Le championnat français peine à attirer les
talents
Fort heureusement, il ne faut pas croire que seule la
rémunération intéresse les joueurs... Pour qu'un club
attire de grands joueurs, il doit à la fois disputer
régulièrement une Coupe d'Europe mais aussi être à
même de la gagner, ce qui semble lié notamment au niveau du
championnat.
Par conséquent, si un championnat peine à
attirer d'autres prodiges, alors ce championnat pourra se résumer
à n'être qu'un « tremplin »,
c'est-à-dire un moyen de se faire connaître (grâce à
la télévision notamment) par d'autres clubs plus «
huppés » qui pourront lui permettre d'atteindre son
objectif.
Bien sûr, cela reste une généralité
et certains joueurs tombent parfois sous le charme d'une ville, d'un club,
comme ce fut le cas pour Didier Drogba avec l'Olympique de Marseille, club
auquel il se disait profondément attaché mais qu'il a du se
résoudre à quitter du fait d'une offre mirobolante de Chelsea,
à laquelle ne pouvait refuser... l'Olympique de
Marseille21.
Les investissements sont plus risqués
Enfin, un championnat sur le déclin attirera moins les
sponsors (20% du budget des clubs) et les investisseurs (sauf mesures
incitatives). La rentabilité attendue sera certainement plus faible et
les retombées liées à l'image d'un club à la
dérive pourraient même lui porter préjudice.
Le départ des meilleurs joueurs évoluant en France
couplé à un attrait diminué emporterait par ailleurs des
conséquences néfastes pour le football français dans son
ensemble.
1.2.2. Le football français menacé dans son
ensemble
a. Une diminution des ressources des clubs
français
Les comptes de résultat cumulés des clubs de
Ligue 1 depuis 1999 font apparaître que leur budget est
essentiellement basé sur les produits issus directement des recettes
nées lors des
21 L'indemnité de transfert versée
à l'Olympique de Marseille s'élevait à 38 millions
d'euros.
matchs de football : 65% de leurs ressources viennent en effet de
la cession des droits télévisés ainsi que des recettes
guichet.22
Depuis la saison 1999/2000, les droits
télévisés perçus par les clubs de Ligue 1
représentent près de 50% de leur budget. Ces droits
télévisés, négociés pour une période
de trois ans au nom de l'ensemble des clubs, tendent à prendre une place
prépondérante dans le total des recettes aux côtés
des recettes guichets dont la part dans les produits stagne autour de 15%.
Corrélativement, le poste publicité / sponsors intimement
lié à l'audience représente 20% du budget des clubs alors
que les recettes marketings atteignent à peine 9%.
Les clubs de football professionnels français sont
dépendants de l'intérêt procuré par le championnat
français.
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