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Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à  Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels

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par Maurice Mondengo Iyoka B
Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008
  

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CHAPITRE DEUXIEME : QUIDDITE ET CARACTERISTIQUES DU CULTE PROTESTANT

Ce deuxième chapitre est celui qui nous conduit à la quête d'une compréhension adéquate de ce qu'est le culte protestant. Après avoir parcouru l'histoire de la création et la production des chants de l'assemblé pendant les périodes et sur les principaux territoires de la Réforme, à présent notre but est de nous rappeler l'autre histoire. C'est celle du protestantisme et ses quelques traits caractéristiques. Nous le ferons aux fins de nous préparer à mieux aborder le questionnement de la place réservée aux chants traditionnels protestants dans le culte d'aujourd'hui à Kinshasa. Sans trop nous appesantir là-dessus, nous allons tâcher de retenir les quelques faits marquants et capables de nous rafraîchir la mémoire car nous avons déjà presque évoqué cette histoire (du protestantisme) dans les travaux d'Edith Weber comme ceux de James Lyon172(*). Pour ce travail de rappel sur le protestantisme, à cette partie introductive du chapitre, nous nous appuierons, d'une part aux indications que nous proposent les ouvrages des quelques auteurs qui ont repris dans leurs recherches les questions sur l'histoire du protestantisme et, d'autre part, ce que le condensé biographique que l'Encyclopédie Encarta nous rassemble sur les réformateurs.

2.1 Survol sur le protestantisme

Comme l'écrit Robert N'KWIM, il est toujours important de se rappeler une chose importante chaque fois quand on voudrait parler du « Protestantisme » : car dans la généalogie de la Réformation, ce terme était inconnu173(*). Son origine, on se rappellera qu'elle se situe treize ans après la publication des 95 Thèses de Luther, c'est-à-dire en 1529. Ellen G. White et Jacques Courvoisier174(*) sont unanimes pour lier l'origine du « Protestantisme » dans la solennelle protestation de princes allemands gagnés à l'Évangile contre l'attitude de l'Empereur Charles Quint vis-à-vis d'eux parce qu'ils s'estimaient lésés dans leur foi et dans leur souveraineté politique. Dès lors, le protestantisme, devenu une manière d'être, de penser et de faire politique et religieuse des princes, au fil des temps, rappelons-nous, est aujourd'hui l'une des trois principales branches du christianisme, les deux autres étant le catholicisme et l'orthodoxie. Il est né au XVIe siècle d'une volonté de réforme de l'Église d'Occident, qui aboutit à la Réforme protestante et à la séparation des Églises réformées de l'Église catholique. L'objectif affiché des premiers réformateurs était, bien entendu, de revenir à la foi chrétienne des origines, tout en conservant ce qu'ils jugeaient positif de la tradition catholique. Mais faisons observer un fait important. Le mot « protestantisme » procède de l'adjectif « protestant » qui fut collé presque négativement au mouvement des princes lors de la seconde diète impériale de Spire (1529).175(*) Le terme protestant en vint progressivement à désigner toute une Église chrétienne qui n'était ni catholique, ni orthodoxe, ni rattachée à aucune autre tradition chrétienne orientale.176(*)

Aujourd'hui, par définition, on peut dire avec André Birmelé177(*) que le protestantisme est un ensemble qui englobe les Églises chrétiennes issues directement ou indirectement de la Réforme du XVIe siècle. C'est lors de la 2è diète de spire (1529) que leurs représentants « protestèrent » en faveur de la liberté pour chaque individu de choisir en conscience sa religion. Leurs adversaires les qualifièrent de « protestants », eux-mêmes préférant être appelés « Evangéliques ». Cette appellation n'est devenue comme religion qu'au XVIIe siècle. Le protestantisme (devenu un courant au XIXe siècle) n'est pas une Église et les différentes Églises qui le composent (luthériens, réformés, méthodistes, anabaptistes, baptistes, pentecôtistes,..) ne sont pas toujours en communion entre elles. Les frontières du protestantisme ne sont pas précises et d'autres sectes historiques diverses et contemporaines (témoins de Jéhovah, néo-apostolique, mormon,...) n'en font pas partie. Les auteurs sont unanimes que malgré ses nombreux courants et son pluralisme, le protestantisme est caractérisé par certaines convictions communes178(*) qui sont, entre autres, la priorité au salut, à la justification par la foi seule, la Bible comme seule norme de la vie chrétienne qui tient son sens de son centre Jésus-Christ seul médiateur entre Dieu et les hommes, seule la grâce sauve, l'Église est prise comme la communauté des croyants qui se mettent à l'écoute de la parole de Dieu et célèbrent ensemble les sacrements. Et seuls l'eucharistie et le baptême les sont car institués par Jésus-Christ lui-même. Le protestantisme est persuadé qu'une réforme constante de l'Église est nécessaire. C'est ainsi qu'il se méfie des dimensions institutionnelles179(*) et estime que l'Église doit être gouvernée de manière synodale, collégiale et épiscopale, et que les décisions de ces instances s'imposent à tous ; mais elles pourront et devront constamment être révisées à la lumière du message biblique.180(*)

Il faut dire que le protestantisme a été aussi étudié comme phénomène de société dès le XVIIIe siècle. C'est ici qu'on cite J.G Herder (1744-1803) qui considère la liberté de conscience et F. Hegel qui ajoute la question de la liberté individuelle comme principe fondamental du protestantisme.181(*) E. Troeltsch (1865-1923), lui estime que le protestantisme a contribué de manière décisive à la constitution des idéaux démocratiques du monde moderne. Et comme le souligne A. Birmelé, selon E. Troeltsch, les racines du néo- protestantisme ne se limitent pas à celles de la Réforme mais elles englobent aussi l'héritage des lumières et de la Révolution française.182(*) En raison de la multitude de ses courants et de ses divisions internes (aux enjeux avant tout ecclésiologiques), le protestantisme a toujours été confronté à la problématique de l'oecuménisme bien qu'il soit lui-même à l'origine du mouvement oecuménique moderne et de la création du Conseil OEcuménique des Églises.183(*)

Faisons observer que ce que l'on peut appeler « protestantisme congolais » n'est du reste que l'émanation du protestantisme en général (tel que peint dans les lignes qui précèdent), mais localisé et contextualisé par rapport au vécu quotidien des Églises issues de la Réforme au Congo et cela dès l'aube de l'évangélisation missionnaire jusqu'à nos jours. Ce protestantisme affronte aussi dans ses rangs, entre autres, les mêmes combats que le grand protestantisme pris dans sa généralité comme ceux de l'ecclésiologie et de l'oecuménisme.

Il est nécessaire d'appuyer sur le fait que le protestantisme qui a plusieurs courants en son sein (dont les principaux : les luthériens qui sont aussi appelés évangélistes en Europe, les calvinistes ou réformés, les anabaptistes et les anglicans pour ne citer que ceux- là) a quelque chose de commun entre les courants. Notons qu'en dépit d'importantes divergences, doctrinales et rituelles, tous les courants jusqu'aujourd'hui s'accordent à rejeter l'autorité du pape pour y substituer celle de la Bible et la foi individuelle.

Au début des années 1990, on comptait environ 436 millions de protestants dans le monde, dont quelque 73 millions d'anglicans, soit à peu près un quart des chrétiens.184(*) Aujourd'hui ces estimations peuvent être revues en hausse vu la stabilité et la dynamique de ses différents courants mais aussi poussée pentecôtiste au sein de branche.

L'histoire nous apprend que peu avant la Réforme proprement dite, des mouvements dissidents au sein de l'Église du Moyen Âge s'élevèrent contre la corruption des clercs et critiquèrent plusieurs des enseignements catholiques fondamentaux. Retenons quelques temps forts.

2.1.1 Les précurseurs

Au XIIe siècle, les vaudois, disciples du marchand lyonnais Pierre Valdo, pratiquèrent un christianisme simple et non corrompu, inspiré de l'Église primitive. Le mouvement se développa surtout en France et en Italie et survécut aux violentes persécutions de la croisade des albigeois. Il faut reconnaitre que beaucoup de vaudois adoptèrent le calvinisme à la suite de la Réforme et subirent de nouvelles persécutions au XVIe siècle peut être à cause de cela. Les massacres d'Avignon et de Mérindol en 1545 en sont des preuves.185(*) En Angleterre, vers 1380 apparut le mouvement des lollards inspiré par le théologien John Wyclif, qui rejetait l'autorité des prélats corrompus ainsi que divers enseignements catholiques traditionnels. Les lollards survécurent aux persécutions et jouèrent un rôle dans la Réforme anglaise.186(*) L'enseignement de Wyclif influença également le réformateur tchèque Jean Huss, dont les adeptes appelés hussites réformèrent l'Église de Bohême et obtinrent une réelle indépendance après le martyr de Jean Huss en 1415 et les guerres qui s'ensuivirent. Beaucoup se convertirent au luthéranisme au XVIe siècle.187(*) On comprend dès lors qu'avant la Réforme du XVIe siècle trois noms sont à retenir comme des précurseurs. Il s'agit de Pierre Valdo déjà au XIIe siècle, John Wyclif au XIVe siècle et Jean Hus au début du XVe siècle. Nous y reviendrons en détail vers la fin de ce chapitre quand nous aurons à citer les quelques personnalités du protestantisme.

Toutefois une question peut se poser : si ces précurseurs ont préparé le terrain à la Réforme du XVIe siècle, quels ont été les circonstances qui contribuèrent au succès de la reforme au temps de Luther ? Essayons de parcourir l'histoire de la Réforme et d'en dégager les faits qui ont préparé mieux contribuer l'arrivée et au succès de la Réforme. Quel était l'environnement politique, social et religieux avant la Réforme?

* NOTES DU DEUXIEME CHAPITRE

172 L'histoire du protestantisme dont nous faisons allusion à celle qui décrit le parcours de son hymnologie depuis la Réforme du XVIe siècle telle que nous l'avons présenté dans notre premier chapitre de cette étude.

* 173 N'KWIM Bibi-Bikan, R., « Protestantisme et démocratie : Une interpellation de l'Eglise congolaise », in RCTP, n° 18-19, 2005-2006, pp. 137-149.

* 174Lire J. COURVOISIER ., Brève histoire du Protestantisme, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1952, p. 5. et E. G. WHITE, La tragédie des siècles, Idaho, Pacific press, 1990, p. 207. Pour ces deux auteurs, la protestation des princes avait un sens double : un sens politique et un sens religieux. Mais aussi un aspect double : un aspect négatif et un aspect positif. Par « protestari », les princes entendaient en même temps défendre leurs droits et témoigner de leur nouvelle foi vis-à-vis du catholicisme romain.

* 175Après que la majorité catholique eut aboli la tolérance reconnue trois ans plus tôt aux luthériens, lors d'une précédente diète, six princes luthériens, suivis par les municipalités de 14 villes libres allemandes, rédigèrent une protestation, à la suite de laquelle les luthériens furent habituellement désignés comme les protestants. Lire « Le protestantisme » sur Encyclopédie Encarta, Collection Microsoft ® Encarta ® 2005.

* 176 Ibid.

* 177 A. BIRMELE, « Le Protestantisme », Dictionnaire critique de théologie, Paris, PUF, 1998, p. 944.

* 178 Ibid.

* 179 Ibid.

* 180 Ibid.

* 181 Ibid.

* 182 Ibid.

* 183 Ibid.

* 184 Ibid.

* 185 Ibid.

* 186 Ibid.

* 187 Ibid.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote