d. Des répercussions possibles sur l'emploi
> Le sport est devenu un véritable enjeu
économique
Comme le soulignait un rapport du Ministère des sports
en septembre 2002, « le sport est devenu un véritable enjeu
économique » avec une dépense sportive globale
évaluée en 2000 à 24,6 milliards d'euros, soit 1,7% du
produit intérieur brut. 26
Cependant, les ménages ne participent qu'à
hauteur de la moitié de ces dépenses : l'Etat et les
collectivités locales financent majoritairement les équipements
mis à disposition des amateurs comme des professionnels ainsi que le
personnel encadrant les activités sportives, alors que les
dépenses des ménages (12 milliards d'Euros) s'orientent vers
l'acquisition de biens ou services sportifs.
Selon le même rapport, 350.000 emplois étaient ainsi
liés au sport en 2000.
Mais une question se pose : en quoi un manque de
compétitivité des clubs de football professionnel pourrait-il
affecter l'emploi ?
Il faut en effet rester prudent sur les conséquences
sur l'emploi d'une crise du football professionnel. On imagine mal le
chômage augmenter parce que les clubs français sont sans cesse
éliminés au premier tour de Coupe d'Europe... Afin de mieux
évaluer les risques qui pèseraient sur l'économie du
sport, et du football en particulier, il convient de distinguer selon que les
emplois sont directement ou indirectement liés au football
professionnel.
25 Avis sur le projet de loi de finances 2005
présenté par la Commission des affaires culturelles,
Sénat, session ordinaire 2004/2005, annexe au procès verbal de la
séance du 25 novembre 2004
26 « Le poids économique du sport en 2000 »,
bulletin de statistiques et d'études, n° 02-03, Septembre
2002, sous l'égide du Ministère des Sports.
> Le secteur des services directement concerné
Les activités qui trouvent leur source dans le football
professionnel sont essentiellement des services : il s'agit des journaux
sportifs, des chaînes thématiques << pay per view >>,
des chaînes de télévision spécialisées
(Eurosport, l'Equipe TV...), des sites Internet sportifs, et grâce aux
évolutions technologiques récentes, de nombreux services
accessibles sur téléphone portable. Une baisse de l'attrait du
football français tendrait à pénaliser ces
activités.
> Les effets par ricochet
Indirectement, les conséquences pourraient être de
deux ordres :
- D'abord, cela pourrait nuire au nombre de licenciés
effectuant un sport amateur. Il a en effet été constaté
d'une manière générale qu'après de grandes
victoires, le nombre de licenciés dans le sport concerné
augmentait considérablement (Cf. << l' effet Coupe du
monde >> en 1998), cela étant sûrement très
lié au phénomène de médiatisation. A
contrario, en l'absence de résultats des clubs français, il
ne parait pas impossible que le nombre de jeunes footballeurs s'amenuise au fil
du temps, et que parallèlement diminuent les investissements publics
(équipement, encadrement, subventions...).
- Par ailleurs, une désaffection pour le football
pourrait aussi nuire à l'industrie de production et de distribution
d'articles de sport, soit parce moins de vêtements ou de chaussures
seraient vendus aux licenciés pour qu'ils pratiquent leur sport, soit
parce que les sponsors des clubs bénéficieraient d'une couverture
moins grande (même s'il faut rester conscient que le football n'est pas
le seul moyen pour les marques de toucher leur cible).
Ainsi, même s'il peut paraître hasardeux d'avancer
des chiffres, il est certain qu'un manque de compétitivité des
clubs de football français nuirait à l'industrie de production et
de distribution de biens et de services liés au football.
2. La révolution économique des clubs français
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Face aux conséquences préjudiciables sur le
football amateur, sur le sport en général, voire sur l'emploi, le
législateur a entrepris de réformer le statut juridique des clubs
sportifs professionnels prévu par la loi de 1984.
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