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Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à  Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels

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par Maurice Mondengo Iyoka B
Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008
  

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2.1.2 La Réforme

Plusieurs circonstances historiques contribuent à expliquer le succès de Martin Luther et des réformateurs du XVIe siècle. On cite entre autres : les pouvoirs de l'empereur catholique et du pape diminuaient ; ils étaient surtout préoccupés alors par la menace turque. L'invention de l'imprimerie au XVe siècle facilita la propagation des pamphlets religieux en langues vernaculaires et, notamment en Europe du Nord, favorisa la diffusion de l'enseignement protestant. Mais à notre avis, à la suite de Munayi Muntu- Monji,188(*) on ne doit pas négliger l'apport du nationalisme des princes allemands envers la cause luthérienne. Le nationalisme allemand serait pour beaucoup dans la naissance, le succès, le soutien et la protection de la vie du réformateur allemand : Martin Luther l'allemand.

On sait aujourd'hui que la situation politique et religieuse de l'Allemagne à la fin du Moyen Age et au début des Temps Modernes est considérée par nombre d'historiens comme catalyseur de la Réforme. Munayi, s'appuyant sur les écrits de P. Labal, peut nous faire observer les faits marquants de cette situation sur le plan politique et sur le plan religieux. Sur le plan politique, retenons que par rapport aux autres nations européennes, en ce qui concernait plus particulièrement la marche vers l'unité nationale, l'Italie exceptée, l'Allemagne accusait un grand retard. Voyons. La France, après la guerre de Cent Ans qui l'avait opposée à l'Angleterre, avait réussi à reconstituer son unité. Ainsi, à la fin du XVe siècle, seule la Bretagne échappait encore à l'union avec le Domaine royal189(*). L'Angleterre, au lendemain de la guerre de Cent Ans, une autre guerre avait opposé deux dynasties : les Lancastres et les Yorks. C'est la guerre de Deux Roses. Cependant, en 1485, Henry Tudor, apparenté aux deux familles, avait réussi à s'imposer et devint roi sous le nom de Henry VII. L'unité du pays fut retrouvée.190(*) La péninsule ibérique, avec le mariage entre Ferdinand, prince d'Aragon, et Isabelle, princesse héritière de la Castille, avait été à la base de l'unité espagnole. Ces Rois catholiques, comme on les appelait, avaient achevé la Reconquista espagnole en prenant le royaume musulman de Grenade en 1492.191(*) L'Allemagne, malheureusement, qui avait été au Xe siècle le berceau de ce que l'on appelait le Saint-Empire Romain Germanique, commençait à ne plus l'être depuis la Bulle d'or signée par Charles IV en 1358. Avec cette bulle, les empereurs d'Allemagne étaient désormais élus à Francfort-sur-le Main par sept « princes électeurs », à savoir : les Archevêques de Cologne, de Trèves et de Mayence ; le Roi de Bohème ; le Duc de Saxe ; le Margrave de Brandebourg ; le Comte palatin du Rhin. L'empereur élu devait tenir compte des avis de la Diète où siégeaient en trois collèges différents, les électeurs, les autres princes et les représentants des villes libres. L'autorité de l'empereur était donc désormais nulle. Le Saint-Empire « n'était plus qu'un décor ». A ce désordre politique s'opposait toutefois un essor économique très remarquable, dont profitait largement entre autres l'Administration pontificale au moyen des impôts.192(*)

Sur le plan religieux, à la fin du Grand Schisme d'Occident (1378-1417), alors que les autres pays d'Europe avaient réussi à se dégager progressivement de l'emprise romaine l'Allemagne dépendait totalement de Rome.193(*) Le cas de la France est beaucoup plus illustratif dans les efforts pour l'autonomie religieuse. La situation religieuse de l'Allemagne au début du XVIe siècle est celle d'un pays presque désuni avec neuf provinces ecclésiastiques groupant cinquante-quatre archevêchés et évêchés ainsi plusieurs abbayes. Ces provinces avec leurs archevêchés, évêchés et abbayes bien que représentant le tiers de tout l'empire et n'avaient d'unité entre eux que la dépendance vis-à-vis de Rome.194(*)

On comprendra que la réputation dont jouissait l'Église d'Allemagne vis-à-vis du peuple n'était pas toujours bonne à cause d'un nombre d'abus. Par exemple, la pratique répétée de l'extension de la mainmorte, entendons par là des biens inaliénables des communautés religieuses, des hôpitaux, de la richesse des établissements religieux, des privilèges et exemptions les interdits des clercs, des abus de la juridiction ecclésiastique, par exemple les excommunications et les interdits. Il faut dire qu'avec cela la haine y avait vu le jour. Mais le peuple retenait encore les plus vives les récriminations contre les moines mendiants et à leurs quêtes multipliées. Contre le pape principalement étaient dirigées les plaintes portant sur de l'importance des sommes versées à l'Église par le peuple allemand, l'empereur Charles Quint affirma que la curie romaine levait beaucoup d'argent en Allemagne que l'empereur lui-même.195(*) Oui, les mécontentements sur plan religieux ont joué un rôle non négligeable dans le succès de la Réforme en Allemagne. Car le peuple aspirait déjà beaucoup à l'autonomie de son Église malheureusement celle-ci ne venait toujours pas. C'est ainsi que Joseph Lortz, pourtant de tendance catholique, pouvait écrire ce qui suit : « Si la Réforme a éclaté en Allemagne, c'est qu'on ne tint pas assez compte des aspirations de l'Église allemande à l'autonomie. En Espagne, en France et en Angleterre, le remède dangereux, mais en attendant efficace, contre le péril de rupture qui menaçait partout le patrimoine et l'unité ecclésiastique satisfaisait dans une grande mesure les intérêts nationaux en matière ecclésiastique, organisation qui s'était développée à temps, avec le consentement des papes et dans ces pays, ce qui ne fut pas, ou pas suffisamment le cas en Allemagne ».196(*)

Maintenant que nous avons essayé de dépeindre le tableau politique et religieux de l'Allemagne d'avant la Réforme, et relevé nombre des faits qui mécontentaient depuis le peuple dans son ensemble (les princes et de fois l'empereur y compris), nous pouvons prétendre comprendre, et avoir vu où est parti l'impact de la Réforme de Luther, l'allemand sur cette nation allemande qui n'appelait qu'à la constitution d'une église nationale allemande. Et cela, avons-nous compris, commençait par les princes qui n'ont pas hésité de s'emparer de la nomination des évêques afin de se rendre des maîtres des églises implantées dans leurs domaines.197(*)

Essayons de parler, dans les lignes qui suivent, de trois figures de proue que l'histoire a pu retenir comme les têtes d'affiche du mouvement de la Réforme. Il s'agit de Martin Luther, Huldrych Zwingli et Jean Calvin. Mais aujourd'hui, avouons-le, quelques critiques n'hésitent pas reconnaitre la faiblesse ou l'échec commun de ces réformateurs dans un domaine qui soit malheureusement celui de la liberté. Car aucun de trois, à son temps et dans son contexte n'a su traiter avec des minorités religieuses. Eux, qui avaient lutté pour la liberté de la foi contre l'Église traditionnelle, étaient incapables de tolérance et de générosité envers ces minorités : illuminés, anabaptistes et autres.

Parlons de chacun d'eux quand bien même que nous n'ayons pas manqué de parler de ces réformateurs, dans les pages précédentes, spécialement celles qui portaient sur la généalogie de chants des recueils.

2.1.2.1 Martin Luther

L'histoire a retenu, comme début de la Réforme, la publication en 1517, par Martin Luther, de ses 95 thèses, dans lesquelles il condamnait la vente systématique des indulgences pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. Né à Eisleben, Luther insistait souvent sur le fait que ses ancêtres étaient des paysans. Son père, Hans Luther, était mineur dans une mine de cuivre de la région de Mansfeld. Luther suivit ses études primaires et secondaires à Mansfeld, à Magdeburg et à Eisenach. En 1501, à l'âge de dix-sept ans, il entra à l'université d'Erfurt, où il obtint un diplôme de bachelier en 1502 et une maîtrise en 1505. Il avait alors l'intention d'étudier le droit, comme le souhaitait son père. Or pendant l'été de 1505, il abandonna soudainement ses études, vendit ses livres et entra au monastère des augustins d'Erfurt. La décision surprit ses amis et consterna son père. Plus tard, Luther expliqua qu'il avait frôlé la mort à plusieurs reprises et qu'il s'était rendu compte du caractère éphémère de la vie. Au monastère, il observa les règles imposées aux novices, mais ne trouva pas la paix spirituelle à laquelle il aspirait. Luther fit néanmoins ses voeux monastiques à l'automne de 1506 et ses supérieurs le choisirent pour la prêtrise. Ordonné en 1507, il attendait avec anxiété le moment où il devait célébrer la messe pour la première fois. 198(*) Après son ordination, Luther fut invité à étudier la théologie pour devenir professeur dans l'une des nombreuses universités allemandes où l'enseignement était dispensé par les moines. En 1508, il fut envoyé par Johann von Staupitz, vicaire général des augustins d'Allemagne, à la nouvelle université de Wittenberg, fondée en 1502, pour donner des leçons inaugurales de philosophie morale. De retour à Erfurt en 1509, il poursuivit encore pendant deux ans ses études de théologie et continua à enseigner. En novembre 1510, délégué par sept monastères augustins, il se rendit à Rome, où il jugea sévèrement le clergé romain. Peu de temps après avoir repris ses activités à Erfurt, il fut envoyé de nouveau à Wittenberg pour préparer son doctorat en théologie qu'il obtint en 1512 et où il fut chargé de l'enseignement biblique. Il resta titulaire de la chaire de théologie biblique jusqu'à la fin de sa vie. 199(*) Prédicateur et professeur inlassable qui étudia sans cesse le Nouveau Testament, Luther en vint à croire que les chrétiens n'obtiennent pas le salut par leurs propres efforts, mais par le don de la grâce de Dieu qu'ils acceptent par leur foi. Cette découverte, faite dans des circonstances non élucidées, fut un événement crucial de la vie de Luther, car elle l'incita à rejeter certains dogmes majeurs de l'Église catholique.200(*)

* 188 MUNAYI Muntu-Monji, dans son article sur « Le nationalisme allemand : l'une des causes de la naissance et du succès du luthéranisme », fait remarquer que derrière la Réforme de Martin Luther, mieux dans la solidarité allemande, il y existait un sentiment général anti-romain chez les allemands. L'appel de Luther à la noblesse chrétienne de la nation allemande où il y écrit entre autres : « Comment, nous Allemands, souffrons de la part du pape ? Si la France a su s'en défendre, pourquoi nous laissons-nous ainsi jouer et berner ? » est une pièce à conviction d'une invitation au soulèvement contre Rome, adressée, pas à n'importe quel peuple, mais au peuple allemand, le sien. ». Pour cet auteur, Luther était « sur certains points » d'accord avec Jean Huss, ce réformateur bohémien du XVe siècle brûlé au bûcher et dont le souvenir formait l'une des bases du patrimoine tchèque. Les 4 questions profondes qui soutiennent la position de cet auteur sont les suivantes : 1. Luther aurait-il pris cette position contre Rome s'il avait été lui-même Romain ? 2. Quel aurait été le succès de la Réforme si le climat général en Allemagne n'était pas anti-romain ? 3. Que serait devenue la Réforme en Allemagne si au lieu de Luther, elle avait été initiée par un non-Allemand, vivant dans ce pays, mais ne défendant pas les intérêts allemands ? 4. Que serait devenue la Réforme si Luther n'avait pas joui de la protection du prince-électeur du Saxe ? Lire cet article « Le nationalisme allemand », in Bulletin de Théologie Africaine, BTA, Vol VI, n°11, 1984, pp. 41-47.

* 189 Ibid., p. 42.

* 190 Ibid.

* 191 Ibid.

* 192 Ibid.

* 193 L'auteur cite le cas de la France qui en 1438 à Bourges déjà, le roi Charles VII conclut le « Pragmatique Sanction ». Cette convention consacrait, sous réserve de la confirmation pontificale, le principe électif pour les bénéfices et dignités ecclésiastiques ; elle interdisait les Annates, supprimait les expectatives ou promesses de bénéfices faites par le pape. Bien que Louis XI abrogeait en 1461 « la Pragmatique Sanction » pour ménager le Saint-Siège, cette convention ressuscitera en quelque sorte sous forme de concordat signé par François Ier en 1516. Ressuscitée, elle conférera, plus qu'avant, une autonomie à l'Eglise de France vis-à-vis de Rome. Cette autonomie s'appelait le gallicanisme.

* 194 Ibid., p. 43.

* 195 En plus de MUNAYI Muntu-Monji, on peut aussi lire G.E. LEONARD, Histoire générale du protestantisme, t.1, Paris, P.U.F., 1961 ; E. (de) MOREAU, P. JOURDA et P. JANELLE, Histoire de l'Eglise, t. XVI, La crise religieuse du XVIe siècle, Tournai, Bloud et Gay, 1956.

* 196 J. LORTZ., La Réforme de Luther, Paris, Ed. du Cerf, 1970, pp. 35-36.

* 197 Cf. MUNAYI Muntu-Monji., op. cit., p. 44.

* 198 Cf. Encyclopédie Encarta, Collection Microsoft ® Encarta ® 2006 déjà cité.

* 199 Ibid.

* 200 Ibid.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci