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Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à  Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels

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par Maurice Mondengo Iyoka B
Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008
  

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1.2.1.5 Répertoire hymnologique de langue française

Le répertoire hymnologique protestant de langue française semble reposer principalement sur le Psautier. Edith Weber, à ce sujet, écrit que le répertoire des Psaumes huguenots a été constitué progressivement à partir de 1539 par Jean Calvin. Cette date donnée au recueil expérimental Aulcuns Pseaulmes et cantiques mys en chant, publié à Strasbourg à l'initiative de Jean Calvin (1509-1564), coïncide avec son séjour de refuge dans la capitale alsacienne en 1538. L'histoire veut que ce soit pendant son séjour à Strasbourg que Calvin s'initiera à la liturgie et au chant grâce à ses rencontres avec les réformateurs locaux en occurrence Martin Bucer, W.F.Capiton, M.Zell, S. Pilio. Il prit aussi connaissance de l'hymnologie, de la liturgie et des chants élaborés par les musiciens strasbourgeois.146(*) Parmi ceux que nous pouvons qualifier des pionniers, Edith Weber reprend les noms de147(*) :

1. Wolfgang Dachstein (v.1487-1559), dominicain, organiste de la cathédrale de Strasbourg dès 1520, puis à l'église saint-Thomas en 1524 ; il a collaboré de l'Ordonnance ecclésiastique strasbourgeoise. Celui-ci retournera plus tard au Catholicisme.

2. Matthias Greiter (1490-1550), dominicain, cantor à la cathédrale, prédicateur, collaborateur musical des Réformateurs, professeur de musique à la Schola argentinensis, créateur de mélodies et de chants liturgiques, comme le Kyrie et du Gloria strasbourgeois de 1524.

3. Johann Englisch (Endlich) (1502-1577), qui a enseigné à Strasbourg, a été vicaire à la cathédrale, s'est rallié à Martin Bucer dont il critiquait le luthéranisme trop strict.

4. Konrad Hubert (1507-1577), élève d'Oekolampade, vicaire et pasteur à bourgeoise de 1560 et 1572.

On comprendra que l'histoire du répertoire hymnologique protestant en langue française, par ses pionniers, retient dans son parcours plusieurs actes. Dans cette étude, nous retiendrons quelques-uns, à savoir :

1. Le premier acte de la constitution du Psautier s'est joué en Suisse et en Alsace où Jean Calvin en 1536, séjournait. A Bâle il remarqua avec joie que les fidèles chantaient en allemand, et non plus en latin. Vers 1537, avec Guillaume Farel (1489-1565), il préconisa le chant de l'assemblée qui devra participer activement au culte. Entre 1538 et 1541, à Strasbourg, il prit le modèle sur les usages locaux. Les mélodies de son recueil de 1539 seront importées en Suisse avec Calvin lui-même qui venait de quitter Strasbourg pour la Suisse en 1541148(*).

2. Le deuxième acte a eu lieu à Genève, où Calvin se rendit. En 1542, il fit paraître son La forme des pierres et chantz ecclésiastiques auec la maniere d'administrer les Sacrements & consacrer le Mariage : selon la coutume de l'Église ancienne. Vers la fin de la même année, Clément Marot se réfugiera à Genève et commencera à versifier des Psaumes nouveaux. Il mourut en Turin en 1544, après avoir paraphrasé 49 Psaumes et le Cantique de Siméon. En 1547, paraîtront à Lyon 50 Psaumes de Loys Bourgeois « en contrepoint égal consonant au verbe ».149(*)

3. Le troisième acte se passera en Suisse, à Genève et Lausanne, où Théodore de Bèze arrivera en 1550. Calvin, séjournant alors à Genève, lui demanda de paraphraser les Psaumes restants. Avec les 49 Psaumes de Marot et les 34 Psaumes terminés par Théodore de Bèze, le Psautier contiendra alors 83 Psaumes qui en 1551, paraîtront à Genève, avec les mélodies nouvelles de Loys Bourgeois. C'est seulement en 1562 que le Psautier complet avec ses 150 Psaumes paraphrasés en langue française sera édité à Genève.150(*)

Il serait avantageux de relever avec Edith Weber qu'un entracte se produisit à Lausanne. C'est là où s'était constitué un Psautier avec des mélodies différentes de celles de Genève (oeuvre de Clément Marot et Théodore de Bèze élaborée sur les mélodies des huguenots), et cela dans l'entourage de Pierre Viret (1511-1571), disciple de Guillaume Farel (1489-1565). Avec Viret, les mélodies proviendront de trois sources principales, à savoir :

1. Emprunt au répertoire catholique existant. Weber affirme que cela se justifie par le fait que l'hymnologie protestante était à la recherche d'un idiome musical fonctionnel et de « ses » musiciens qui devraient d'abord être des arrangeurs et des adaptateurs, avant d'être des créateurs. C'est ainsi qu'on a pu avoir, sous la plume de Calvin, Maintenant Seigneur Dieu as donné en moy lieu...(1539) du célèbre Cantique de Siméon, Nunc dimittis (Lc 2, 19-32) et pourtant dans la version de Clément Marot (1543), on avait O laisse, Créateur, en paix ton serviteur. Le Psaume LXXX, O Pasteur d'Israël escoute (Théodore de Bèze), provenant du Psaume Quis regit Israel, qui se chantait sur la mélodie de la séquence attribuée à Wipo : Victimae Paschali laudes.151(*)

1. Emprunt au répertoire profane existant, qui se justifiait par le fait que les fidèles connaissaient bien les mélodies de certaines chansons populaires. Ici on peut citer Clément Marot (comme Claude Goudimel) qui exploitera pour le Psaume 138 : Il faut que tous mes esprits, les mélodies de Quand vous voudrez faire une amye..., Une pastourelle gentille, publiées chez Attaingnant en 1529-1530.

2. Compositions originales qui, selon les recherches récentes de Pierre Pidoux, cité par Weber, sont dues à : Loys Bourgeois (v.1510-apr 1561), successeur de Guillaume Franc comme cantor à Saint-Pierre ; Pierre Davantès (Antisignatus) (v. 1525-1561), qui (v. 1515-1570), né à Rouen, musicien à Paris, professeur de musique à Genève, cantor à Saint-Pierre de Genève, collaborateur de musical de Jean Calvin et cantor à Lausanne. Il faut noter que leurs différentes mélodies ont été traitées par de nombreux compositeurs qui les harmonisèrent à trois, quatre voix (et davantage) en style fonctionnel destiné au culte entre les XVIe et XVIIe siècles.

On sait aujourd'hui que ces diverses sources ont beaucoup influé sur l'élaboration mieux sur la production des cantiques protestants qu'on mettra plus tard dans les recueils selon le répertoire choisi. L'imprimerie aidant, depuis le XVIe siècle, de nombreux recueils de chants d'Église, d'abord modestes, puis de plus en plus étoffés, ont paru, servi à la diffusion des idées de Réformateurs. Ils ont été adaptés par la suite à l'esprit du temps, selon les diverses sensibilités religieuses, et mis à la disposition des pasteurs, prédicateurs, organistes, maîtres de chapelle et cantors, ainsi que des fidèles.

Ces recueils protestants (Gesangbücher, Hymnals, Songbooks) contiennent beaucoup souvent des chants (textes et mélodies) destinés à la liturgie du culte et cela avec des répons (pour les Luthériens), chants spontanés (pour les Réformés). Ils sont aussi valables pour l'usage du culte individuel et domestique dans l'exercice de la piété individuelle et quotidienne. En plus de chants, ils comprennent des prières, méditations et textes dogmatiques, textes catéchétiques, une (ou plusieurs) versions (s) de la Confession de Foi (Credo), conformément aux tendances, à l'histoire des mentalités religieuses à l'époque en cause152(*). C'est ainsi que les recueils réformés et calvinistes commenceront toujours par des Psaumes. Car les Psaumes sont considérés comme identité musicale et réalité spirituelle depuis leur introduction en langues vernaculaires lors de la Réforme, à partir de 1539153(*) avec Jean Calvin et les autres.

