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L'externalisation: un mythe ou une stratégie pour les entreprises du Cameroun - l'exemple des banques commerciales

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par Géraldine FOUALEM
Université Catholique d'Afrique Centrale - MBA option Management et Controle de Gestion 2012
  

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II. L'EXTERNALISATION DANS LES THÉORIES DES ORGANISATIONS

Trois (03) principales théories des organisations expliquent le recours à l'extérieur : deux (02) institutionnelles et une centrée sur les ressources.

A. LES THEORIES NEO- INSTITUTIONNELLES

Il nous a semblé jusque-là que deux (02) principales théories néo- institutionnelles principalement ont été utilisées pour expliquer le choix de l'externalisation. Il s'agit de la théorie des coûts de transactions (TCT) et la théorie positive de l'agence (TPA).

1. La théorie des coûts de transactions

La théorie des coûts de transaction (TCT) fut la première avancée par pour expliquer le choix de l'externalisation par les organisations. Elle postule que la forme organisationnelle retenue par l'entreprise doit permettre de minimiser la somme des coûts de production ou de transaction ex ante et ex post, (QUELIN, 2003).

En réalité, l'auteur de cette théorie conclut son propos en prescrivant la stratégie d'intégration verticale aux entreprises. Pour WILLIAMSON (1975), en effet, le recours au marché entraine des coûts de transaction liés à la sélection du contractant (prix et qualité), à la négociation et la rédaction du contrat. Et des coûts de transaction liés aux ajustements lors des perturbations non anticipées, aux coûts de mise en place, de surveillance et de contrôle, aux coûts de résiliation ou de renégociation du contrat (JOFFRE, 1999). Coûts par ailleurs difficilement maitrisables du fait de cinq (05) facteurs 26(CHARREAUX, 1999) :

- La spécificité des actifs, le cas échéant la spécificité de l'activité à externaliser (BARTHELEMY, 2006) ;

- L'incertitude, la complexité de l'environnement et l'asymétrie de l'information ;

- La difficulté de traiter l'information de manière fiable, et donc de rédiger des contrats exhaustifs ;

- Le nombre parfois peu élevé des acteurs -en notre sens des prestataires- et la fréquence des transactions ;

26 Ces deux premiers facteurs sont particulièrement sensibles en matière d'infogérance (BOUATTOUR, 2004) et d'externalisation d'une activité de production.

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- Et enfin, l'opportunisme, menaçant la rentabilité d'une éventuelle relation

d'externalisation aussi bien sous la forme de risque moral27 et de sélection adverse28 que de hold-up29.

Mais l'avènement des technologies de l'information et de la communication (TIC) permet pendant les années 1990 d'établir que ces coûts de transactions peuvent être considérablement réduits et maîtrisés par rapport aux coûts d'organisation, principalement ceux inhérents au niveau de flexibilité. Ainsi des auteurs peuvent opposer des critiques radicales au paradigme.

MALONE, YATES et BENJAMIN (1997 cité ; par JOFFRE 1999) les premiers démontrent que le champ d'efficacité du marché s'élargit avec l'avènement des TIC. Ils arguent que ces dernières permettent de mieux repérer les acheteurs parmi une grande quantité d'informations électroniques relatives à un produit donné. Mais plus encore, le caractère programmable de ces technologies rend les actifs de production plus flexibles, soit moins spécifiques. De même la possibilité de reprogrammer régulièrement les équipements permet de suivre l'évolution des caractéristiques des produits. En somme, et comme commentent CAMAGNI et RABELLOTTI (1992) le développement de l'électronique rend le marché plus transparent et attractif30.

DONALDSON (1995, cité par JOFFRE 1999) lui, argumente que la considération qui est faite de l'opportunisme dans le TCT est surestimée. En effet l'opportunisme y renvoie à une conception régressive de l'individu, elle propose en réalité une théorie de la « délinquance managériale », tandis que dans le monde réel, la « finasserie » n'est qu'un des comportements possibles du manager qui n'est généralement privilégié qu'à court terme. Bref, l'opportunisme dont parle l'approche transactionnel rapproche l'Homme de l'agent décrit par Mc GREGOR (1960) dans sa théorie X alors que dans le monde réel les agents s'insèrent davantage dans la théorie Y.

Enfin EVERAERE (1993) propose d'accorder une valeur économique au temps passé à la transaction. La transaction devient alors un investissement dont la dépense initiale est liée au processus d'apprentissage collectif et la motivation à un enrichissement postérieur, cognitif et financier qui peut développer un projet commun. De sorte que le choix de s'opposer à la recommandation de WILLIAMSON est nourri par l'anticipation de gains futurs.

La liste n'est pas bien exhaustive, cependant elle illustre comment peu à peu la désintégration verticale a été légitimée dans la cour des théoriciens du périmètre de l'entreprise.

27Encore appelé aléa moral, il consisterait pour le prestataire à prendre plus de risque dans la gestion qui lui a été transférée après la signature de contrat.

28Encore appelé anti-sélection, elle renvoie a l'asymétrie informationnelle ante.

