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Pétrologie du volcanisme bimodal du Djinga Tadorgal (Adamaoua, Cameroun)

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par Isaac Bertrand MBOWOU GBAMBIE
Université de Ngaoundéré, Cameroun - Doctorat 2010
  

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II. PÉTROGRAPHIE ET MINÉRALOGIE

L'échantillonnage exhaustif, comprenant les laves basaltiques (basaltes, hawaiites), intermédiaires (benmoréites) et felsiques (trachytes et phonolites s.l.) a été effectué au Djinga Tadorgal. Ces laves ont été nommées (Fig. 3) en fonction de la valeur de leur indice de différenciation (I.D., Thornton et Tuttle, 1960) et en tenant compte de la distribution des minéraux lorsque I.D. est supérieur à 80. La présence des cristaux de feldspathoïde (néphéline, sodalite) dans les phonolites permet de les distinguer des trachytes. Les phonolites hyperalcalines ont des valeurs de I.P. >1 (voir Tableau I). Le volcanisme du Djinga Tadorgal est bimodal. La distribution des laves maintient la présence d'un hiatus (nommé «Daly gap», Daly, 1910) très partiellement comblé par des laves intermédiaires (benmoréites). Les minéraux (olivine, clinopyroxène, ænigmatite, rhönite, amphibole, micas, oxydes de fer--titane, feldspaths, feldspathoïde, titanite, apatite) des laves du Djinga Tadorgal ont été analysés aux microanalyseurs électroniques Camebax SX50 et SX100 à l'Université Pierre et Marie Curie, Paris 6.

2.1. Laves basaltiques

Les laves basaltiques (basaltes, hawaiite) ont une texture microlitique porphyrique plus ou moins fl uidale. Elles sont constituées de phénocristaux de diopside--augite (TiO2: jusqu'à 7,2 % et Al2O3 : jusqu'à 11,4 %) et d'olivine (Fo68--89 et Fo67--85 respectivement dans les basaltes et hawaiite), dans une matrice de microlites de diopside--augite, de Ti-magnétite, de plagioclase (An43--71Ab53--28) et de verre. Les températures de cristallisation estimées (d'après Roeder et Emslie, 1970) pour le coeur des phénocristaux d'olivine des basaltes et de l'hawaiite sont respectivement de 1224 #177; 60 °C et 1120 #177; 56 °C. Le plagioclase de l'hawaiite a des compositions de labrador (An60--69Ab38--30). Des phénocristaux de kaersutite sont épars dans certains basaltes et parfois transformés en Ti-magnétite, rhönite et phlogopite. La phlogopite (Fe2+/ (Fe2++Mg) < 0,33) des laves basaltiques (basaltes, hawaiites) a des teneurs en F (jusqu'à 4,7 %) et en TiO2 (jusqu'à 9,5 %) élevées. Ces teneurs élevées en TiO2 peuvent traduire une cristallisation à des températures élevées de l'ordre de 1100 °C, sous des conditions de fugacités d'oxygène situées en des-sous du tampon QFM (d'après Esperança et Holloway, 1987). La stabilité de la rhönite dans les basaltes est restreinte à des pressions inférieures à 0,6 kb et à des températures comprises entre 840 °C et 1200 °C (Kunzmann, 1989).

 

Usp < 70), dans une matrice de microlites des mêmes minéraux et de titanite.

III. GÉOCHIMIE

Les analyses chimiques des laves étudiées ont été réalisées au CRPG de Nancy où les échantillons ont été préalablement broyés (Tableau I). Les détails des processus analytiques sont présentés par Carignan et al. (2001). Les éléments majeurs ont été analysés par ICP-AES et les éléments en traces par ICP-MS.

3.1. Distribution des éléments majeurs

La distribution des éléments majeurs est présentée en fonction de SiO2 (Fig. 4). Les teneurs en TiO2, Fe2O3*, MgO, CaO et P2O5 diminue et celles en Al2O3, Na2O et K2O augmentent en fonction de la différenciation (SiO2 croissant).

Figure 3 : Nomenclature des laves du Djinga Tadorgal en fonction de l'indice de différenciation
(I.D.,Thornton et Tuttle, 1960) Mbowou et al.

Figure 4 : Diagramme de distribution des éléments majeurs des laves du Djinga
Tadorgal en fonction de SiO2 Mbowou et al.

3.2. Distribution des éléments en traces

Les diagrammes de distribution des éléments en traces ont été réalisés en fonction des teneurs en Rb qui a été choisi comme indice de différenciation. Les laves basaltiques (basaltes, hawaiite) ont des teneurs en éléments de transition (sauf Zn) qui décroissent fortement avec la différenciation (Fig. 5 ; voir Tableau 1).

2.2. Laves intermédiaires

Les laves intermédiaires (benmoréites) sont microlitiques porphyriques et constituées de phénocristaux de plagioclase (An19--46Ab70--49), d'anorthose--sanidine, de kaersutite, de diopside--augite, de phlogopite--biotite, de Ti-magnétite (39 < % Usp < 91), d'apatite et de mégacristaux de kaersutite (6--8 cm). Des inclusions d'apatite sont présentes dans les mégacristaux de kaersutite. La bordure de ces mégacristaux est transformée en Ti-magnétite. Les mégacristaux et phénocristaux de kaersutite ont des valeurs du rapport mg# (Mg/ (Mg+Fe2+)) élevées (jusqu'à 0,72). La biotite a des teneurs en TiO2 comprises entre 8,4 et 8,8%, ce qui indique une cristallisation en-dessous de 1000 °C (Hansen, 1980). L'apatite est riche en F (jusqu'à 5,1%) ce qui serait lié au rôle des fl uides magmatiques durant la cristallisation.

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