INTRODUCTION
Au registre de la politique économique de certains
États figure en bonne place le volet social. La qualité de vie
des populations procède dans une certaine mesure de ces politiques
sociales. En visant le bien-être collectif, les Etats créent ainsi
le climat et le cadre de sa réalisation. L'une des politiques sociales
de la plupart des pays est la construction des logements sociaux. Dans ce
sillage, la dotation du territoire en infrastructures de base telles que les
logements sociaux en est une des illustrations nettes en vue d'assurer aux
personnes physiques un lieu sûr, sain et confortable où chaque
membre de la communauté pourra vivre dans la dignité. C'est dans
cet élan qu'au Cameroun les pouvoirs publics ont entrepris de signer un
contrat de performance avec la Société Immobilière du
Cameroun (SIC) en 1952, avec pour but la construction entre 100 et 170
logements hauts standings et sociaux à un rythme annuel pour les
habitants du pays. La réalisation du contrat signé s'est accrue
pendant la période des années 1980 avec la construction de 9000
logements au pays. Elle a connu une interruption avec la crise
économique de la période 1986-1996 qu'a connu le pays. Cette
crise a abouti à des déséquilibres
macro-économiques avec pour corollaires :
· la réduction des revenus des fonctionnaires,
· la faillite de plusieurs entreprises,
· le licenciement du personnel,
· la réduction du personnel de la fonction
publique.
Durant cette période de crise, le gouvernement
camerounais et ses partenaires au développement ont consacré
leurs stratégies et ressources dans la réalisation des services
sociaux de base notamment la construction des écoles et des
hôpitaux. L'augmentation de la pauvreté conjuguée à
la croissance de la population et à l'exode rural pousse la population
à résoudre d'elle-même ses problèmes de logements en
consacrant une partie de son revenu à la construction ou à la
location d'un logement. Elle construit parfois sans tenir compte de la
réglementation en matière d'installation urbaine. Cela a conduit
au phénomène dit des « lotissements
défectueux » et par la suite à une sorte d'anarchie
observée jusque dans la capitale politique du pays. Et depuis 2008, on
assiste à des casses de maisons et au déguerpissement des
populations non seulement dans la cité capitale, mais également
dans les chefs-lieux des autres régions du pays. L'annonce du lancement
des vastes programmes de logements par le Chef de l'État camerounais
dans son discours du 10 Février 2011 est sujette à interrogation.
L'on pourrait avec intérêt se demander quels sont les
problèmes que rencontrent les ménages en matière de
logement ? Et quel est le profil des ménages qui pourront
être bénéficiaires de ces logements ?
Une tentative de réponse à ces questions fait
l'objet du présent rapport intitulé :
« Cadre de vie des populations au Cameroun en
2007 » dont l'objectif général est de
décrire le cadre de vie des populations au Cameroun. Cet objectif
général se décompose en plusieurs objectifs
spécifiques que sont :
- Décrire les caractéristiques du logement;
- Mesurer la sécurité du logement ;
- Mesurer les conditions d'hygiène ;
- Décrire le profil des ménages ayant besoin de
logements décents.
Le présent document est articulé autour de trois
chapitres. Le premier chapitre porte sur les concepts et définitions. Le
deuxième présente les caractéristiques de l'habitat et le
troisième aborde la notion de logement décent.
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