'une
precision faible. Or, La politique monetaire opere sur un horizon
sensiblement plus long.
Les experiences de l'inflation anticipee donnent des resultats
peu satisfaisants en matiere de lutte contre l'inflation et de gain de
credibilite. En effet, la prise en compte de l'inflation anticipee expose la
banque centrale face a des variables inobservables et donc difficiles a saisir
(P. JENK1N S et D. LONGWORTH, 2002 ; G. SAHUC, 2009). De me-me
qu'elle expose la banque centrale a plus d'instabilite dans la sphere reelle,
par le probleme de negligence de l'objectif de stabilisation du cycle reel de
l'economie en cas de chocs d'offre (F. S. M1 SHK1N, 2007 ; A. D1RER, 2009), ce
qui permet de distinguer deux situations :
1°) plusieurs indicateurs peuvent fournir des signaux
divergents dans un meme pays ;
2°) le meme indicateur peut fonctionner differemment
selon les pays membres d'une union monetaire (J.P. ALLEGRET et J.F. GOUX, 1999
; J.F. GOUX, 2000).
Cependant, ces experiences ne permettent pas de tirer tous les
enseignements utiles a la mise en place d'une telle strategie de politique
monetaire, d'autant plus qu'elles ont ete adoptees dans un contexte de
desinflation mondiale ( S. LECARPENT1ER-MOYAL et N. PAYELLE O. LO1 SEL,
2001).
Dans les pays developpes, l'etude de L. E. O. SVENSSON (1993)
montre que les taux d'interet a terme recelent de l'information sur l'inflation
future. Par contre, SODERL1ND et SVENSSON (1997) montrent qu'en theorie, le
taux d'interet a terme se compose de l'inflation future attendue, des taux
d'interet reels anticipes, de la prime de risque d'inflation et de la prime de
risque a terme.
En analysant des donnees americaines et britanniques,
SODERL1ND (1995) constate que la plupart, mais non la totalite, des variations
des taux
d'interêt nominaux a terme correspondent a des
changements des attentes en matiére d'inflation, autrement dit
l'inflation anticipee. 1l observe en outre une correlation negative entre les
anticipations d'inflation et les taux d'interêt reels.
D'autres auteurs comme FAMA (1990), M1 SHK1N (1988, 1990 et
1991), LOWE (1992), FRANKEL et LOWN (1994), DAY et LANGE (1997) se sont livres
a des regressions simples des variations de l'inflation sur l'ecart de taux
d'interet et examinent la signification statistique du coefficient estime de
l'ecart ; un coefficient significatif indique que l'ecart permet de bien
prevoir les variations futures du taux d'inflation.
EVANS (1998) etudie la structure temporelle des taux d'interet
reels, l'inflation anticipee et des primes de risque d'inflation au
Royaume-Uni. Son analyse est fondee sur de nouvelles estimations de la
structure des taux d'interet reels, qui est tiree des obligations indexees au
Royaume-Unis. Les resultats d'EVAN S militent fortement en faveur d'un rejet de
l'hypothese de F1 SHER (l'hypothese des anticipations relatives aux taux reels)
en faveur de l'anticipation d'inflation.
Les resultats de l'etude de D. JOHNSON (2003) sur les donnees
d'enquete pour essayer d'evaluer la credibilite et l'efficacite de la politique
monetaire a travers l'adoption de l'inflation anticipee sur 18 pays au cours de
la periode allant de 1984 a 1995 revele qu'il est difficile d'etablir des
previsions credibles en matiere d'inflation. Ce sont le Canada et la
Nouvelle?elande qui y sont les mieux parvenus. Les resultats montrent qu'en
Australie, en Finlande, au Royaume-Uni et en Suede les cibles adoptees
n'etaient pas credibles. Toutefois, la grande majorite des previsions
d'inflation dans ces six pays se situent dans la fourchette des previsions
cibles annoncees par les autorites monetaires.
Dans les pays africains, bien que les travaux soient moins
abondants, on note tout de me-me en Ouganda avec ABDALLA (2000) qui
a modelise les taux d'interêts de court terme, et n'a pas trouve une
bonne adequation avec les taux de J. TAYLOR (1993). Par contre, OKOT (2008)
analyse a l'aide des
donnees trimestrielles sur la periode 1988Q1-2006QZ si la
conduite de la politique monetaire par la Banque d'Ouganda suit une fonction de
reaction modifiee des anticipations d'inflation de la courbe de PH1LL1P S
neokeynesienne. 1l arrive a la meme conclusion qu'ABDALLA (2000) de la
divergence des taux pratiques par la banque centrale.
Dans la zone franc, TENOU (2002) estime a l'aide de la regle
de J. TAYLOR (1993), une fonction de reaction de la BCEAO, reliant le taux
d'interet de court terme au gap de production et a l'ecart entre le taux
d'inflation observe et le taux d'inflation objectif. Ses resultats obtenus tant
sur des donnees annuelles que sur des donnees trimestrielles montrent que la
regle estimee decrit relativement bien le comportement des taux du marche
monetaire. Le coefficient de l'inflation n'est pas statistiquement significatif
sur la base des donnees annuelles. Le coefficient de lissage du taux d'interet
montre que la BCEAO fixe ses taux en fonction de ses taux passes : le
coefficient du taux d'interet retarde est de 0,82, et 0,76 sur la base des
donnees trimestrielles, oa le differentiel entre l'inflation anticipee sur 4
trimestres et la cible d'inflation est statistiquement significatif.
En fait, les debats theoriques et empiriques revelent
l'inter<t de l'analyse de l'inflation anticipee dans une union monetaire
contrainte par les criteres de convergence et confrontee aux problemes de
persistance des ecarts d'inflation, de perte de pouvoir d'achat des menages, de
negociation salariale et de contrats, d'augmentation du chOmage et de la
pauvrete etc...
Ainsi, dans le cadre de la zone CEMAC4 l'etude de
l'inflation anticipee s'avere opportune pour au moins trois raisons :
La première raison decoule de la prise en compte des
considerations telles que le degre d'incertitude et les coats d'une action qui
peuvent prevaloir au niveau d'une evolution de l'activite reelle. Ainsi,
l'inflation anticipee permet a la banque centrale de reduire l'incertitude et
celle-ci est
4 La Communaute Economique et Monetaire de
l'Afrique Centrale (CEMAC). Elle est composee de six pays : le Cameroun, le
Gabon, le Congo, la Guinee Equatoriale, le Tchad et la Republique
Centrafricaine.
amenee a publier ses previsions d'inflation au rythme oa elle
prend des decisions.
La deuxieme raison est fondee sur la reduction du delai de
reaction de la politique monetaire face aux chocs inflationnistes, autrefois
long avec l'objectif intermediaire du ciblage de l'inflation. Afin de ne pas
repondre de maniere tardive aux decalages entre l'inflation reelle et
l'objectif final de stabilite des prix.
La troisieme raison est basee sur le gain de credibilite de la
politique monetaire et donc de la banque centrale vis-a-vis des agents prives
(menages et entreprises). Cette credibilite resulte en partie de l'attenuation
des fluctuations qu'enregistre l'inflation.
Dans ce contexte, comment l'inflation anticipee peut-elle
<tre integree dans la conduite de la politique monetaire par la BEAC ? C'est
a cette question que s'attache a repondre le present travail en prenant appui
sur les economies membres de la CEMAC.
Pour repondre a notre interrogation, nous verrons l'analyse
theorique de l'inflation anticipee en zone CEMAC (Partie 1), avant de proceder
a la verification empirique de l'inflation anticipee en zone CEMAC (Partie
11).
ARTIE I
L'ANALYSE THEORIQUE DE L'INFLATION ANTICI PEE EN
ZONE CEMAC
CHA PITRE I
LES MODALITES D'INTEGRATION DE L'INFLATION ANTICI
PEE DANS LA ZONE CEMAC
Toute analyse economique repose sur des conditions de validite
du raisonnement a partir des hypotheses de base. Ce qui nous amene donc a
presenter les hypotheses d'analyse et la justification economique du choix de
ces hypotheses.
Section 1 : Les hypotheses d'analyse de l'inflation
anticipee
Dans le cadre de la zone CEMAC, notre analyse repose
essentiellement sur deux hypotheses, a savoir : l'objectif d'inflation
implicite ou explicite des autorites monetaires est suppose non credible d'une
part (A. ONDO OSSA, 2002 ; S. ENGONE MVE, 2003). Et, l'existence d'une
incertitude strategique dans l'environnement concerne d'autre part ( S.
AVOUY1-DOV1 et J-G. SAHUC, 2009).
A. L'objectif d'inflation non credible dans la CEMAC
Cette hypothese est fondee sur la capacite des agents prives a
anticiper que l'inflation future est une moyenne pondere de l'objectif
d'inflation des autorites monetaires et de l'inflation passee.
Soit ì le parametre mesurant la credibilite de
l'objectif d'inflation, ce parametre peut prendre deux valeurs extremes a
savoir 0 et 1. Si ì = 0 ,
l'objectif d'inflation des autorites monetaire reste credible,
et par consequent, l'inflation anticipee egalise la cible d'inflation fixee a
3% dans la zone CEMAC (K. TENOU, 2002 ; A. ONDO OSSA, 2002).
Par contre, si ì = 1 , alors l'objectif
d'inflation des autorites monetaire
s'avere non credible. Ainsi, l'inflation anticipee coincide avec
le niveau d'inflation passe.
Nous supposons que ì = 1 , ceci permet aux
agents prives de la zone
CEMAC de considerer les decisions d'objectif d'inflation de la
BEAC comme non credible (A. ONDO OSSA, 2002).
B. L'existence d'une incertitude strategique dans la zone
CEMAC
Cette seconde hypothese permet de mettre en evidence
l'espérance d'une probabilité conditionnelle de la realisation
d'une inflation et du non respect de la cible d'inflation des autorités
monétaires. De même, des changements institutionnels dans un
environnement incertain a information imparfaite peuvent avoir une incidence
sur l'incertitude des données et entramner une discontinuité dans
le contenu informatif (A. ONDO OSSA, 2002).
Soit Et l'opérateur d'anticipation
qui vise a cerner le comportement
des autorités monétaires dans leur prise de
decision de politique monétaire. Ces decisions affectent les agents
privés dans leurs comportements de consommation, d'investissement,
d'emprunt et d'épargne (J. S. ME SONN1ER, 2005).
E ( . / Ù t) désigne
l'espérance conditionnelle a l'information dont dispose
la banque centrale a la date t, c'est-A-dire au moment
ou elle prend ses decisions.
Ù t Materialise l'ensemble des
informations et decisions dans un horizon d'anticipation donnee (une annee ou
un semestre) ;
Des lors, une justification du choix de ces hypotheses merite
d'être mise en evidence.
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