Entrepreneuriat féminin( Télécharger le fichier original )par Wathaut BITANGALO FAIDA Institut supérieur de management - Gradue 2010 |
La pauvreté des femmes ne requiert pas la mise en place d'une protection sociale ni des salaires au- dessus du seuil de pauvreté, mais des projets sociaux mis en oeuvre par elles -mêmes. Les droits de la citoyenneté des femmes pauvres n'excluent pas la philanthropie et l''organisation d'oeuvres charitables requalifiées de bénévolat et de solidarité communautaire. Ainsi, les femmes sont la finalité des stratégies de lutte contre la pauvreté, mais elles font partie de la stratégie elle-même.
Francine MEST RUM, Mondialisation et pauvreté. De l'utilité de la pauvreté dans le nouvel ordre mondial, L'Harmattan, Paris, 2002 pp 188-189 Si la mort était une personne, nous mènerions une lutte sans relâche pour l'anéantir ainsi l'empêcher d'emporter ceux qui nous sont chers. Malgré nous, elle est une force invisible et irrésistible qui atteint et frappe jeune et vieux, juste et injuste. Elle ne requiert la vie de personne, c'est donc une force qui nous dépasse. Un passage obligé pour tous ceux qui respirent. A notre feu le Directeur de l'ICCN Papa Wathaut MIYA WABUBINDJA WAUNGANDJA Alexandre, que le destin divin a arraché à notre affection et que nous portions comme trésor dans nos coeurs. Notre désir ardent de vouloir vous garder longtemps parmi nous fut déjoué par le dessein de la providence. Comme un père, vous nous entouriez d'une grande affection et d'un soutien inébranlable. Nous vous promettions une brillante réussite en guise de récompense. Mais hélas ! Vous n'avez pas attendu vivre tout ceci avec nous. Nous n'oublions pas feu beau-frère ELUMBE MBALE Jean, piètre figure, qui nous avait quitté sans goutter la succulence de cette oeuvre pourtant fruit de ses investissements. Nous ne saurions cependant passer sous silence ces moments de réjouissance dont vous avez été des véritables artisans. Qu'il vous plaise du fond de notre coeur de recevoir ici nos panégyriques posthumes et d'éloges de votre sollicitude. La mort reste certes une fatalité que nul recours ne peut fléchir. Que la terre de nos ancêtres vous soit douce et légère ! BITANGALO FAIDA Wathaut La simplicité et l'humilité sont deux qualités humaines qui attirent la sympathie car elles sont l'expression de la réalité. Une fierté exceptionnelle à notre mari MUKYOKU KANGANDJO (Coach) qui en dépit de la charge familiale, s'est dépensé sans compter pour notre devenir n'en déplaise la conjoncture et les aléas de la vie. Jour et nuit, à la lutte pour la réussite avec une patience, diplomatie et persévérance extraordinaire pour qu'un monument soit débout dans notre famille. De suite en pensant à CHIFUNDERA KUSAMBA, MBALE LUBUCHIBWA, Lydie KAGOWHA, Béatrice RENZAHO et Christine BIKYEKYE N'ECHUMBE tous compétitifs sachant capitaliser les opportunités de la vie pour le bien être familial. Vous nous avez appris pour qu'un jour devant l'obstacle nous puissions nous retrouver. Grâce à ces ambitions, il nous est possible de forger notre propre destin car c'est par l'éducation qu'une société, se perpétue dans son être. Votre éducation a imprégné notre être et nous gardons une reconnaissance sans commune mesure. Nous pensons également au fruit de nos entrailles : A nos chers aimables enfants : Christine MBALE Christa, Lydie MBALE Lydia, MBALE WATHAUT Charles, Beatrice MBALE Béa, LUBUCHIBWA MBALE Japhet, BILEBYAOMBE MBALE Jean, IBIBYO MBALE Nathaniel. Notons qu'ensemble sous les yeux ouverts toute la nuit à la recherche et menons sans répit une bataille commune contre les barrières de l'ignorance. Cet exercice continuel de solidarité a aidé à soulever le voile du devenir familiale A tous les nôtres, nous dédions ce modeste travail, fruit de tant de sacrifice, de privation et de persévérance BITANGALO FAIDA Wathaut Au terme de la première manche de notre parcours académique, nous ne prétendons pas ignorer l'adage selon lequel « Qui cultive son champ a du pain en abondance, mais celui qui cultive des illusions manque de bon sens »Certes que toute personne bien avertie devra réaliser des bons fruits et non créer des illusions. Cette oeuvre a requis l'accompagnement de bien des personnes sans