SECTION II : LES MANIFESTATION DE LA CONCEPTION
Vu ce qui précède, on ne peut plus
reprocher aux Etats musulmans d`affirmer la nécessité
d'élaborer leurs propres documents de protection des droits de l'Homme.
On peut retenir plusieurs documents arabes et islamiques qui reflètent
de façon quasi parfaite les manifestations de la conception
arabo-musulmane des droits de l'homme.
Paragraphe I : La Charte Arabe Des Droits De
L'homme
Vu ce qui précède, on ne peut plus
reprocher aux Etats musulmans d`affirmer la nécessité
d'élaborer leurs propres documents de protection des droits de l'Homme.
Mais comment les Etats ont-ils accueilli les droits de l'Homme en
élaborant ces documents
Les documents arabes présentent une
conception qui se réfère à la fois aux préceptes
islamiques et aux documents onusiens. On peut signaler plusieurs de ces
documents arabes:
o 1982 : Projet du Pacte arabe des droits de l'Homme,
préparé par la Ligue des Etats arabes en 1982.
o 1986 : Projet du Pacte des droits de l'Homme et du
peuple dans le monde arabe, Syracuse 1986
o 1988 : La Grande Charte verte des droits de l'Homme de
l'ère jamahirienne, adoptée par la Libye le 12 juin 1988
o 1994 : Le Projet de la Charte arabe des droits de
l'Homme de la Ligue arabe, en 1994
Intéressons-nous au plus récent de ces
documents, à savoir la Charte de la Ligue arabe de 1994. La Charte n'est
pas, à l'heure actuelle, entrée en vigueur ; c'est une
proclamation des droits civils et politiques, et de certains droits
économiques sociaux et culturels. La Commission arabe permanente des
droits de l'Homme de la Ligue arabe a recommandé à la Ligue arabe
d'approuver ce texte jugé comme non contraire à la
Déclaration du Caire, dont nous étudierons le contenu
ultérieurement.
Dans ces différents documents arabes et plus
spécifiquement dans le document de la Charte de la Ligue arabe, la
référence à l'Islam est moins prononcée que dans
les documents islamiques.
La Charte de la Ligue arabe exprime dans son
préambule :
" Sa volonté de réaliser les principes
éternels fondés par la Shari'a islamique et les autres religions
célestes, relatifs à la fraternité et à
l'égalité entre les êtres humains. ".
Par exemple, dans son article 22 relatif à la
"liberté de croyance, de pensée et d'opinion ", aucune
limite n'est faite au nom de la Loi ou autre référence à
l'Islam. Elle dit aussi dans son préambule vouloir réaffirmer
"les principes de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme et des deux Conventions des Nations Unies
relatives aux droits économiques, sociaux et culturels et aux droits
civils et politiques... ".
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