Préserver la compétitivité du football français face a une concurrence européenne accrue( Télécharger le fichier original )par Alexandre Wais Université Paris Ouest Nanterre La Defense - Master Juriste Europeen 2005 |
2. Un nouveau cadre européen pour une concurrence loyaleMalgré les évolutions juridiques et fiscales adoptées par l'Etat pour permettre aux clubs français de devenir plus compétitifs et les progrès réalisés par les clubs en matière de gestion, il est fort probable que les clubs français ne puissent pas suivre la cadence imposée par la concurrence du fait du manque de contrôle au niveau européen qui permet à certains clubs de jouer une Coupe d'Europe alors qu'ils ne sont plus capables de payer le salaire des joueurs. L'UEFA a réagi pour créer un instrument de contrôle : la licence UEFA qui touche à de nombreux aspects dont le domaine financier. Cette avancée historique ne satisfait cependant pas tous les acteurs du football professionnel européen, dont une partie réclame plus de fermeté. 2.1. L'UEFA organise un contrôle inspiré du modèle françaisL'UEFA a décidé de mettre en place une procédure de contrôle des clubs visant à garantir que seuls les clubs financièrement sains, axés sur la promotion des jeunes et planifiant à long terme pourront participer aux compétitions européennes inter-clubs. 2.1.1. La concurrence entre les clubs était devenue déloyalea. La situation financière du football européen est suicidaire > Des charges en constante augmentationLa concurrence pour attirer les meilleurs joueurs couplée à l'augmentation exponentielle des droits télévisés a poussé les clubs à surenchérir, tant au niveau du salaire des joueurs que sur le montant des transferts. Ainsi, entre 2000 et 2002, pas moins de 10 joueurs ont été vendus par leur club pour des sommes oscillant entre 45 et 75 millions d'euros.172 A noter qu'après une accalmie, Chelsea aurait proposé à l'été 2005 la somme de 70 millions pour engager le barcelonais Samuel Eto'o et 85 millions pour le milanais Andrei Shevchenko.173 172 Source : www.sport.fr 173 Article : « Chelsea veut s'offrir Shevchenko », sur www.eurosport.fr Concernant la masse salariale, le phénomène est identique : lors de la saison 1995/1996, aucun championnat européen n'enregistrait pour l'ensemble de ses clubs une dépense salariale supérieure à 250 millions d'euros. En 2004, celle-ci s'élevait à 600 millions pour l'Espagne, 850 millions pour l'Italie et 1,2 milliard d'euros pour le Royaume-Uni.174 > Un déficit devenu pharaonique Dans le même temps, mis à part au Royaume-Uni, le chiffre d'affaires a cessé sa progression à partir de l'année 2000. Or, les clubs s'étant engagés auprès des joueurs pendant une durée qui varie entre 2 et 4 ans, ils ont accumulé des déficits importants. Selon le quotidien EL PAIS, la moitié des clubs de football professionnels espagnols étaient en faillite virtuelle en 2002. En 2003, le seul club du FC Barcelone totalisait une perte de 163 millions d'euros, soit l'équivalent des pertes supportées par le championnat français dans le même temps, alors que son grand rival le Real Madrid était contraint de vendre une partie de ses biens immobiliers situés en plein coeur de Madrid pour la somme de 600 millions d'euros. Malheureusement, tous les clubs n'ont pas la chance de posséder de telles immobilisations. En Italie par exemple, le Gouvernement a adopté en 2003 un décret « Salva Calcio » permettant aux clubs italiens d'amortir sur une durée de dix ans les pertes dues à la dévaluation de leurs joueurs afin d'éviter une faillite en chaîne.175 Enfin, entre 2000 et 2004, le résultat cumulé des 5 grands championnats européens serait passé d'une situation bénéficiaire à hauteur de 24 millions d'euros à un déficit de presque 1 milliard d'euros.176 |
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