l'aide de qui sa réalisation serait illusoire. L'homme ne saurait cheminer seul vers un avenir radieux sans la compagnie de ses semblables qui le soutiennent dans ses réalisations. Tout au long de ce travail, nous avons bénéficié du soutien de plusieurs personnes auxquelles nous restons redevables à plus d'un égard. Nous adressons premièrement nos remerciements à tous nos éducateurs depuis la petite classe jusqu'à l'université pour nous avoir dispensé un enseignement digne de qualité utile à notre formation de graduée en Entrepreneuriat et gestion des projets. Grâce à votre travail sans répit nous pouvons nous prévaloir l'acquisition d'une valeur ajoutée scientifique. Une mention spéciale de profonde reconnaissance est ici adressée à l'endroit de l'Institut Supérieur de Management et à travers lui à l'Assistant MARHEGANE CIZUNGU Jacques pour avoir accepté de diriger ce travail nonobstant son agenda surchargé et d'autres appels plus impérieux. Toute notre reconnaissance pour avoir restructurer avec la rigueur requise, ce modeste travail. Nous ne manquerons pas de remercier gracieusement nos amis et connaissances au premier rang desquels : Ange NSHOMBO, Alain TWENDILONGE,BATUMIKE BIRHAHEKA jacques, BIRAGI NZENZE Emmanuel, CHIZUNGU MIRINDI, Espérance CIREZI, Famille AMANI NTABOBA Jonathan, Famille CHABO MULOLWA , Famille CHIFUNDERA KUSAMBA, Famille SOLANGE CHIMANUKA, Famille MBALE LUBUCHIBWA , Famille MKYOBA Thomas ,Famille MUKYOKU BILONDJWA, Famille MULONDA MUTOKA, la famille Wathaut Alexandre , Famille Jean Baptiste SAFARI ,LUBUCHIBWA MBALE Elikana, Famille RADAR NISHULI, Inspecteur SONGA MUNYAKA, Philippe GOMBANIRO, Le groupe de prière de la 5éme CELPA -BAGIRA, La chorale UAMSHO de papa de la 5éme CELPA -BAGIRA, KATABANA Bernard, NSIMIRE MAPENDO. Nous aurions aimé citer tous ceux qui nous sont chers mais le souci de synthèse nous désoblige. BITANGALO FAIDA Wathaut AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo AGR : Activités Génératrices de Revenu ASBL : Association Sans But Lucratif ANR : Agence Nationale de Renseignement APEF : Association pour la Formation de l'Entreprenariat Féminin Bi : Borne inférieur BUR : Bureau Régional BIT : Bureau International du Travail CAPA : Centre d'Apprentissage Professionnel et Artisanal CAPES : Centre d'Appui pour la Promotion Economique et Sociale CBCA : Communauté Baptiste au Centre de l'Afrique CELPA : Communauté des Eglises libre Pentecôte en Afrique CMS : Content Management System COPEFIMA : Coopérative des Pêcheurs aux Filets Maillants CRS : Centre de Recherche Scientifique CUB : Commune Urbaine de Bagira DSCRP : Document de stratégie de croissance et de Réduction de la Pauvreté DCRP : Document pour la stratégie de croissance et de la Réduction de la Pauvreté EGP : Entrepreneuriat et Gestion des Projets EP : Ecole Primaire Etr : Etrangère FC : Franc Congolais FEPELAKI : Fédération des Pêcheur du Lac Kivu ? : Fréquence Fi % : Fréquence en pourcentage FOAG : Fondation « AGAPE » FORAAF : Fonds de Renforcement des Activités d'Autonomisation des Femmes ICCN : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature IDEF : Initiatives pour le Développement de l'Entreprenariat féminin IMF : International Monetary Fund ISM : Institut Supérieur de Management ISDR : Institut Supérieur de Développement Rural INSS : Institut National de Sécurité Sociale IPMEA : Industrie, Petites, Moyennes Entreprises Artisanat MARP : Méthodes Accélérées de Recherche Participative MECREBU : Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Bukavu n : Nombre d'échantillon Nat : Nationalité OCA : Office des Cités Africaines ONC : Office National du Café ONL : Office National de Logement ONG : Organisation Non Gouvernementale PACAFEBA : Projet de mise en place d'un Atelier de couture et Centre d'Alphabétisation en l'endroit de Femmes de Bagira PAIDEK : Programme d'Appui aux Initiatives de Développement Economique du Kivu PLD : Pains pour les Déshérités PNB : Produit National Brut PNUD : Programme des Nations Unies Pour le Développement PME : Petites et Moyennes Entreprises SNCC : Société Nationale de Chemin de fer du Congo S.P.R.L. : Société Privée à Responsabilité limitée TPI : Travaux Publics et Infrastructures UCB : Université Catholique de Bukavu UNIFEM : Fonds de développement des Nations Unies pour la Femme UNAF : Union Nationale des Femmes au Congo Nous ne saurions aborder cette recherche sans jeter, de prime abord, un regard rétrospectif sur les travaux antérieurs de nos prédécesseurs qui ont orienté leurs recherche dans le même créneau ; tous ceux qui ont abordé le thème relatif à l'Entreprenariat féminin, à la lutte contre la pauvreté et même à la coupe et couture. Sans prétendre avoir de manière exhaustive consulté toutes les sources écrites relatives à notre sujet, nous citons les auteurs qui ont présenté leurs travaux répartis dans l'ordre suivant : 1. LUBUCHIBWA EL-MBALE, Les activités de la petite économie marchande après les pillages à Kisangani, Cas des ateliers de couture dans la zone urbaine de la MAKISO, TFC, UNIKIS, 1994. (1) Dans ce travail, il a montré l'impact négatif des pillages sur les activités des ateliers de couture en faisant ressortir avec netteté les mécanismes par lesquels ces ateliers ont pu reprendre leurs activités dans un contexte d'une conjoncture économique délétère. 2. Madeleine BAZIKA, de la « Maison de couture Bernina » à Bukavu. http://www.bbz.ch. Elle a parlé plus sur le projet des ateliers de couture « Maison de couture Bernina » au Kivu en République Démocratique du Congo est un exemple réussi d'entraide dans une région ravagé par la guerre. Elle a créé à Bukavu le premier atelier de couture pilote qu'elle a progressivement implanté dans d'autres territoires pour bien éduquer les mères et les grandes filles paysannes. Ces ateliers auront à jouer un rôle déterminant pour nombreuses femmes qui n'ont pas eu la chance de suivre des cours dans des établissements appropriés. Ce projet s'avère être un exemple réussi d'une véritable aide permettant de développer des capacités organisationnelles à partir des moyens et ressources propres. 3. Yvette KILINDA FURAHA, la couture est un métier, 1, rue Hector Malot 75012, Paris, 2010. http://www.yvette-kilinda@orange.fr. (3) Le rendement généré par la coupe et couture peut aider les gens dans le domaine tant privé que public. 4. Edouard BITANGALO WASSO, les politiques de micro-crédits dans la lutte contre la pauvreté à Bukavu : cas du PAIDEK, PLD et CAPES, Mémoire, ISDR/Bukavu, 2004. (4) - Il a montré que les taux d'intérêts appliqués par les IMF chez les clients sont perçus comme exorbitants, et sont appliqués de manière identique à tous les emprunteurs peu importe le secteur d'activité. Il poursuit en montrant que la durée de remboursement des crédits est un autre obstacle à l'émergence des bénéficiaires des microcrédits des 3 IMF. Enfin, il montre que les montants de crédits octroyés aux emprunteurs ne les permettent pas d'évoluer car sujets à des contraintes de plusieurs ordres. - Il s'est basé uniquement sur les politiques d'octroi de microcrédits sans pourtant analyser leur contribution sur le bien-être socio-économique des pauvres malgré tous les défis. Force est de rappeler que, ce travail analyse les aspects socio-économiques et les effets des microcrédits dans la formation de l'épargne et du capital. 5. Ndèye Soukhana Gueye, Stratégies de lutte contre la pauvreté féminine : exemple des groupements de femmes de la région de Dakar (Sénégal), Université Cheikh Anta Diop, 2004. Il a montré que depuis bien longtemps le travail des femmes est resté cantonné dans la sphère privée domestique ou dans l'espace informel. Dans cet espace privé et familial, les femmes exercent des activités non rémunérées par conséquent considérées comme invisibles et informelles. A l'opposé, dans la sphère publique où s'exercent des activités économiques visibles, productrices de richesses, les hommes dominent. Il est aujourd'hui admis que les femmes sont les plus touchées par la crise économique sans précédent que traversent les pays du Sud ces dernières décennies. Cette crise les plonge dans une pauvreté endémique et, de ce fait, elles forment la majorité la plus démunie et la plus vulnérable à l'échelle planétaire. Ainsi, sur les 550 millions de pauvres recensés dans le monde quelques 330 millions soit 60% sont des femmes. L'écart en termes de revenu n'a donc cessé de s'accroître entre pays riches et pays pauvres. On parle alors de plus en plus de la féminisation de la pauvreté. En effet, presque tous les documents des organisations internationales associent le problème de la pauvreté essentiellement aux femmes. Elles sont, faut-il le souligner, les plus pauvres parmi les pauvres ou, pour mieux dire, le visage de la pauvreté. Elles portent ou sont obligées de porter une part disproportionnée des problèmes liés à la pauvreté. Il est évident que la pauvreté n'est pas vécue de la même manière par les hommes et les femmes. Et ladite féminisation de la pauvreté est sans doute moins une question de nombre de femmes pauvres par rapport aux hommes, que d'acuité de la pauvreté et de difficultés accrues des femmes pour sortir elles et leurs enfants, de la nasse de la pauvreté. Les couturières de Bagira ne sont pas épargnées de cette situation et surtout les femmes chefs de ménage qui sont particulièrement plus vulnérables. Nous pensons que la lutte contre la pauvreté doit s'afficher comme étant un intérêt commun. « Elle est une tâche commune qui requiert la participation active de tous les acteurs à tous les niveaux, organisations internationales, Etats, entités régionales et sous-régionales, autorités locales, ONG, entreprises, associations communautaires et les pauvres eux-mêmes. Elle requiert un partenariat mondial de tous les pays et de tous les peuples du monde. (1(*)) Cette situation constitue une véritable entrave à un équilibre et une meilleure complémentarité transcendant le sexe et privilégiant l'individu dans l'exécution de différentes tâches au niveau du ménage et de la communauté en général. Il en résulte que « la femme joue, de par ses activités quotidiennes, un rôle de premier ordre dans la survie de nombreux ménages, paradoxalement, l'accès et le contrôle des ressources et des facteurs de production lui sont difficilement encore accessibles. (2(*)) Nous nous empressons, sans coup férir, de dire que les femmes particulièrement en Afrique jouent un rôle moteur dans le développement. En effet, les nombreux succès dans la mise en oeuvre de tontines ou de système de micro-crédits à l'endroit des femmes démontrent leur fiabilité et leur sens de responsabilité économique en assurant des charges spécifiques. S'il existe des femmes travailleuses qui touchent un salaire à la fin du mois, bien d'autres en revanche sont en quête de leur autonomie financière et ne reculent devant aucun obstacle. Elles sont couturières, esthéticiennes, vendeuses, coiffeuses et vivent de leurs efforts quotidiens. A l'instar des couturières du Quartier Lumumba, il y a lieu de faire remarquer que les pauvres sont majoritairement actifs dans le secteur informel ou non structuré. Nous inscrivant dans la stratégie pour réduire la pauvreté des concernées, il est impérieux de les ouvrir aux opportunités et de développer leurs capacités en vue de tirer profit des opportunités créées. Elles oeuvrent de façon plus au moins isolée quoiqu'elles doivent encore penser fédérer leurs énergies sous forme d'association en vue de mieux agir en synergie. L'Association pour la Promotion de l'Entreprenariat Féminin (APEF) qui lutte contre la marginalisation des femmes montre à la face du monde qu'elles sont capables de transformer la société car « éduquer une femme, c'est éduquer toute une nation « (3(*)) Persévérantes, elles ont décidé de prendre leur destin en main et de se battre pour une autonomisation effective dans toutes les circonstances de la vie. La femme devra apprendre à compter sur elle-même et éviter de tendre la main s'ouvrant ainsi à des perspectives incertaines. La conjoncture économique délétère dans laquelle elles se déploient en fait des créatrices de richesse, une nouvelle forme de Chrématistique, susceptible de leur permettre d'éviter de trop peser sur leurs conjoints. Etre autonome est un défi à relever. Les femmes, ces amazones du développement se déploient dans l'informel, une belle et enrichissante initiative plutôt que de ne servir que comme ménagères. C'est déjà un pari à gagner que de se faire une place dans l'économie quoique à une échelle plus petite. Ce sont elles qui, d'une manière ou d'une autre, portent la famille. A contrario, les opportunités offertes aux femmes et filles dans divers domaines d'activités sont moindres et ne président en rien à améliorer leur condition. Des défis majeurs restent à relever notamment en ce qui concerne le faible niveau d'instruction des filles, le faible accès des femmes à la terre et au crédit que les hommes. L'on ne cessera de plaider pour un accroissement de l'expertise féminine qui va servir à l'édification de la société. Quand on essaye de comptabiliser toutes les activités, on constate qu'il faut dynamiser les jeunes entrepreneures et que les femmes pauvres doivent plus spécialement se mettre en chaîne, qu'elles forment un maillage. Vu ce qui précède, nous nous sommes posé les questions suivantes : 1. Quel est l'impact relatif à cette activité pour les femmes couturières du quartier Lumumba dans la lutte contre la pauvreté ? 2. Quelles sont les stratégies à appliquer pour accroître le revenu de la femme dans la Commune de Bagira ? 3. Cette activité permet-elle une autonomisation effective des femmes qui s'y adonnent ? RONGERE, définit l'hypothèse du travail comme « une proposition des réponses aux questions qu'on se pose à propos de l'objet de la recherche. (4(*)) En somme pour notre part, l'hypothèse se veut être une proposition théorique que l'on avance en réponse provisoire à une question de recherche et que l'on projette de vérifier. Les hypothèses qui suivent sont donc énoncées pour pouvoir indiquer les pistes possibles des réponses aux questions que pose le problème en cause. Nous proposons à travers les lignes qui suivent quelques réponses anticipées qu'il convient de confirmer, d'infirmer ou de nuancer au fil de notre investigation. -L'autonomisation effective de la femme passerait par les AGR dont les couturières font intégralement parties. -Il se pourrait que cette activité des couturières génère un revenu suffisant qui contribuerait à améliorer tant soi peu les conditions de vie de leurs ménages ; -Il est possible que le rendement généré par l'activité de couture soit affecté prioritairement à la consommation qu'à l'épargne et ne permet pas une autonomisation à proprement parler. Nous voulons savoir d'une part si l'activité de couture améliore la situation socio-économique des couturières en termes de revenu et d'autre part, l'impact qui en résulte en termes de rendement socio-économique. 0.5. PERTINENCE, CHOIX ET INTERET DU SUJET L'intérêt du sujet est dicté par deux mobiles : l'un social et l'autre strictement scientifique. - En terme d'intérêt social, il nous est à propos de donner une vision globale de la situation actuelle des femmes couturières en Commune de Bagira. L'étude servira dans le futur à formuler des recommandations pour les décideurs politiques afin d'adopter des mesures adaptées aux réels besoins des femmes entrepreneures en particulier des couturières dans le cadre des stratégies de développement local. En effet, pour les pouvoirs publics, notre étude servira d'un document de référence qui donne la situation actuelle des femmes entrepreneures oeuvrant dans le domaine de la coupe et couture. - En terme d'intérêt scientifique ; la présente investigation devra fournir aux étudiants et à tous ceux intéressés un arsenal des données et/ou d'informations utiles à des fins multiples. Elle constitue en outre un ajout à la théorie déjà existante à ce sujet. C'est bien là un volet de l'intérêt théorique et pratique de notre travail. Il serait illusoire d'aborder une question d'une aussi grande portée sans pouvoir recourir à une approche méthodologique bien raisonnée en vue de cheminer vers la saisie et l'objectivation de l'étude. R. PINTO et M. GWAWITZ, définissent la méthode comme : « une ensemble d'opérations d'intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie ». (5(*)) 0.6.1.1. Méthode analytique Cette méthode nous a permis d'organiser , d'analyser les faits constituant la pierre d'achoppement de l'amélioration des conditions de la femme couturière en Commune de Bagira et de saisir certaines données concernant l'identité des femmes dans le revenu familial ainsi que les stratégies mises en oeuvre pour y arriver. 0 .6.1.2 Méthode descriptive Cette méthode nous a été utile pour décrire et décomposer les éléments du phénomène en ces différentes parties en vue de mieux l'appréhender.
