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Les doyens ruraux dans le diocèse de liège au moyen àąge. Contribution à  l'histoire politique et religieuse du monde rural.

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par Vincent BASTIN
Université de Liège - Licence en histoire 2000
  

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§5. Le saint chrême.

La règle d'Aix de 816 prévoit que, le jeudi saint, les curés des régions éloignées de la cité épiscopale doivent choisir un délégué dont la mission est de ramener de cette ville les huiles saintes.91 En médiatisant les prêtres de paroisse, les doyens ruraux s'emparent tout naturellement de cette tâche.

Tous les doyens ruraux se rendent donc à Liège durant la semaine sainte. Le jeudi, ils assistent ensemble à la grand-messe dans leurs habits solennels.92 Chaque doyen, à la réception des huiles saintes, doit verser une somme d'argent qui s'élève, au début du XVIe siècle, à un stupher et demi. S'en suit le traditionnel dîner qui regroupe, autour de la table, les doyens de tous les conciles.93

Ceux-ci retournent alors rapidement dans leur district car, le lundi de Pâques, s'y tient un concile au cours duquel les huiles doivent être distribuées.94 A cette occasion, les doyens ont pris l'habitude d'imposer aux curés le remboursement des frais contractés durant le voyage, n'hésitant pas à percevoir un petit bénéfice. Cette pratique, vigoureuse- ment condamnée par Jean de Heinsberg,95 n'en demeure pas moins vivace durant des siècles, puisqu'il en subsiste encore trace dans les records ecclésiastiques des doyennés de Fleurus96, de Florennes97 et du concilium aureum.98 Ceux-ci imposent, en effet, aux curés de payer une taxe afin de subvenir aux dépenses du doyen.

91. SCHANNAT, J.-F. et HARTZHEIM, J., Concilia Germaniae, t. 1, Cologne, 1759, p. 546. DEBLON, A., Ibid., p. 707. DOHET, D., Ibid., p. 89.

92. AVRIL, J., Ibid., p. 163.

93. Registrum I, f° 22. Registrum II, f° 11. CEYSSENS, J., Ibid., p. 193.

94. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

95. SCHANNAT, J.-F., t. 5, p. 312.

96. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 198.

97. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 214.

98. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

Dans l'éventualité d'un quelconque empêchement, le doyen peut se faire remplacer et confier l'intégralité de cette mission à un prêtre digne de foi. Celui-ci non plus n'a théoriquement pas le droit de se faire payer pour l'accomplissement de cette tâche.99

§6. Les conciles décanaux.

Les conciles décanaux regroupent, autour du doyen rural, l'ensemble des titulaires des paroisses de son district. Ces réunions existent, dans l'archevêché de Reims, dès le début du IXe siècle, sous le nom de «calendes».100 Dans le diocèse de Liège, elles sont mieux connues sous les termes synoda, placita ou capitula decania.101 Flodin, le doyen de Florennes cité dans les Virtutes Sancti Eugenii, est chargé de transmettre aux prêtres de sa decania les ordres donnés par l'évêque Etienne (901-920), ce qui implique très probablement la tenue d'un concile.102 Selon Henri Wagnon, l'activité conciliaire s'est surtout développée dans l'Empire.103

Beaucoup de conclusions trop hâtives ont été apportées quant à la périodicité de ces conciles, tout simplement parce que certains historiens ont généralisé à l'ensemble du diocèse des conclusions valables pour un seul doyenné. Contrairement à l'évêque de Soissons, qui préconise, dès la fin du IXe siècle, la tenue mensuelle des conciles de chrétienté,104 l'évêque de Liège n'en a jamais réglementé ni le nombre, ni le moment auquel ils doivent se réunir. Il existe néanmoins quatre périodes dans l'année durant lesquelles se tiennent habituellement les conciles. La session de printemps a lieu au mois

99. AVRIL, J., Ibid., p. 163.

100. DEBLON, A., Ibid., p. 708.

101. Registrum I, f° 22. Registrum II, f° 11.

102. MISONNE, D., Ibid., p. 264. PAQUAY, J., Synodes, p. 17.

103. WAGNON, H., Ibid., p. 474.

104. DEBLON, A., Ibid., p. 708, note 25.

d'avril ou au début du mois de mai105 ; celle d'été, en juin ou en juillet106 ; celle d'automne en septembre ou en octobre107 et celle d'hiver, au début du mois de janvier.108

Tout dépend donc des coutumes en vigueur dans chaque district. Ainsi, dans le doyenné de Beringen, le concile se réunit deux fois par an : le lendemain du dimanche du Jubilate et la veille de la Saint-Mathieu.109 A Tongres, il se rassemble pour la première fois le mercredi après Pâques closes.110 Il n'est pas exclu qu'il se tienne jusqu'à quatre reprises par année111 puisque, à l'instar du district de Hanret, une session s'y tient aussi en hiver. A Andenne, le concile se réunit, en été, le mardi avant la Saint-Jean-Baptiste.112 Dans le doyenné de Hanret, le jeudi suivant la Quasimodo113 et dans le concilium aureum,

105. Dans le doyenné de Beringen, sous le décanat de Henri Van der Scaeft, le concile se réunit pour la première fois en avril (Registrum I, f° 23. Registrum II, f° 11 v°) ; à Ciney, le 5 mai 1534 (BLOUARD, R., Mozet, histoire et archéologie, Namur, 1939, p. 187, pièces justificatives) ; le 7 mai 1538, (Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 5, Louvain, 1868, p. 189 et le 5 mai 1556 (Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 176) ; à Hanret, le 20 avril 1447 (Records ecclésiastiques, t. 4, p. 181) ; à Tongres, le 27 avril 1367 (PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de l'ancien concile de Tongres,
archidiaconé de Hesbaye, dans B.S.S.L.L., t. 25, Tongres, 1907, p. 265) et le 12 avril 1458 ; à Susteren, en avril (MUNSTERS, A., Ibid., p. 67) et à Gembloux, le 5 avril 1434 (Records ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 5, p. 275).

106. Dans le district d'Andenne, il se rassemble, le 22 juin 1423 (Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 165) ; à Fleurus, le 8 juillet 1406 (Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 282) ; à Hanret, le 25 mai 1453 (BARBIER, V., Documents extraits du cartulaire de l'abbaye de Salzinnes, dans A.H.E.B., t. 4, Louvain, 1867, p. 83) ; à Rochefort, le 27 juillet 1378 (BROUETTE, E., Records du concile de Rochefort, dans A.I.A.L., t. 79, Arlon, 1948, p. 133) ; à Jodoigne, le 31 juillet 1466, le 31 juillet (Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, Louvain, 1864, p. 339) ; à Tongres, le 28 juin 1458 (PAQUAY, J., Ibid., p. 266) et le 1er juillet 1448 (PAQUAY, J., Ibid., p. 253) et à Maastricht, le 12 juin 1282 (SCHOOLMEESTERS, E., Diplômes de l'abbaye du ValBenoît relatifs à Simpelveld, Elsloo, Gronsveld et Vaesrade, dans P.S.H.A.D.L., t. 81, Roermond, 1884, p. 139).

107. Dans le doyenné de Beringen, au début du XVIe siècle, il se réunit en septembre (Registrum I, f° 24. Registrum II, f° 12 v°) ; à Gembloux, le 2 octobre 1458 (BROUETTE, E., Records conciliaires inédits, dans Leod., t. 38, Liège, 1951, p. 2).

108. A Tongres, le 7 janvier 1461 (PAQUAY, J., Ibid., 260) et le 8 janvier 1230 (BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Cartulaire de l'église Saint-Lambert, à Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, p. 258) ; à Fleurus, le 9 janvier 1502 (Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 285) et à Maastricht, le 10 janvier 1281 (CUVELIER, J., Cartulaire de l'abbaye du Val-Benoît, Bruxelles, 1906, p. 244).

109. Registrum I, f° 22-25. Registrum II, f° 11-12. CEYSSENS, J., Ibid., p. 195.

110. PAQUAY, J., Ibid., pp. 26-29. PAQUAY, J., Juridiction, droits et prérogatives, p. 29.

111. PAQUAY, J., Ibid., p. 20, note 1.

112. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 165.

113. Ibid., p. 181.

trois jours après cette fête.114 Dans les quatre doyennés de l'archidiaconé de Brabant (Léau, Jodoigne, Louvain et Hozémont), les prêtres se réunissent quatre fois par an : en hiver, après l'Epiphanie, au printemps, après les Rameaux ou après Pâques, en été, après la Saint-Jean, et en automne.115 Outre le lundi de Pâques, jour où le doyen distribue l'huile sainte aux prêtres de son district, le concile décanal peut se tenir extraordinairement à n'importe quel moment de l'année.116

Le lieu de la réunion ne varie guère.117 Il s'agit souvent d'une église située dans le chef- lieu du doyenné. A Jodoigne, le concile se réunit en la chapelle de la Vierge Marie118 ; à Ciney, dans l'église dédiée à la même sainte.119 Les prêtres du doyenné d'Andenne et de Rochefort se rassemblent, eux aussi, dans la cité éponyme.120 Comme toute règle a ses exceptions, signalons, par exemple, que le doyen de Hanret, en 1447, rassemble les prêtres dans l'église paroissiale de Meeffe.121 Le concile de Tongres se tient, générale- ment, dans une des chapelles à proximité du chef-lieu. Toutefois, sur l'ordre de l'évêque Louis de Bourbon (1456-1482), il se réunit en la chapelle du chapitre de Looz.122

Dans le district de Beringen, la réunion débute, vers neuf heures, par un discours du doyen ou de l'archidiacre. Si celui-ci ne peut être présent, il se fait représenter par son official forain, un de ses vicaires ou un homme de

114. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

115. Dans la seconde moitié du XVe siècle, l'archidiacre de Brabant, poursuit activement la réforme de la discipline ecclésiastique commencée sous l'épiscopat de Jean de Heinsberg (1419-1455). Entre 1470 et 1478, il édicte une série de mandements à proclamer lors des quatre conciles annuels (in quatuor conciliis anni). PAQUAY, J., Juridiction, pp. 33-43.

116. Registrum I, f° 25. Registrum II, f° 12. CEYSSENS, J., Ibid., p. 197.

117. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 5, p. 189 : au lieu accoutumé de nostre concil.

118. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 339.

119. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 176. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 194.

120. Ibid., p. 165. NEMERY DE BELLEVAUX, E., l'Ancien Doyenné de Rochefort, des origines à 1559, dans A.S.A.N., t. 60, Namur, 1980, p. 87 (annexes).

121. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 180.

122. PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de Tongres, pp 253-256 et 259-262.

confiance. Les prêtres absents, s'ils n'ont pas présenté leurs excuses au doyen, sont sanctionnés par une amende. S'en suit une cérémonie religieuse. Après l'exhortation, le doyen proclame les mandements de l'évêque et les ordonnances de l'archidiacre.123 Le concile statue ensuite sur les questions ou les conflits

les plus divers : l'élection des doyens,124 la tenue des conciles,125 les

réparations, agrandissements et reconstructions d'églises,126 le droit

cathédratique et l'obsonium,127 l'absence des prêtres,128 leurs exactions et leurs punitions,129 les disputes entre les confratres du concile,130 les conditions sous lesquelles ils peuvent témoigner en justice,131 l'entretien des objets liturgiques, des missels et des cloches,132 la manière de célébrer l'Eucharistie,133 les droits et les devoirs des paroissiens,134 des décimateurs,135 des mambours136 et des fabriques d'église,137 les droits

123. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 30 v°. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 194- 195.

124. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 66-68.

125. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

126. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, pp. 340-341. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 172. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 191-192.

127. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 342. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 215. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 198. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 68-69.

128. Ibid., pp. 217-218.

129. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 67-68.

130. MUNSTERS, A., Ibid., p. 70.

131. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 70-71.

132. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 343. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 165-166 et 172-174. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 191-192. NEMERY DE BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87 (annexes).

133. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 197.

134. NEMERY DE BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87. PAQUAY, J., Records
ecclésiastiques, pp. 255 et 262. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 5, p. 191. A.E.N., archives ecclésiastiques, registres paroissiaux (Celles), f° 5.

135. NEMERY DE BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 342. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 215. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 165-166, 172-174, 182-183 et 197. PAQUAY, J., Ibid., pp. 248, 254-255, 258-259, 261-262 et 270-271. BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Ibid., pp. 257- 258. A.E.N., ibid. F° 5.

136. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 344. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 217.

137. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 167. PAQUAY, J., Ibid., p. 256 et 262-263.

relatifs à la collation d'une chapelle ou d'une cure,138 les visites des quartes-chapelles,139 les noces,140 les funérailles,141 en particulier celles des prêtres,142 l'huile sainte,143 la musique religieuse,144 le statut des personnes venues d'une autre paroisse,145 les lépreux,146 les orphelins,147 la manière de considérer une femme d'origine noble avant et après le mariage148 et même la façon d'élever les animaux que doivent entretenir les décimateurs.149 Les conciles décanaux sont aussi de véritables tribunaux, compétents aussi bien pour des affaires purement ecclésiastiques que mixtes.150 Cette juridiction leur sera d'ailleurs enlevée par le concile de Trente au profit de l'official de l'évêque.151

En séance extraordinaire, le concile statue sur des questions telles que le don de joyeuse entrée, la nomination de députés dans des circonstances graves ou l'accord de subsides pour la défense du clergé et des intérêts de l'Eglise de Liège.152 N'oublions pas la séance prévue dans un délai de deux mois après

138. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 344.

139. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.

140. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, pp. 174-175.

141. Ibid., pp. 174-175. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 193-194. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.

142. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 69, 71 et 72.

143. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, pp. 214 et 218. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 198.

MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.

144. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p. 214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 165 et 198.

145. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 216.

146. Ibid., pp. 216-217 et 219-221.

147. Ibid., p. 218.

148. Ibid., p. 218.

149. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 342. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 172.

150. Ibid., p. 165 : ut multis querelis remedium adhibeatur.

151. CEYSSENS, J., Ibid., p. 199.

152. Registrum I, f° 25. Registrum II, f° 12 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 198.

certains synodes paroissiaux, qui se tient dans l'optique d'étudier les statuts,153 et la réunion annuelle de la distribution du saint chrême, entre le jeudi saint et le lundi de Pâques.154

Les décisions du concile, qui se basent le plus souvent sur des coutumes locales et ancestrales,155 sont alors consignées dans des records.156 De nombreuses traditions prennent ainsi force de loi,157 ce qui explique que plusieurs d'entre eux soient conservés et/ou recopiés par des notaires, principalement durant le XVIIe siècle158 : à l'instar du droit romain, l'Eglise reconnaît la coutume comme une véritable source de loi.159 Ces règlements restent donc en vigueur jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, malgré les dispositions défavorables aux juridictions inférieures prises par le concile de Trente et le synode diocésain convoqué, à Liège, en 1585, par le nonce de Cologne, Jean-François Bonomi.160

Le travail accompli, le doyen et les fratres concilii interprètent un chant religieux, le Salve Regina ou le Regina Coeli, et récitent le Miserere et le De Profundis, en hommage aux confrères défunts. La séance s'achève par un repas payé à frais communs par tous les prêtres du doyenné, y compris par les absents.161

153. AVRIL, J., Ibid., p. 161.

154. MUNSTER, A., Ibid., p. 67.

155. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 340. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 165. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 189. Une formule, extraite du record du doyenné de Hanret de 1447, illustre clairement ce propos : Et haec sunt consuetudines dicti nostri concilii inconcussae, ab antiquissimis temporibus per nos nostrosque praedecessores confratres eiusdem concilii a tempore, de cuius contrario hominum memoria non existit, observatae.

156. «Record» provient du latin recordari, qui signifie «se souvenir». WAGNON, H., Ibid., p. 476.

157. En 1385, l'abbé de Saint-Jacques, pour arbitrer un différend entre l'abbesse de Munsterbilzen et le magistrat de Bilzen, se base sur le droit coutumier du concile de Tongres. PAQUAY, J., Ibid., p. 247-248.

158. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p. 345. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 168-169.

159. WAGNON, H., Ibid., p. 473.

160. WAGNON, H., Ibid., p. 481. VAN HOVE, A., Les Statuts synodaux liégeois de 1585. Un document inédit de la nonciature de Bonomi à Cologne, dans A.H.E.B., t. 33, Louvain, 1907, p. 51.

161. Registrum I, f° 52. Registrum II, f° 36. CEYSSENS, J., Ibid., p. 197.

L'archidiacre ratifie alors les statuts.162 A partir de la fin du XVIe siècle, il se charge plus souvent de présider lui-même l'assemblée réunie en vue d'établir ces statuts, enlevant ainsi aux doyens une de leurs prérogatives les plus importantes en matière juridique.163

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore