Section 1 : Les differentes variables du modele
Avant la presentation des differentes variables du modele
theorique, nous procedons d'abord a la definition de l'objet de ce modele
theorique.
A. Objet du modele theorique.
Ce modele a pour objet la definition des regles simples
d'integration de l'inflation anticipee dans le comportement de la BEAC en
termes de strategie de politique monetaire simple relativement axee sur la
prise en compte de l'inflation anticipee au detriment du contrOle de la masse
monetaire (M2). 1l s'agit d'apprecier l'inflation anticipee en termes
d'objectif intermediaire permettant de donner un outil de decision
supplementaire aux autorites monetaires qui renforceraient ainsi leur
transparence et credibilite.
Dans le cadre d'un equilibre general intertemporel
stochastique, les agents prives sont susceptibles d'adopter un comportement
d'anticipation des decisions de politique monetaire relativement commune dans
l'espace CEMAC. Et, d'autant plus que les anticipations des agents prives
peuvent <tre formulees selon des hypothéses ci-dessus mentionnees.
B. Les différentes variables du
modele.
La politique monetaire doit reposer sur l'observation des
variables quantitatives susceptibles de renseigner, de maniére
preventive, sur le choix d'un objectif final ou intermediaire de la banque
centrale, a travers la variable expliquee et les variables explicatives.
Bi. La variable expliquee.
Le choix de variable expliquee de politique monetaire repose
sur l'application d'une regle de retroaction. 1l s'agit d'une formule qui
rattache l'instrument d'intervention des autorites monetaire a l'objectif final
de stabilite des prix. Ainsi, le taux d'interet nominal de court terme
(i) sera
donc la variable expliquee. 1ci, le taux d'interet des appels
d'offre (T1AO), qui est le taux d'escompte de la BEAC, est utilise comme
principal taux d'interet nominal de court terme (C. K. NGUENANG, H. TALABONG,
1. S. OULD et S. Y. KAMGNA, 2009).
Graphique 1 : Evolution du taux d'interet des appels d'offre
(T1AO) en zone CEMAC entre 2000 et 2010.
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
IT
ource : Banque de France 2010.
Nous constatons une evolution décroissante de la courbe
du taux d'intérêt des appels d'offre entre 2000 et 2010, alors que
la BEAC n'avait pas modifié son taux directeur depuis la baisse de mars
2006. En 2008, le Comité de Politique Monétaire avait decide de
relever le T1AO de 25 points de base, compte tenu, en particulier, de la
persistance des tensions inflationnistes anticipées pour 2008. A partir
de décembre, l'affaiblissement des anticipations inflationnistes dans un
contexte de ralentissement économique, a conduit la BEAC a un
abaissement graduel de ses principaux taux directeurs, parmi lesquels le T1AO,
qui a été ramenés respectivement a 4,25% en 2009 et
2010.
B2. Les variables explicatives.
1l s'agit précisément du taux d'inflation
anticipée ( Et (ð t+ 1
/Ùt) ), l'écart de production (
yt ), le taux d'intéret nominal retardé (
it-1 ), le taux de change réel effectif
(tcer ) et le taux d'évolution de la masse monétaire (
m 2 ) :
-le taux d'inflation anticipée (
Et (ð t+ 1 / Ùt) )
traduit la détermination
des autorités monétaires a atteindre l'objectif
final de stabilité des prix. Cette variable présente l'avantage
de résoudre le problème de crédibilité auquel les
autorités monétaires de la CEMAC font face. Ainsi, la BEAC peut
s'en servir de l'inflation anticipée comme un objectif
intermédiaire de politique monétaire. L'inflation
anticipée est appréhendée au niveau d'inflation
réelle observée a l'année t a cause de
l'hypothèse de non crédibilité et d'incertitude quant a
l'avenir. Des autorités monétaires introduisent les anticipations
adaptatives des valeurs passées de l'inflation pour la prévision
du niveau d'inflation futur.
Graphique 2 : Evolution du taux d'inflation anticipée en
zone CEMAC en entre 2000 et 2010.
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
INF
ource : BEAC, 2010.
1l ressort de ce graphique que les fluctuations
constatées correspondent a une situation donnée des
économies réelles de la CEMAC. Par valeur de
référence, en 2000, après la crise asiatique au sortir des
années 1998, consécutive a la hausse des exportations des
matières premières vers l'Asie, la zone CEMAC a enregistré
une forte augmentation des taux d'inflation jusqu'à un pic en 2001 a
plus de 5% au dessus de la cible d'inflation définie a 3%. Cette
inflation en hausse s'observe également en 2005 et 2008 avec les
excédents de la recette pétrolière de la CEMAC
resultant de la hausse du prix du baril de petrole (a pres de
150 $) le baril et dans le me-me temps, la CEMAC a enregistre une
inflation de plus de 6% donc certains pays de la zone en ont enregistre un
ecart du taux d'inflation tres important avant la crise financiere de 2008.
Mais, ces fluctuations d'inflation revelent que l'inflation en zone CEMAC n'est
pas du type monetaire.
-Pecart de production (
yt ) a la periode t est la difference entre le P1B
reel effectif ( Yt ) et le P1B potentiel ( Y *).
Le P1B potentiel dit d'equilibre ( Y *)
peut etre definie comme la production « normal N de
l'economie. Le niveau normal de l'activite peut etre apprehende selon deux
approches (J-P. COT1 S et H. JOLY, 1997) : l'approche statistique et l'approche
economique. La premiere vise a extraire, a posteriori, la tendance deterministe
ou stochastique d'une serie de P1B. L'approche economique quant a elle, tend a
saisir le niveau maximal d'activite compatible avec la stabilite du rythme
d'inflation. Nous utilisons l'approche statistique pour saisir notre variable.
La production potentielle est obtenue ici, par le lissage du filtre de HODR1CK
et PRESCOTT (1997), (cf. annexe). Ainsi, l'ecart de production permet
d'observer le niveau de fluctuation de l'economie reelle. Selon les travaux de
D. B. GORDON (1983), cette variable substitue la variable chOmage dans la
mesure ou elle est susceptible d'influencer directement des prix dans la zone
CEMAC.
Graphique 3 : Evolution de l'ecart Graphique 4 : Evolution du P1B
de
production entre 2000 et 2010 reel effectif et le P1B potentiel
entre
dans la zone CEMAC 2000 et 2010 dans la zone CEMAC
GAPY
HP
YT
|
4 3 2 1 0
- 1
- 2
- 3
- 4
|
|
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
12000 11000 10000 9000 8000 7000 6000
|
|
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
ource : BEAC, 2010 Source : BEAC, 2010 a base
d'Eviews 5
Nous constatons dans le graphique 3 une accentuation des
écarts de production dans la CEMAC. Mais, comme le graphique 3 est peu
pertinente a l'analyse par rapport au graphique 4. Nous procédons a un
bref commentaire du graphique 4. Ainsi, nous constatons deux phases a savoir :
une première phase de 2006 a mi-2008 avec un P1B réel en degA
(inférieur) du P1B potentiel qui représente le P1B
d'équilibre. Cette situation se caractérise d'une accentuation du
chômage et de l'inflation. Autrement dit, malgré l'augmentation du
P1B en 2007, cette évolution est inférieur au niveau potentiel
par une perte de bien <tre collective des agents privés. Quant a la
seconde période mi-2008 a 2010, nous constatons que le P1B de la zone
CEMAC se situe au dessus de son niveau potentiel de plein emplois avec la
baisse de l'inflation.
-le taux de change reel effectif (tcer
) est le différentiel du taux d'intéret entre la France et
la CEMAC autrement dit l'Euro et le CFA. Cette variable est importante parce
qu'elle mesure la compétitivité des entreprises domestiques a la
concurrence étrangere dans le cadre d'une petite économie ouverte
au reste du monde. A cet égard, les économies des pays de la
CEMAC sont tributaires des modifications des prix internationaux ( S. NDO
NDONG, 2002 ; A. ONDO OSSA, 2002).
Graphique 5 : L'évolution du taux de change effectif
réel Euro/CFA entre 2000 et 2010
70 60 50 40 30 20 10 0 -10 -20
|
|
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
TCER
ource : CD Rom world Bank, 2010
Au regard de ce graphique, nous constatons que la zone CEMAC
est composée des petits pays ouverts sur l'extérieur. De plus, ce
graphique illustre que le taux change est tributaire aux chocs
extérieurs.
-le taux d'evolution de la masse monetaire (
m2 ), qui est l'objectif
intermediaire retenu par la BEAC depuis 1992. La stabilite des
prix selon l'objectif prioritaire de la BEAC depend en partie de cette masse
monetaire (BEAC, 2002). Car, afin d'evaluer les risques pesant sur la stabilite
monetaire et de decider d'une action, la BEAC suit etroitement l'evolution des
agregats monetaires (taux de croissance de la masse monetaire et des credits a
l'economie) (C. K. NGUENANG, H. TALABONG, 1. S. OULD, S. Y. KAMGNA, 2009).
Graphique 5 : Evolution de la masse monetaire en pourcentage de
variation annuelle entre 2000 et 2010 en zone CEMAC
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10
M2
ource : BEAC, 2010
L'evolution de la masse monetaire (m2) connait une forte
instabilite entre 2000 et 2010. Du premier semestre de l'annee 2000, la masse
monetaire enregistre une evolution a la baisse de 25% a près de 5% au
premier semestre 2001. Puis, une phase d'accroissement du premier semestre 2001
au premier semestre 2002 de 5% A 15%, suivie d'une baisse encore plus brutale
du premier semestre de l'annee suivante de 15% a près de 2%. En 2003, la
masse monetaire croft de 2% a près de 20% en 2005, et de 2005 a 2006,
elle reste constante. Nous constatons que de 2006 a 2010, l'evolution de la
masse monetaire se caracterise a une tendance a la hausse en 2008, ce qui
correspond aux excedents du prix du baril de petrole avant l'effet contagion de
la crise financière. Mais, deux tendances a la baisse sont constatees en
2007 et 2009 correspondant ainsi a la periode avant l'augmentation du prix du
baril de petrole et la periode de baisse de la demande exterieure des
matières premières.
-Enfin, le taux le taux d'interet retards
(i) de l'annee t - 1 , elle
permet de mettre en evidence le caractere inertiel de la
politique monetaire de la BEAC. La presentation graphique de cette variable
n'est rien d'autre que celle du taux d'interet des appels d'offre.
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