Section 2 : La justification economique du choix des
hypotheses
1l s'agit essentiellement de montrer que la justification
economique du choix de ces hypotheses releve du rOle des anticipations d'une
part, et le cadre institutionnel de conduite de la politique au sein de la
CEMAC d'autre part (J. L. NKOULOU NKOULOU, 2011).
A. Le role des anticipations des agents economiques dans
la CEMAC
1l a trait a l'interaction entre le secteur prive (menages,
entreprises) et la BEAC. Ainsi, les anticipations d'inflation des agents prives
sont orientees vers les decisions futures de politique monetaires. Ces
anticipations jouent un rOle clef dans la transmission de la politique
monetaire a travers leur influence sur les taux d'interet de long terme, les
prix d'actifs et le taux de change (O. LO1 SEL, 2006).
Les anticipations d'inflation permettent ainsi aux agents
prives de preserver leur pouvoir d'achat et leurs profits. Afin d'ancrer les
previsions ou estimations des agents prives sur les valeurs futures de
l'evolution des variables economiques, les autorites monetaires adoptent un
comportement d'anticipation, notamment l'inflation anticipee pour minimiser la
perte collective de bien etre social des agents economiques.
Le rOle des anticipations des banques centrales et des agents
prives influencer les canaux de transmission de la politique monetaire : il
peut exister une incertitude sur la reaction des agents prives (ou des marches
financiers) aux decisions et declarations des autorites monetaires ( S.
AVOUY1-DOV1 et J-G. SAHUC, 2009).
Si une banque centrale affiche un comportement stable, ou
atteint un niveau g satisfaisant D de credibilite aux yeux des agents prives,
il y aura de fortes chances que les marches financiers reagissent de maniere
appropriee A ses decisions. Une definition claire de l'objectif principal de la
politique monetaire comme l'annonce d'une strategie en vue de guider les choix
des agents prives et une communication efficace sont des instruments
susceptibles de reduire l'incertitude strategique et d'ameliorer
la credibilite de la banque centrale (A. CUK1ERMAN, 1992 ; A. BL1NDER,
1999).
La credibilite tend ainsi a creer un cercle vertueux : si les
agents economiques peuvent s'en remettre a la banque centrale pour maintenir la
stabilite des prix a moyen terme, ils seront plus enclins a adopter un
comportement stable, davantage axe sur des relations de long terme, propice au
maintien de la stabilite des prix. En particulier, en presence de chocs
transitoires qui affectent les prix. Si les anticipations d'inflation demeurent
ancrees a des niveaux compatibles avec l'objectif monetaire, la politique
monetaire de la BEAC sera plus efficace : l'ampleur des variations de taux
necessaires pour maintenir la stabilite des prix devrait ainsi etre reduite.
B. Le cadre institutionnel de conduite de la politique
monetaire
Le cadre institutionnel a ete developpe pour assurer la
credibilite de la politique monetaire : l'independance de la banque centrale et
le regime de change fixe (A. LAV1GNE et P. V1LL1EU, 1996). Or, dans le cadre de
la zone CEMAC, nous notons que les principales mesures5 adoptees par
la BEAC n'ont malheureusement pas contribue a l'amelioration de la credibilite
des autorites monetaires (A. ONDO OSSA, 2005).
Ceci provient en partie de l'heterogeneite des pays de la
CEMAC en matiere budgetaire. Par consequent les resultats en matiere budgetaire
et monetaire n'ont pas ete satisfaisants. Ce qui a donne lieu a la persistance
des ecarts d'inflation au sein de la zone CEMAC a travers des fortes
fluctuations de l'activite reelle qui ont conduit a la perte de credibilite de
la BEAC ( S. ENGONE MVE, 2003).
Face aux chocs externes qui secouent les economies de la
CEMAC, la politique monetaire de la BEAC apparait essentiellement timide (A.
ONDO
5 Nous notons trois principales mesures : l'ancrage
nominal du franc CFA au franc frangais, puis a l'euro ; les deux regles de 20%
celle sur les avances au tresor public, les recettes fiscales de l'annee
precedente et celle relative au maintien du ratio des avoirs exterieurs bruts
sur les engagements a vue au dessus de 20% ; enfin, l'adoption du
contrôle de l'agregat monetaire M2 en zone CEMAC.
OSSA, 2002), en partie fonde sur les limites et les faiblesses
constatees en grande partie, des interets politiques apparus lors de leur
elaboration et de la mise en place des nouvelles structures de decision.
De plus, les mutations institutionnelles auxquelles la BEAC
fait face ont pour effet d'accroitre la non credibilite des autorites
monetaires. Car, meme en l'absence de profonds changements institutionnels, il
n'est pas impossible que les agents economiques aient, par periodes, des
difficultes a former leurs anticipations et fixer les valeurs des variables a
des niveaux raisonnables. 1ls pergoivent de fait clairement les regles du jeu.
Ces phenomenes apparaissent souvent sur les prix des actifs et atteignent leur
paroxysme dans les phases de chocs exogenes qui perturbent la stabilite des
prix au sein de la CEMAC.
Le choix de ces deux hypothéses repond a
l'intérêt de notre analyse axée sur les modalités de
l'intégration d'un objectif intermédiaire d'inflation
anticipée dans la conduite de la politique monétaire de la BEAC.
Cet objectif est essentiellement orienté vers la maitrise de
l'inflation, aprés les regles de la cible d'inflation en termes de
fourchette ( S. ENGONE MVE, 2003).
Chapitre II La presentation du modele
theorique
1l s'agit de presenter les differentes variables d'une part, et
la specification du modele theorique d'autre part.
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