Une technique est un outil mis à la disposition de la méthode et permettant d'accéder à un résultat voulu d'une recherche. Dans le cas d'espèce nous avons recouru aux techniques ci-dessous :
0.6.2.1 L'observation participante Elle nous a permis de découvrir des faits et informations sur le comportement des femmes dans le processus de production du revenu familial que l'observation directe elle-même ne pouvait pas nous garantir. Nous avons sommes imprégné davantage de la réalité certaines habitudes cachées dans elles ; se sont dévoilant tout naturellement. 0.6.2.2. L'interview Cette technique consiste en des entretiens au cours desquels le chercheur interroge des personnes qui lui fournissent des informations relatives à son sujet de recherche. Nous avons pris langue avec les couturières que nous rencontrions dans leur cadre naturel, leurs ateliers en l'occurrence. 0.6.2.3. La technique documentaire Celle-ci nous a orientées vers une fouille d'écrits et de documents d'archives relatifs au domaine de notre recherche. Ainsi, avions-nous consulté des ouvrages, des travaux de fin de cycle, des mémoires, des articles et des revues pour constituer la partie théorique de notre étude. 0.6.2.4. La technique statistique Cette technique nous a aidé dans le processus de quantification, de groupement méthodique et rigoureux des faits et données chiffrées qui se prêtaient à une évaluation numérique. 0.6.2.5. La technique d'échantillonnage L'échantillonnage étant la technique utilisée pour construire un échantillon. Cette technique consiste à prendre une portion de la population et à travailler avec cette portion à cause de l'étendue de la population et de l'effectif de celle-ci. 6(*) Plusieurs études sur l'Entreprenariat féminin dans le développement ont déjà été menées et peuvent encore l'être dans le futur car c'est un vaste domaine de recherche. Nous avons délimité notre étude dans l'espace et dans le temps en vue de lui éviter un caractère globalisant et superficiel qui mènerait à des discours creux et pompeux. L'axe spatial comprend le Quartier Lumumba en Commune de Bagira et s'articule sur l'intermède 2000 à 2011. Un travail qui requiert la descente sur le terrain ne peut s'exécuter sans difficultés. La présente recherche n'a pas été des plus aisés, plusieurs difficultés l'ont émaillé : - Certaines femmes croyaient que nous venions les financer. - Certaines couturières étaient réticentes en notre égard arguant avoir entendu le même discours qui n'a pas été suivi d'effets positifs. - Dans les ateliers mixtes, les hommes affichaient une méfiance sans commune mesure. Ils s'estimaient moins concernés. Pour contourner ces difficultés, nous nous sommes armé de patience et de persévérance. Il nous fallait recréer la confiance pour avoir accès aux sources d'informations. 0.9. PRESENTATION SOMMAIRE DU TRAVAIL La démarche méthodologique qui précède nous a permis de meubler notre travail de diverses matières dont voici les articulations : - Le premier chapitre porte sur une brève présentation de la Commune de Bagira ; - Le deuxième est relatif à l'approche conceptuelle de l'entreprenariat féminin dans la lutte contre la pauvreté ; - La troisième analyse le rôle des couturières de la Commune de Bagira dans la lutte contre la pauvreté. - Le quatrième enfin ébauche un projet de mise en place d'un atelier de couture moderne et d'un centre d'alphabétisation en faveur des femmes désoeuvrées de Bagira à Bukavu. CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE BAGIRAI.1. Situation géographiqueLa Commune de Bagira est l'une de trois communes constituant la ville de Bukavu. Elle est limitée : - Au Nord par la rivière Nyamuhinga - Au Sud par la Commune urbaine de Kadutu - A l'Ouest par la Collectivité de Kabare - A l'Est par le lac Kivu La maison communale de Bagira est située au centre de Bagira, Quartier Lumumba, Cellule Kinyamuzige, Ville de Bukavu, Province de Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. * 1 Pauvreté et mondialisation, Ed, Saint Moulin p, 78 * 2 Murahi, Cours de législation sociale, IIe graduat ISM 2009 - 2010, inédit * 3 La revue et le réseau palabres/as, 12 au 13/3/2008, p18. * 4 RONGERE P., Méthode de recherches en sciences sociales, Ed. Dalloz, 1979, p 18. * 5 R. Pinto et M. GWAWITZ, Méthodes de sciences sociales, Ed , Dalloz, Paris, 1971, p 35 * 6 P.TOUZAR, L'ensemble de personnes choisies au sein de la population mère pour la représenter afin de recueillir les informations, 1988,p.10 |
|