Section 2 : La specification du modele theorique
Le comportement des autorites monetaire est souvent decrit par
les fonctions de reaction qui indiquent les cibles, qu'elles jugent importantes
ainsi que le poids relatif qu'elles leur accordent (J. ARMOUR et A. COTE,
2000). Formellement, nous utilisons le modele de J. TAYLOR (1993) base sur la
modification apportee de J. O. HA1RAULT et F. PORT1ER (1993), R. CLAR1DA, J.
GALV, M. GERTLER (1999) et J-P. POLL1N (1999) relatifs au comportement «
backward-looking N (HALDANE et BAT1N1, 1999) joint du taux d'interet nominal (
it ) , de l'inflation anticipee Et (ð
t+ 1 /Ùt) et de l'ecart de
production ( Yt - Y*) en
environnement incertain de la forme suivante :
i t = (1 + a1 )E
t ( ðt + 1 /Ù3+ a2(
Y t- Y*) (1)
avec : i = taux d'interet nominal de court terme (T1OA)
a l'annee t (ou taux de Taylor) ;
Et : traduit l'operateur d'anticipation
rationnelle (esperance mathematique) ;
E ( . / Ù t) designe
l'esperance conditionnelle a l'information dont dispose
la banque centrale a l'annee t, c'est-à-dire au
moment ou elle prend ses decisions ;
Ù t Materialise l'ensemble des
informations et decisions dans l'horizon d'anticipation (une annee) ;
ðt+1 : traduit le taux d'inflation future a la
periode t + 1 ;
a1 , a 2 , les parametres
attaches a chacune des variables.
En raison des difficultés de calcul de l'inflation
anticipée en espérance conditionnelle, qui implique des
applications et les démonstrations trés complexes et
compliquées. 1ci, nous nous appuyons sur les travaux de K. TENOU (2002),
appliqués a la zone UEMOA, relatifs a la regle de J. TAYLOR (1993), pour
appréhender l'inflation anticipée Et
(ð t+ 1 / Ùt) . Elle s'obtient par :
E t
( ð + 1 /Ùt ) =
ìð t + (1 - ì)ð cible
(2)
avec : ì est un parametre mesurant la
crédibilité de l'objectif d'inflation.
L'équation (2) signifie que les agents
économiques anticipent que l'inflation future est une moyenne
pondérée de l'objectif d'inflation des autorités
monétaires et de l'inflation passée. ì peut
prendre deux valeurs
extremes : 0 et 1.
Une valeur de ì = 0 signifie que l'objectif
d'inflation, explicite ou implicite, est crédible. Dans ce cas,
l'équation (2) s'écrit :
E (ð t + 1 /Ùt)
= ð cible (3)
ðcible : traduit la cible d'inflation définie
par la BEAC a 3% d'objectif d'inflation.
A contrario, une valeur de ì = 1 implique que
l'objectif d'inflation de la BEAC n'est pas crédible. L'équation
(2) s'écrit dans ce cas :
E (ð t+ 1 /Ù
t) = ð t (4)
ðt : traduit le taux d'inflation
passé.
L'équation (4) signifie que les agents
économiques anticipent le taux d'inflation future de l'année
t + 1 en tenant compte des valeurs passées de l'inflation a
l'année t.
En prenant appui sur l'equation (4), nous admettons que les
agents economiques de la CEMAC ne sont pas convaincus de la capacite de la BEAC
a limiter l'inflation a son niveau cible. Alors, notre modéle devient
:
i r = - ðcible+
|
(1 )
+ ð +
a 1 a 2 Y Y
( *
-
t t
|
)
|
(5)
|
avec : r : taux d'interêt reel d'equilibre.
Afin, de mieux cerner le comportement de la banque centrale,
nous nous interessons aux variables instrumentales qui apportent suffisamment
d'information sur l'economie reelle ( S. KOZ1CK1, 1999 ; S1R1, 2007). Ce qui
nous permet d'integrer d'autres arguments supplementaires comme le taux
d'interêt (T1OA) passe, le taux de change reel effectif et la masse
monetaire ( m2 ). En exprimant pour la linearisation l'ecart de
production en logarithme, l'equation (5) devient :
i i
= - + - ð + + ð +
r (1 )
a a log( )
y a tcer a m
+ + 2
t ( 1 )
t cible 1 t 2 t 3 4
|
(6)
|
avec : y t = ( Yt -
Y*) traduit le gap de production ou l'ecart entre le P1B reel
effectif ( Yt ) et le P1B reel potentiel ( Y *)
exprime en logarithme ;
it-1 : traduit le taux d'interêt passe a
l'annee t - 1 .
De plus, en prenant en compte le comportement de «
lissage du taux d'interêt N sur le taux d'interêt passe, le degre
d'inertie de la politique monetaire donne finalement l'equation suivante :
it = ñi( t - 1 ) +
(1 - ñ )(r - ð cible )+ (1 -
ñ )(1 + a1 ) ð t +
(1 - ñ)a 2 log(y t )+
(1 - ñ)[a3 tcer +
a4m2] (7)
ñ : est un parametre indiquant le degre d'inertie
de la politique monetaire.
tcer : le taux de change reel effectif entre l'EURO et
le CFA ; (m 2) : la masse monetaire ;
c2 -1
ñ = c1a 1
1 - c1
|
a
|
|
c3
|
|
a
|
|
c4
|
|
2
1 - c
|
1
|
3
1 - c
|
1
|
a3 , a4 , les parametres
attachés au taux de change réel effectif et la masse
monétaire (m2) ;
En raison de l'instabilité de la fonction de demande de
monnaie, qui remet en cause l'efficacité d'une politique
monétaire fondée sur le contrôle d'un agrégat
monétaire ( m2 ) de la BEAC, nous éliminons la variable
( m2 ) dans notre modele afin de stabiliser la fonction de
réaction de la BEAC. Cet argument est appuyé par les travaux de
ESTRELLA et M1 SHK1N (1997), alors notre équation (7) devient :
i t = ñ i( t - 1 )+ (1 -
ñ )(r- cible)+ (1 - ñ
)(1 + a1 ) ðt + (1 -
ñ)a 2 log(yt )+ (1 -
ñ)a3tcer (8)
avec ð t = ð ta : l'inflation
anticipée ;
Finalement le modele devient :
i t = + cible + (1 + a1
)ða+ a2 log(y )+
a3tcer] (9)
Posons : c 0 = (1 - ñ )(r
- ðcible); c1 = ñ ; c
2 = (1 - ñ )(1 + a1) ;
c3 = (1 - ñ )a2 ; c
4 = (1 - ñ )a3
La forme générale du modele a estimer est :
i t = c 0 +ci+
cgrt a + c3log( y
t ) + c4tcer+ å t
(10)
c0 , c1 ,
c2 , c3 , c4 les
élasticités attachées aux variables explicatives
Les relations entre les élasticités et les
coefficients de départ sont formulées par :
artie II
La vérification empirique de l'inflation
anticipée en zone CEMAC
CHA PITRE III L'ESTIMATION ET PRESENTATION DES
RESULTATS OBTENUS
1l s'agit au prealable de presenter le processus d'estimation du
modéle avant de proceder a la presentation des resultats du
modéle.
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