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La présence ecclésiale en milieu hospitalier: le cas de l'archidiocèse de Bangui en République Centrafricaine

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par Elkana NDAWATCHA
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Baccalauréat canonique en Sciences Religieuses 2002
  

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I. 3. La pratique de l'Eglise

« Un chrétien, quand il est malade, ne cesse pas pour autant de faire partie d'une communauté chrétienne. La maladie peut même lui donner l'occasion de renouer des liens avec une telle communauté : paroisse, aumônerie, mouvement, oeuvre peuvent apporter leur soutien au malade par la prière, des visites, des lettres »9(*).

C'est dans cette optique que s'inscrit l'action de l'Eglise au côté du malade hospitalisé. C'est le devoir de l'Eglise de servir le malade car elle considère « le service envers les malades comme partie intégrale de sa mission [et] l'assume comme un temps de son ministère »10(*).

L'Eglise pour témoigner de sa solidarité a mis en place une aumônerie des hôpitaux. Cette aumônerie est chargée de la santé spirituelle du malade. Une religieuse passe tous les samedis dans l'après-midi relever les besoins des malades surtout ceux qui désirent recevoir le sacrement des malades. Nous la voyons toujours seule. Le lendemain, elle revient avec un prêtre (aumônier) pour célébrer la messe avec les malades de l'hôpital. Un hangar construit pour les gardes-malades abrite l'office eucharistique. Pour les malades qui ne peuvent se mouvoir, la communion leur est portée. L'aumônerie reviendra encore à la fin de la semaine.

Heureusement, dans la semaine le relais est pris par les différents groupes des paroisses de l'archidiocèse qui passent pour leur apostolat. Aussi, pendant les grands temps de l'Eglise, ces groupes s'organisent et fêtent avec les malades de l'hôpital : un jour de nettoyage à l'hôpital et le lendemain, une messe solennelle est célébrée à leur intention avec distribution des dons.

Une innovation vient d'être faite dans l'enceinte de l'hôpital communautaire. Un des mouvements de l'archidiocèse, la Fraternité saint Joseph, lors de son jubilé d'or, a pris l'initiative d'y ériger avec l'accord de l'archevêque une chapelle. Cette chapelle est déjà opérationnelle. Une équipe pastorale y est présente et permanente. La chapelle est ouverte, l'adoration du Saint sacrement est possible, l'aumônier s'occupe de l'enseignement des parents et des malades qui peuvent se déplacer. Il répond aux sollicitations du malade.

L'Eglise particulière, qui est à Bangui, s'évertue à se rendre présente et active en milieu hospitalier pour aider le malade à connaître sa situation, à préparer et à vivre sa propre mort ; elle aide aussi le malade sur tous les plans car  la maladie comporte aussi un aspect psychologique,  social,  familial, [et spirituel]. Cela fait appel à une attitude d'accueil, d'écoute, de compréhension, de conseil11(*).

Par le pouvoir de guérison qu'elle a reçu, l'Eglise peut combattre la maladie au côté du malade : « Pour vaincre la maladie, Jésus nous a laissé la foi, la prière, la confiance dans le Père »12(*). Ce sont là des armes dont dispose l'Eglise dans sa lutte contre la maladie.

En effet, « Il faut admettre [...] que la prière a aussi son efficacité pour la guérison et le soulagement des misères humaines »13(*).

Cette présence de l'Eglise en milieu hospitalier pourra aider à éviter certains dérapages du malade chrétien. Lorsque le cas se complique, c'est l'inquiétude, le malade est prêt à soupçonner le prochain et quand la guérison tarde à venir, il est prêt à recourir au marabout. L'engagement de l'Eglise vient à point nommé pour sauver de cette dérive. Malgré tout cela il y a toujours l'obstination du malade. Un bel exemple est donné par Eric de Rosny d'un catéchiste de Kribi qui tombe malade et est hospitalisé. Son curé s'évertue à lui porter tous les jours la communion et prier avec lui. Mais sa santé ne s'améliore toujours pas. Il décide de faire venir à son chevet un Nganga14(*) à l'insu du curé. Selon lui c'est grâce aux herbes et aux écorces du Nganga qu'il a été guéri15(*).Etait-ce une coïncidence ?

L'initiative de l'Eglise se heurte à des pratiques sociales et traditionnelles. L'Eglise voudrait justement par son action aider le malade à regarder plus loin, à regarder vers Celui qui a le pouvoir de donner et d'ôter. La mission de l'Eglise au côté du malade s'inscrit à la suite du Christ. Lui qui est passé en faisant le bien et a guéri les malades (Ac 10,38). L'accompagnement du malade est un objectif vers lequel doit toujours tendre la communauté ecclésiale16(*).

* 9 Théo. L'Encyclopédie Catholique pour tous, Droguet-Ardant/ Fayard, Paris, 1992, p. 1107 b.

* 10 Conseil Pontifical pour la Pastorale de la Santé, Charte des personnels de la santé, Cité du Vatican, Rome, 1995, p. 14.

* 11 René TABARD, « La paroisse saint Kisito à Brazzaville », in Spiritus 154, 1999, p. 67.

* 12 Ibid.

* 13 Ibid., p. 66.

* 14 Nganga désigne un médecin traditionnel en Afrique qui soigne à base des herbes et écorces.

* 15 Eric DE ROSNY, L'Afrique des guérisons, Karthala, Paris, 1992, p. 13.

* 16 Benoît XVI, « En premier lieu, l'accompagnement du malade frappé par une maladie infectieuse : il s'agit d'un objectif auquel doit toujours tendre la communauté ecclésiale », in Dolentium hominum 64, 2007, p. 7.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault