L'intégration des sources universelles sur le droit international des droits de l'homme( Télécharger le fichier original )par Guité DIOP UCAD - Doctorant 2011 |
SECTION II : LES DIFFICULTES D'APPLICATIONNotre analyse va porter sur les problèmes que soulève la mise en oeuvre des instruments internationaux de protection des droits de l'homme dans le contexte africain. C'est à dire de montrer concrètement les obstacles ,de nature juridique, économique, politiques ou ceux lies à des réalités socioculturelles spécifiques, qui rendent complexes l'application effective des conventions internationales de protection des droits de l'homme en Afrique aussi bien au niveau interne (paragraphe1) qu'externe (paragraphe2) Paragraphe I : Les difficultés d'ordre interneL'application des droits de l'homme en Afrique pour promouvoir et protéger les libertés des citoyens africains ne s'est pas faite de manière effective. Cette application connaît des difficultés qu'on peut situer tant au niveau politiques sociaux39(*), économiques et culturels. La création de la Cour n'est pas perçue comme une mesure directe et immédiate par les gouvernements qui violent les droits de l'homme. Mais parce qu'elle peut devenir une nouvelle tribu par les défendeurs des droits de l'homme et une nouvelle source «d'embarras» pour les Etats, ceux qui ont le plus à craindre de la création d'une juridiction veulent s'assurer de ne pas avoir affaire à une institution trop puissante et trop indépendante. Dans le domaine de la justice, le principal problème que connaît actuellement l'Afrique a trait "à la question d'un système judiciaire indépendant et à la question de l'impunité." Bon nombre de juges africains ne peuvent ou ne veulent prendre position contre leur gouvernement, fait-il remarquer, car ils sont nommés par les partis au pouvoir et ils risquent, dans certains cas d'être écroués ou agressés s'ils s'opposent à l'action du gouvernement. Ils ont alors recours à des stratégies plus discrètes que l'opposition frontale pour affaiblir le protocole. Aussi un des véritables problèmes de la promotion et de la protection des doits de l'homme en Afrique est lié aux dirigeants politiques. La cause générale réside dans le vent de la démocratisation, plus précisément dans le combat pour la liberté, le multipartisme, qui a conduit les gouvernants à renforcer la logique répressive c'est-à-dire la crainte de perdre le pouvoir. La cause spécifique, qui suit, se rapporte au refus de l'alternance politique. La transition démocratique n'est malheureusement pas épargnée par le fléau du putsch militaire qui a sévèrement sévi les trois décennies durant40(*). Il convient enfin de relever que depuis quelques années, surtout en 1990, des groupes armés se sont lancés à la conquête du pouvoir. Ce sont des factions de l'armée régulière, des fronts et surtout des milices. C'est tout particulièrement dans la région des Grands Lacs : Congo, République démocratique du Congo, Burundi, Rwanda. http://www.aidh.org/Biblio/Txt_Afr/instr_fleshman.htm - Anchor Les difficultés d'application des droits de l'homme en Afrique sont aussi liées aux facteurs économiques, sociaux et culturels. Ces différentes réalités constituent un obstacle déterminant dans le processus d'application des droits de l'homme dans le continent41(*). Beaucoup de chefs d'Etats africains dépensent d'énormes sommes d'argent en projets superflus tels que la construction de leurs manoirs, églises et mosquées officiels ou personnels, tout en maintenant qu'ils manquent des ressources pour des programmes de base pour mettre en oeuvre les programmes d'éducation de base et de santé requis pour améliorer le niveau de vie de la majorité accablante de leur population. La majorité est invariablement privée des nécessités de base de la vie, alors que l'élite régnante et leurs amis nagent dans les océans de l'opulence. La survie demeure la règle quotidienne, le droit à la propriété est rendu illusoire car la plupart des personnes n'ont aucune propriété digne de protection, et le droit de travailler n'est rien d'autre qu'une garantie théorique ayant à peine la valeur du papier sur lequel il est écrit. * 39 Ba, Cheikh Oumar, Barça ou barzakh : La migration clandestine sénégalaise vers l'Espagne entre le Sahara Occidental et l'Océan atlantique, Madrid, 21P. * De 1963 à 1999, c'est-à-dire en moins de 30 ans, l'Afrique a connu plus de 80 coups d'état militaires, soit une moyenne de 3 par an. c'est pourquoi, le régime militaire était la règle et le régime civil, l'exception. Sur ce point voir Bourgi et casteran, Le Printemps de l2lfrique, Hachette, 1991, p. 30.40 * 41 Bulletin d'information trimestriel OSIWA NEWS, 2009, NON AUX ABUS : Respect des droits humains, Dakar, OSIWA, 27P. |
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