29 Développement de techniques contribuant a rendre l'entreprise externalisatrice dépendante du prestataire.

30Les mécanismes de coordination marchande sont devenus d'autant plus attractifs que les zones d'échanges marchands ont été protégées par les règles bien définies par l'État.

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Les attaques reçues par la TCT à cause de son insistance sur l'opportunisme ont également atteint les théories qui explicitement ou non, s'appuyaient sur cette hypothèse. En matière d'externalisation, il s'est particulièrement agit de la TPA.

2. La théorie positive de l'agence et l'incomplétude des contrats

Il faut dire que l'analyse de l'externalisation du point de vue de la relation d'agence ne s'est faite que conjointement à la TCT (FIMBEL, 2005).

Le point de départ de la TPA est la relation conflictuelle entre les personnes au sein d'une organisation. Elle étudie notamment les mécanismes organisationnels participant aux systèmes d'incitation- contrôle entre un donneur d'ordre et un exécutant. (CHARREAUX, 1999).

CHANSON (2003) par exemple récupère le principe de cette théorie en opérationnalisant l'externalisation du point de vue de ce qui est incertain, observable, mesurable et programmable au sein d'une relation entreprise- prestataire. Il conclut alors qu'au-delà de la maitrise des incertitudes, le recours à l'externalisation est motivé par le fait, la relation d'agence qui en découle peut aujourd'hui être marquée par :

- La possibilité de programmer les taches externalisables ;

- La possibilité de mesurer les résultats du prestataire.

- Ce qui rassure les candidats à l'outsourcing.

A ce stade, QUELIN et BARTHÉLEMY (2001) notent que la TPA comme la TCT restent axées sur l'idée de maximisation du résultat pour le « principal » (l'entreprise). Délaissant par voie de conséquence les aspects fondamentaux de l'organisation que sont les ressources organisationnelles, humaines et sociales. Ce qui ne saurait rester sans objections car une décision aussi stratégique que l'externalisation ne peut se départir d'une approche de l'entreprise conçue comme un creuset de compétences individuelles et organisationnelles.

B. LA THEORIE DES RESSOURCES ET DES COMPETENCES

La théorie des ressources et des compétences (TRC) est en réalité une combinaison de quatre (04) courants de pensée centrés sur les compétences et les capacités organisationnelles des entreprises (1.), complétés par l'analyse de trois (03) concepts (2.) (GHOZZI, 2008).

1. La TRC ; une combinaison de quatre (04) branches.

Au sens strict de l'expression, nous ne saurions dire s'il existe une théorie dite des ressources et des compétences. Nous avons jusque-là rencontré soit des théories de capacité ressources matérielles, soit des théories des compétences. Toutes plaident toutefois pour un déplacement de l'analyse de la firme du point de vue de sa rentabilité financière à celui de ses ressources interne

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(GHOZZI 2008). Nous empruntons pour cet exposé la synthèse produite par GHOZZI (2008) et regroupant quatre (04) d'entre elles : la Resource Based ViewTheory, la théorie des compétences centrales, la théorie des capacités dynamiques et la théorie évolutionniste.

· La Resource Based View Theory

La Resource Based ViewTheory ou théorie basée sur les ressources de WERNERFELT (1984) et BARNEY (1986), prescrit une gestion de la firme qui procède de l'identification des ressources respectant les critères VRIS31 (BARNEY, 1986). Les choix de ce qui devrait ou non être externalisé tiendrait alors à ce qui en interne serait vecteur ou non de la mise en place d'un avantage concurrentiel.

· La théorie des compétences centrales

La théorie des compétences centrales de HAMEL et PRAHALAD (1990), argumente que la gestion de la firme passe par la déclinaison des compétences clés en produits centraux ou finaux et par la mise en place d'objectifs ambitieux, créant un environnement de créativité.

Un tel angle d'analyse permet de vérifier si la firme intègre les activités oü elle peut décliner ses compétences clés. Autrement dit, si l'entreprise fait- faire les activités ou les compétences ne s'avèrent pas être des acquis par elle.

· La théorie des capacités dynamiques

Sous les plumes TEECE et CHUEN (1997), auteurs de cette théorie, l'intégration ou la désintégration des activités sont avant tout déterminées par l'aptitude de la firme à détenir des capacités «dynamiques». Lesquelles lui permettraient de faire face aux changements du marché, de la technologie, etc.

· La théorie évolutionniste

Les évolutionnistes (NELSON et WINTER, 1982) pensent que la survie de l'entreprise dépend de son aptitude à modifier ses routines. La théorie n'offre pas de prescriptions claires (GHOZZI, 2008). Néanmoins on peut rapprocher son principe de la nécessité de se recentrer sur coeur de métier afin de surmonter ses routines.

Ainsi présentées, les théories fondatrices de la TRC n'épuisent pas l'approche conceptuelle de frontières de la firme. Aussi, GHOZZI (2008) y a associé l'explication de concepts liés aux ressources plus techniques.

31 Ressources valorisables, rares, non imitables et non substituables

2. Quelques concepts rattachés à la TRC

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Dans l'idée de considérer la firme comme un ensemble de compétences plutôt qu'un

ensemble de contrats (HODGSON, 1998), trois (03) principaux concepts furent mis en lumière : la complémentarité, l'interdépendance et le différentiel d'aptitude.

· La complémentarité

CONNER (1991) illustre ainsi le concept de complémentarité.

Si on considère deux activités «S» et «T», celles-ci seront entreprises en interne (« S+T ») si elles nécessitent une même culture et les mêmes routines, car cela permettrait une transmission plus facile de l'information et produirait des effets de synergie32. Ainsi une justification de l'externalisation se trouve dans le manque d'adéquation de certains actifs avec ceux qui génèrent des « dés économies » d'échelle d'envergure au sein de l'entreprise.

· L'interdépendance

Les notions d'interdépendance et de complémentarité sont assez proches, le principe qui les soutient est le même. Cependant, alors que dans le second cas on parle d'activité, dans le premier on parle d'étapes du processus. Egalement, la conclusion de l'exposé sur l'interdépendance ne va pas dans le même sens non plus. Car s'il est aisé de dissocier les activités d'une organisation, c'est une tache parfois bien ardue de partitionner un processus.

L'interdépendance des activités renvoie à la juxtaposition des étapes d'un processus. GRANT (1996) explique qu'au sein d'un processus à étapes interdépendantes, l'efficience d'un transfert de connaissances vers le marché est tributaire de la maitrise par celui- ci de la connaissance utilisée en interne à l'étape préalable et/ou de celle qui suivra l'étape extériorisée. De fait, les exigences de bonne gestion des interdépendances de tâches et d'harmonisation du processus via une bonne synchronisation fait que ce concept éloigne davantage la firme de l'outsourcing que celui de complémentarité.

· Le différentiel d'aptitude,

Le différentiel d'aptitude enfin, est développé par KOGUT et ZANDER (1992, 1996). Pour ces auteurs, le concept d'opportunisme ne peut constituer un point de départ réaliste de l'arbitrage « firme ou marché », car la firme n'existe pas « par défaut » au marché mais bien parce qu'elle procure une action volontariste s'appuyant sur des principes d'organisation supérieur à ceux du marché. Ce point de vue est soutenu par une étude de CONNER et PRAHALAD (1996) qui arrive à

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Cette idée est également présente dans les raisonnements issus de la théorie des coûts de transaction ainsi que de l'économie industrielle. Mais, la théorie des coûts de transaction n'en relève l'importance de la spécificité que si elle est associée a de l'incertitude et donc a des risques d'opportunisme

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la conclusion selon laquelle « c'est avant tout le différentiel de connaissance > qui affecte le choix organisationnel sus-évoqué33.

En définitive, nous adoptons avec BARTHELEMY (2004) la synthèse ci-après relativement aux des deux(02) principales théories explicatives du recours à l'externalisation.

Logique sous-jacente Réduction des coûts de l'activitéexternalisée

Optimisation de l'allocation des ressources financières et managériales au niveau de l'ensemble de l'entreprise.

 

ENCADRE N° 1 : SYNTHÈSE DES APPORTS DE LA THÉORIE DES COÛTS DE TRANSACTION ET DE LA THÉORIE DE LA RESSOURCE

Théorie des coûts de transaction Théorie de la ressource

Positionnement par

rapport à la
problématique

Question de l'externalisation

délaissée au profit de celle l'internalisation

Question des ressources périphériques délaissée au profit de celles des ressources «stratégiques >.

Règles de décision

menant au succès d'une opération

d'externalisation

L'externalisation est possible sous réserve que les risques contractuels soient suffisamment faibles

L'externalisation est possible pour toutes les activités qui ne font pas partie du « coeur de métier » et lorsqu'un différentiel de performance doit être comblé

 

Source : BARTHELEMY (2004)

Par ce propos de BARTHELEMY (2004), nous épuisons notre tentative de réponse à la question « Comment les entreprises arrivent-elles à l'externalisation ? Pourquoi les entreprises optent-elles pour l'externalisation ? >. A présent, nous allons essayer de cerner le concept d'externalisation, soit de répondre à la question « de quoi est-il exactement question?>

33 La firme peut ne pas intégrer lorsque l'opportunisme est élevé : la non intégration est alors attribuée au fait que le partenaire fournit une connaissance supérieure. Et l'activité peut être intégrée lorsque l'opportunisme est faible : dans ce cas la firme fournit une connaissance supérieure à celle du marché.

SECTION II. LE CONCEPT D'EXTERNALISATION 25

Les premières tentatives d'une meilleure connaissance d'un sujet consistent indubitablement à

rechercher ce que l'on peut en dire de manière générale (I). Puis, étant donné qu'en gestion les faits/ phénomènes sont souvent proches les uns des autres, il faut s'enquérir du vocabulaire qui traduit les réalités plus ou moins proches du fait/ phénomène en cause (II).

I. GENERALITES

Par généralités, nous entendons ce qui peut être présenté à titre d'historique (A.) et de définition (B.) en matière d'outsourcing.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera