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La présence ecclésiale en milieu hospitalier: le cas de l'archidiocèse de Bangui en République Centrafricaine

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par Elkana NDAWATCHA
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Baccalauréat canonique en Sciences Religieuses 2002
  

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II. LA REFLEXION THEOLOGIQUE

Nous allons, ici, aborder d'abord la conception de la maladie à l'intérieur et à l'extérieur du texte, ensuite montrer l'attitude de Jésus par rapport au malade.

II. 1. Conception de la maladie intra et extra texte

Dans le récit de la guérison de la belle-mère de Simon, il s'agit d'une maladie : la fièvre. C'est un symptôme commun à plusieurs maladies. Cette fièvre est une maladie qui entrave la belle-mère de Simon et Camille FOCANT affirme que Marc la perçoit comme une maladie19(*). A la fin du récit, comme pour l'esprit impur, la fièvre la quitta. Pour Camille FOCANT, « cela ne signifie pas que la fièvre soit vue comme un démon, mais bien que toutes les instances du mal, qu'elles soient démoniaques ou corporelles, sont mises en déroute par l'action de Jésus »20(*). La fièvre est l'instance du mal qui ankylose l'homme. Nous voyons dans l'expression « la fièvre la quitta », une personnification de la fièvre. Simon LEGASSE le confirme : « La maladie semble personnifiée puisque c'est elle qui ``quitte'' la malade »21(*). Mais elle n'est guère synonyme d'expulsion de démon.

Plus loin, en Luc, il a la même lecture de la fièvre ; il la considère comme une puissance nuisible, une force du mal. Il la personnifie comme ses prédécesseurs en ce terme : « il menaça la fièvre » comme si elle était une personne.

Lorsque nous parlons de la maladie, nous pensons le plus souvent à une perte de force physique ou mentale et spirituelle ou à l'atteinte de l'organisme par un agent microbien ; or , la conception de la maladie va au-delà de toutes ces considérations. On impute la maladie aux démons, aux esprits, aux forces du mal et même à Dieu.

La maladie, dans la civilisation traditionnelle et juive, est censée résulter d'une transgression du sacré et prend ainsi le caractère d'une sanction. Cette conception de la maladie est admise par la tradition synoptique22(*). Avec le récit de guérison du paralytique dans les évangiles synoptiques (Mt 9,1-8 ; Mc 2, 1-12 ; Lc 5, 17-26), Jésus guérit le malade pour confirmer le pardon de ses péchés. Cette guérison obtenue, concrétise l'existence d'une relation symétrique, de cause à effet entre la maladie et le péché. Cette conception va évoluer.

Jésus, le Médecin par excellence, est venu sauver et guérir l'homme de ses maladies qui l'empêchent de glorifier Dieu. Il est venu pour les malades et les pécheurs. Car la maladie, dans le judaïsme et l'antiquité, était synonyme du péché, la conséquence du péché, la punition de Dieu, la sanction d'une faute. Ce qui amène les apôtres à poser la question à Jésus à propos de l'aveugle-né : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents pour qu'il soit né aveugle ? » (Jn 9, 2). Jésus répond ni lui ni ses parents (Jn 9, 3).

Jésus s'inscrit en faux contre cette conception. Il prend le parti de l'homme contre la maladie et contre le péché. Il démythifie la maladie. Il va s'évertuer durant sa mission à réinsérer les « malades pécheurs » dans la société. Exemple : en purifiant les lépreux, Il les réinsère dans la société car ils sont considérés comme des impurs.

La maladie n'est pas une fin en soi et ne doit pas être caricaturée. Elle est présentée, dans le Nouveau Testament, comme ce qui doit être évacué du Royaume de Dieu. Le Nouveau Testament ne spécule pas sur la responsabilité de la maladie. A l'aveugle-né, Jésus répond ni lui ni ses parents. Il ne situe pas la maladie dans une perspective causaliste, mais dans une perspective finaliste23(*). Ainsi l'idée que Dieu envoie la maladie comme une épreuve est intenable. Elle n'est pas une épreuve venant de Dieu car Dieu ne veut pas le malheur de l'homme mais son bonheur.

De la maladie, peut découler soit la guérison soit la mort et la vie éternelle. C'est le sens finaliste que Jésus donne à la maladie durant son ministère de guérisseur. Pour Lui, « chaque guérison est un signe du Signe par excellence qu'est la mort et la résurrection »24(*) ; ces dernières ouvrent, en effet, la porte de la vie éternelle.

Maladie et guérison sont inséparables du ministère de Jésus. Elles sont, pour Lui, l'occasion de révéler son Royaume. Ce Royaume est déjà présent quand Il guérit un malade.

La maladie n'est pas imputable à Dieu. Les chrétiens doivent le comprendre. Pour cela, il faut insister sur une doctrine chrétienne de la maladie.

En s'inscrivant en faux contre toute conception erronée de la maladie, Jésus se montre accueillant et compatissant envers les malades.

* 19 Camille FOCANT, op. cit. , p. 95.

* 20 Ibid., p. 93.

* 21 Simon LEGASSE, L'évangile de Marc, vol. 1, Lectio Divina, Commentaire 5, Cerf, Paris, 1997, p. 135.

* 22 Georges CRESPY, « Maladie et guérison dans le Nouveau Testament », in Lumière et Vie 86, 1968, p. 49.

* 23 Georges CRESPY, op. cit., p. 51.

* 24 Ibid., p. 68.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery