INTRODUCTION
Le Djinga Tadorgal est un strato-volcan (altitude: 1747
m) du plateau de l'Adamaoua au Cameroun, localisé entre
le craton Quest africain au nord-ouest et le craton du Congo au sud-est (Fig.
1). Le plateau de l'Adamaoua est un domaine tectono-magmatique dont la
surrection en horst s'est effectuée au Cénozoïque (Le
Maréchal et Vincent, 1971). Il est limité par des failles
bordières décrochantes de direction N70°E (Dumont et al.,
1987), qui recoupent au nord des Monts Bambouto (voir Fig. 1) l'ensemble
tectono-magmatique de la «Ligne Chaude du Cameroun» orienté
N30°E (Déruelle et al., 2007). Les ensembles volcaniques du plateau
de l'Adamaoua sont: le Tchabal Nganha (Nono et al., 1994), le Tchabal Djinga
(Ézangono et al., 1995) et la zone volcanique au nord et à l'est
de Ngaoundéré (Nkouandou et al., 2008) et celle au sud
(Déruelle et al., 1987; Temdjim et al., 2004).
Cette étude à pour but de préciser la
nature des laves du massif de Djinga Tadorgal, leurs conditions de formation et
l'origine de leurs sources magmatiques.
I. GÉOMORPHOLOGIE ET CARTOGRAPHIE
Le strato-volcan du Djinga Tadorgal est dissymétrique et
constitué de dômes et necks de trachyte et phonolite, des
brèches volcaniques et de coulées de laves basaltiques. Les
coulées de laves basaltiques couvrent plus de la moitié ( 70%) de
la zone d'étude et ont été regroupées en trois
unités: les coulées inférieures, intermédiaires et
supérieures (Fig. 2). La variation de la couleur du sol et le
degré d'altération des laves ont permis de défi nir les
zones de transition entre les différentes coulées. Les
coulées inférieures sont fortement latéritisées en
sols ferralitiques rougeâtres et contiennent des blocs de cuirasses
résiduelles. Les coulées intermédiaires sont
fragmentées en des blocs anguleux ou arrondis de dimensions comprises
entre 5 et 50 cm. Les laves basaltiques des coulées supérieures
sont peu altérées et affl eurent sous forme de buttes (hauteur :
20--80 m ; Ø ~ 400 m) fortement prismées. Les dômes et les
necks sont subcirculaires ou allongés, limités par des ravins ou
vallées et démantelés en éboulis dispersés
sur le couvert pédologique. Les brèches volcaniques surplombent
les épanchements de trachyte et de phonolite, au nord et au sud du
massif de Djinga Tador-
a - Département des Sciences de la Terre,
Université de Ngaoundéré,
E-mail:
mbowou2000@yahoo.fr
Tél. (+237) 97983066.
b - Laboratoire de magmatologie et géochimie
inorganique et expérimentale, Institut de physique du Globe de Paris,
UMR 7154, université Pierre-et-Marie-Curie et IUFM académie de
Versailles, 4, place Jussieu, 75252 Paris cedex 05, France.

Figure 1 : Carte de localisation de la
zone d'étude. La «Ligne Chaude du Cameroun s'étend de
l'île de Pagalu jusqu'au lac Tchad. Le plateau de l'Adamaoua est une
entité volcanique distincte de la `Ligne Chaude du
Cameroun'. (modifi é d'après Déruelle
et et al., 2007). Mbowou et al.

Figure 2 : Esquisse de la carte
géologique de la région du Djinga Tadorgal
Mbowou et al.
gal (voir Fig. 2). Elles contiennent des fragments de socle,
de laves basaltiques et felsiques, et seraient vraisemblablement les produits
de la dernière manifestation volcanique du Djinga Tadorgal.
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