b. La formation des jeunes joueurs professionnels
dépend des clubs
La mauvaise santé sportive et économique des
clubs français risque de porter atteinte à la formation des
futurs professionnels. En effet, la formation dépend des clubs
professionnels : selon l'article 101 de la charte du football 2004/2005, un
club ne peut être titulaire d'un centre de formation (de joueurs
professionnels) que s'il participe au Championnat de football professionnel de
Ligue 1 ou depuis au moins trois saisons consécutives au Championnat de
football professionnel de Ligue 2.
Ce statut de club formateur, visé par l'article 15-4 de
la loi du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la
promotion des activités physiques et sportives est reconnu à
condition de respecter certaines obligations, dont une aide à
l'insertion scolaire ou professionnelle à l'issue de la période
de formation. L'obtention de ce label permet l'application de certaines normes
visant à encadrer la formation du jeune joueur en imposant des
obligations à la charge du club (scolarité,
rémunération...) mais aussi à protéger le club
formateur.
L'article 102 précise de quelle protection il peut s'agir
en prévoyant que lorsqu'un club de Ligue 1 qui ne dispose pas d'un
centre de formation, il perdra :
- la possibilité d'user des contrats spéciaux
prévus par la Charte (aspirants, stagiaires, élite) et
protecteurs pour les clubs ;
22 « Comptes des clubs professionnels, saison
2004/2005 », DNCG.
- le bénéfice du principe d'obligation pour le
joueur de football de signer le premier contrat professionnel dans son club
formateur (article 259 de la charte) ;
- la perte des mesures législatives inscrites dans la
loi sur le sport du 28 décembre 1999, modifiant celle du 16 juillet
1984, au sujet de la convention de formation, de la garantie de l'obligation du
premier contrat professionnel et de la possibilité de percevoir
légalement des subventions pour la formation.
Dans le système français actuel, la formation
tient une place prépondérante ; elle permet aux clubs de
s'assurer qu'ils disposeront d'une relève de qualité,
attachée au club et parfois même constitutive d'une plus-value.
Par exemple, lors de la saison 2004/2005, 18 joueurs de Ligue 2 ont
été transférés en Ligue 1 ou à
l'étranger et 64 joueurs de Ligue 1 ont quitté leur club pour un
autre club de Ligue 1 - 42 -ou pour un club étranger - 22 -).
Cela démontre le rôle essentiel qui est
joué par les clubs de football professionnels en matière de
formation des futurs joueurs professionnels. Or, la formation des jeunes
joueurs français est aujourd'hui reconnue comme une valeur sûre
à travers le monde entier et contribue à un rayonnement sportif
de la France à l'étranger. Il suffit à cet égard de
prendre l'exemple des nombreux joueurs de l'équipe de France qui sont
régulièrement titulaires au sein des meilleures équipes
européennes ; pour ne citer qu'eux :
- Angleterre : Thierry Henri et Robert
Pires (Arsenal), William Gallas et Claude Makelele (Chelsea),
Mickaël Sylvestre et Louis Saha (Manchester United),
Jean-Alain Boumsong (Newcastle United).
- Espagne: Zinédine Zidane (Real
Madrid), Ludovic Giuly (FC Barcelone).
- Italie: Lilian Thuram, David Trezeguet,
Patrick Viera et Jonathan Zebina (Juventus de Turin),
Jérémy Bréchet (Inter Milan), Vincent
Candela (AS Rome),
- Allemagne : Willy Sagnol (Bayern
Munich), Johan Micoud (Werder Brême).23
Préserver la compétititivité des clubs
français, c'est donc aussi assurer la pérennité de la
formation française, donc une relève pour les clubs
français et même peut-être de l'équipe de France.
23 www.bleusdefrance.com/
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