S'il faut dresser un index typologique du répertoire hymnologique protestant en usage en langue française pour la France, Belgique, Suisse romande et Afrique francophone, cela doit se réaliser par l'énumération des principaux recueils français des Réformés (Luthériens et des Calvinistes) mais aussi des Evangéliques, en particulier les Baptistes. Pour ce faire, la liste que nous propose Edith Weber peut donner quelques indications154(*) :

1. Louange et Prière (LP) à une voix (1939) et à 4 voix (1958, comprenant Psaumes, chorals, cantiques, répons liturgiques adoptés par les Églises évangéliques de France et de Belgique, Paris, Delachaux & Niestlé. Aujourd'hui, en Afrique, on peut encore trouver quelques exemplaires près des Églises luthériennes.

2. Carnet de chants, 1977, 1981, Valence, Réveil, regroupés sous le titre : Arc-en-ciel (Arc). Un recueil de chants au service de toutes les Églises, Valence, Réveil (Service de publication de l'Église réformée en Centre-Alpes-Rhône), 1988. Cette édition est à plusieurs voix entièrement refondue et considérablement augmenté.

3. Psaumes, cantiques et textes (PC) pour le culte à l'usage des Églises réformées suisses de langue française. Recueil à 4 voix, Lausanne, Fondation des Églises protestantes romandes, 1976.

4. Nos coeurs te chantent (NCTC). Recueil à l'usage des Églises de la Fédération protestante de France, Paris, Fédération protestante de France, Strasbourg, Ed. Oberlin, 1979.

5. Le Psautier français. Les 150 Psaumes versifiés en français contemporain. Mélodies originales du XVIe siècle harmonisées à quatre voix, Lyon, Réveil Publications, 1995 (avec des paroles nouvelles de Roger Chapal).

Tandis que pour les Evangéliques, il va falloir énumérer les recueils comme ceux de :

6. Sur les Ailes de la Foi, Nogent-sur-Marne, Ed. de l'Institut biblique de Nogent-sur-Marne, la première édition en 1924, la dernière en 2000.

7. J'aime l'Eternel, Jeunesse en Mission, France, Saint-Paul-Trois-Châteaux, 1/1974, 10 éd., 2è vol. Très large diffusion dans le monde francophone.

8. Dans la présence du Seigneur, Montpellier, Harmonie-Association socioculturelle, 1985, destiné aux Assemblées de Dieu, Églises évangéliques, Églises apostoliques.

9. A toi la Gloire, Nogent-sur-Marne, Ed. de l'Institut biblique de Nogent-sur-Marne, 1988, rééd. 2001, pour les Églises évangéliques d'Europe et d'Afrique francophones.

* 146 Ibid., p. 14.

* 147 Ibid.

* 148 Ibid., pp. 14 -15.

* 149 Ibid., p.15.

* 150 Ibid.

* 151 Ibid.

* 152 E. WEBER qui, pour nous, milite pour un renforcement des capacités et connaissances hymnologiques, mieux musicologiques montre combien l'histoire, mais surtout l'usage cultuel des recueils doit préoccuper les pasteurs, prédicateurs, organistes, maîtres de chapelle et cantors ainsi que les fidèles. Pour WEBER, il serait même indispensable qu'aux pays de langue française les futurs théologiens bénéficient (comme en Allemagne) de cours portant sur le bon usage, le contenu et les finalités des divers chants, afin que les pasteurs en exercice choisissent avec discernement textes et mélodies ( en fonction des lecteurs bibliques et du thème de leur prédication), avec l'organiste ( chef de choeur ou maître de chapelle), et s'assurent que le temps de l'année ecclésiastique soit respecté, de même que les critères esthétiques et fonctionnels.

* 153 Ibid., op. cit., p.96.

* 154 Ibid., p. 97.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote