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Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à  Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels

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par Maurice Mondengo Iyoka B
Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008
  

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2.2 Culte protestant : Quiddité et caractéristiques identitaires

Depuis le temps de la Réforme, le protestantisme cherchait et plus tard avait trouvé une particularité identitaire dans l'organisation du culte. On pouvait d'emblée faire la différence entre ce courant du christianisme et d'autres courants religieux. Le protestantisme avait sa nature, sa forme de vie, son ethos, son éthique, son style de culte, son identité hymnologique, sa manière de s'habiller, spécialement ses clergés, etc. Le protestantisme était toute une identité existentielle. Quelle conception avoir du protestant et du culte protestantisme aujourd'hui et de manière particulière dans cette étude par rapport aux chants de recueils? Ne faudra-il pas nous interroger tout en orientant vers les sources qui parlent de ce mouvement et aussi éveiller l'esprit critique de protestants du Congo pour qu'ils réfléchissent sur ce que doit être le contenu à donner à leur identité cultuelle dans l'univers du Christianisme ?

De manière claire, une question peut se poser en ces termes : quid, le culte protestant et comment se présente-t-il aujourd'hui dans le protestantisme au Congo ? Peut-on parler du culte protestant congolais ? Cette question soulève deux préalables qu'il nous faudra élucider : Qu'est-ce que c'est le culte protestant ou qu'est-ce qu'un protestant, en général, peut bien saisir de la quiddité de son culte ? Il convient d'avouer que nous ne pouvons trouver des réponses toutes faites à ces questions. Toutefois, les travaux de Laurent Gagnebin, Hubert Bost et Jean Baubérot nous seront d'un appui référentiel. Mais pour ce qui est des questions ayant trait à la particularité du protestantisme congolais, les travaux de N'Kwim Bibi- Bikan seront comme une banque des données pour cette étude dans sa deuxième partie.

Essayons d'aborder cette question, et examiner ses contours dans cette partie de notre étude, qui à ce stade nous exige une meilleure compréhension du thème.

2.2.1 Compréhension du thème

Pour mieux comprendre le sens et la signification du thème de ce point, il est indispensable de donner une explication de ces deux termes clés, car, ils sont constitutifs de cette étude. Nous parlerons, en effet, et successivement, du "culte" et de sa particularité indiquée par l'épithète "protestant".

2.2.1.1 Ce qu'on entend par le culte

Allons-nous définir le culte ? Disons que la quête ici ne vise point les connaissances encyclopédiques de ce qu'on entend par le culte que l'on étudie. Elle veut simplement savoir ce qu'est le culte du point de vue conceptuel : dire comment il est compris au cours de temps. Ainsi, le mot culte sera vu dans sa compréhension religieuse en général et dans le monde biblique en particulier pour ce qui concerne cette recherche. C'est le premier temps. Sa compréhension collée à l'adjectif protestant qui sera examiné selon les quelques théologiens choisis au point suivant, sera le deuxième temps.

Le mot culte, comme le dit le Petit Robert268(*), vient du latin cultus, participe passé du verbe colere qui signifie « adorer ». En général, le mot culte peut se comprendre en plusieurs sens. Retenons les quelques principaux sens que nous propose le Petit Robert.

1. Le culte peut être compris comme hommage religieux rendu à une divinité, un saint personnage, ou un objet déifié. En ce sens, on y compte le culte de Dieu, des saints (culte de latrie et de dulie) chez les catholiques ou encore le culte du démon, culte de la Raison, de l'Etre suprême269(*).

2. Il peut aussi être compris comme un ensemble des pratiques réglées par une religion, pour rendre hommage à la divinité ou à des divinités. Dans ce sens, il se fait par une liturgie ou un office, un rite ou un service. On y rencontre des divers officiels comme de rabbin, clergé, curé, évêque, prêtre, ministre du culte, imam, bonze, brahmane, lama, lévite, mage, muezzin, mufti, pasteur, pontife, pape, prélat voire sorcier... Il a lieu dans des édifices consacré au culte comme chapelle, église, mosquée, oratoire, sanctuaire, synagogue, temple. Il peut être, dans la liberté confessionnelle, selon ses instruments ou ses cérémonies particuliers par exemple un culte catholique, protestant, musulman pour ne citer que celles là270(*).

3. Il est généralement compris comme une particularité protestante : service religieux protestant271(*). C'est ici qu'un office religieux constitué d'une liturgie préalablement élaborée et d'un commentaire des Écritures où les psaumes sont chantés pendant le culte. De ce fait, il est employé seul en français et il désigne « culte protestant ».

4. Il a un rapport très étroit avec les confessions religieuses272(*).

5. Comme figure, il traduit le sens de l'admiration mêlée de vénérations, que l'on avoue à quelqu'un ou à quelque chose. Ici, on a affaire à l'adoration, à l'amour, attachement, dévouement, vénération où l'on voue un culte à quelqu'un, culte de personnalité ou à l'argent pour un culte de l'argent273(*).

Eu égard à ces différentes compréhensions du concept culte, nous pouvons dès lors comprendre que le culte est l'un des principaux objets matériels de toute religion. Tout dans ce domaine semble tourner autour du culte. Le culte, depuis les temps immémoriaux, est présent, bien plus, est au coeur de toute religiosité. Il tient sans doute une place importante dans la vie des humains dans leurs cérémonies religieuses de tous les jours, où les hymnes sont chantées (par le principal officiant ou non et soutenues par les voix de l'assemblée ou non). Mais aussi, depuis toujours, on sait que le culte comme célébration collective ou individuelle des humains dans leurs vies de chaque jour, est un moment d'une attitude particulière dans les relations avec Dieu. Dans cette communication, l'humain religieux, généralement, avoue ses limites devant la grandeur de la divinité en face de lui. Il a attend tout de celui qui est supérieur à lui et qui peut tout pour lui dans sa vie sur terre. C'est cela, la modeste compréhension que nous nous faisons généralement du culte dans le monde religieux.

Avant de chercher et trouver le sens du culte à saisir par rapport au protestantisme, de manière spéciale, à comparer aux compréhensions retenues dans les pages précédentes, explorons la compréhension du monde biblique réservée à ce concept de culte.

Dans la plupart des versions de Bibles, le culte n'apparait que quelques deux fois dans l'Ancien Testament274(*). Quand il est évoqué pour le culte que le peuple devrait rendre à l'Eternel après être entré en Canaan (Ex 13, 5), c'est la première fois. Quand il est évoqué pour prévenir les enfants d'Israël contre les faux cultes adressés aux corps célestes (Dt 4, 19). Les auteurs sont unanimes pour affirmer que l'expression « servir (Dieu ou l'Eternel) dans la version Colombe, est parfois traduit par « rendre un culte » (Ex 3, 12 ; Dt 6, 13 ; 10, 20 ; 13, 5 ; etc.). Le Nouveau Testament, fait usage de ce concept du culte quand on l'applique soit au culte juif (Rm 9, 4 ; He 8, 5 ; 9, 1 ; 9, 21 ; 10, 2), soit à des cultes idolâtres (Ac 7, 42 ; Col 2, 18) ou imaginés par l'homme (Jn 16, 2 ; Col 2, 23) soit à une attitude intérieure du chrétien devant Dieu (Rm 12, 1 ; Ph 3, 3 ; He 12, 28). Il ne se rapporte donc jamais à ce que nous appelons habituellement le culte chrétien. Le concept de culte en grec dans la plupart des passages est rendu par latreia du verbe latreuo qui signifie servir, rendre hommage, adorer275(*).

Dès le début de l'humanité, les hommes n'ont pas manqué à exprimer leur reconnaissance et leur vénération à Dieu par des sacrifices (Gn 4, 4 ; 8, 20 ; 35, 14) en invoquant son nom (Gn 4, 26 ; 12, 8). Au Sinaï, Dieu a codifié la manière de lui rendre un culte qui lui soit agréable. Au tabernacle et au Temple le culte comportait la lecture de la Loi (Ex 24, 7- 8), les divers sacrifices (Lv 1 -7 ; Dt 12, 5 -7), la récitation du credo (Nb 15, 37 - 41 ; Dt 6, 4-9 ; 11, 13-21), des prières (1R 8, 22 -53 ; 2 Chr 20, 5 -12 ; 30, 18 - 20), l'offrande de parfum, plus tard : le chant des Psaumes par les Lévites (1 Chr 16, 42 ; 2 Chr 5, 12 -13 ; Ps 81, 7 ; 150, 4). A la fin, le prêtre prononçait la bénédiction (Nb 6, 24 - 26).276(*)

La vie des Israélites, en famille et en communauté, on le sait, avait des liens inséparables avec culte qui englobait toute leur quotidienneté. On peut s'en rendre compte quand on passe en revue leurs journées spéciales telles que la Bible les rapporte dans le livre des Nombres. C'est le cas de sabbat (Nb 28, 3- 8), les nouvelles lunes (v. 11 -15), les fêtes (25, 1-7) et jubilaires (v. 8 -19). C'est ici que les prêtres et les Lévites étaient les médiateurs obligatoires d'un culte valable, mais lors des fêtes toute la communauté d'Israël y participait (Dt 16, 16 ; Lc 2, 41 -42) par la louange (Ps 93 ; 95- 100) et des prières (Ps 60 ; 79 ; 80) pour exprimer sa gratitude envers Dieu (Dt 11, 13). Le culte était toujours communautaire (1Chr 29, 20 ; Ps 42, 5) sauf en cas de rares exceptions (Ex 33, 9 - 34, 8). 277(*)

Dans la synagogue, contrairement en famille, le culte était centré autour de la lecture et de l'explication des Écritures (Lc 4, 15 -27). Généralement, le pupitre de lecture occupait le centre du bâtiment). On y joignit des prières, la récitation du credo, le chant des Psaumes et la bénédiction d'Aaron (Nb 6, 24-26). Ce qui est presque particulier à relever dans l'organisation ici est que le culte était assuré par les laïcs. 278(*) C'est ainsi que les premiers chrétiens ont repris les éléments essentiels du culte synagogal en y ajoutant le repas du Seigneur. Ils participaient au culte du Temple (Ac 2, 46 ; 3, 1 ; 5, 42 ; 21, 26 ; 24, 17 -18) mais prenaient la Cène dans les maisons (Ac 2, 42- 46) et priaient ensemble (Ac 4, 31 ; 12, 12). Le culte chrétien était caractérisé par la liberté (1 Co 14, 26 ; 2 Co 3, 17) et l'ordre (1 Co 14, 32 - 33). Il comprenait des prières compréhensibles et en langues (1 Co 14, 14-15), le chant de Psaumes d'hymnes et de cantiques spirituels (Ep 5, 19 ; Col 3, 16), la lecture des Ecritures (1Tm 4, 13) et des lettres d'apôtres (Ac 15, 30 -31 ; Col 4, 16 ; 1Th 5, 27) et des paroles d'enseignements d'exhortation et d'édification (Ac 17, 2 ; 18, 28 ; Rm 15, 4 ; 1 Co 14, 26 ; 1 Tm 3, 16)279(*).

Nous venons, dans les lignes qui précédent, de relever ce que nous pouvons appeler la concomitance du culte avec les sacrifices dans la vie des humains. Le concept du culte dans le monde biblique est omniprésent. On peut le remarquer par rapport à la vie communautaire des Israélites sur le chemin vers la terre promise, ou par rapport à la synagogue à Jérusalem d'une part, et même pour les premiers chrétiens qui ont pu incorporer les éléments essentiels du culte synagogal pendant les moments de dévotions dans leurs maisons, d'autre part. En somme, nous pouvons nous permettre d'affirmer que depuis toujours l'humanité, prise dans sa généralité, n'est pas étrangère à la notion de la religion ni du culte. Car Aristote ne disait-il pas que l'homme était aussi un animal religieux ?

Revenons à la question fondamentale qui se posait par rapport à la quiddité du culte protestant. L'idée qui est derrière cette question est celle de savoir dire comment se présente aujourd'hui le culte protestant dans l'entendement du protestantisme au Congo.  Dans les lignes qui précédent, en effet, nous avions reconnu que cette question soulevait deux préalables qu'il nous faudra élucider bien que nous ne pouvions pas trouver des réponses toutes faites à ces questions : qu'est-ce que c'est le culte protestant ou encore qu'est-ce qu'un protestant, en général, peut bien saisir de la quiddité de son culte ? Essayons d'aborder cette question avec les quelques théologiens choisis dont Laurent Gagnebin, Hubert Bost et Jean Baubérot.

* 268 Le Petit Robert, Dictionnaire de la langue française, Nlle éd., Paris, Dictionnaires Le Robert, 1993, p. 588. Col. 2.

* 269 Ibid.

* 270 Il va falloir indiquer que les confessions ou les religions ayant en commun la croyance à une divinité ou à des divinités. Ainsi, elles peuvent être mono ou polythéistes, initiatiques, révélées ou primitives (animisme, chamanisme, fétichisme, totémisme). Les religions grecque, romaine (mythologie) ; religion celtique (druidisme), les religions d'Orient (Bouddhisme, brahmanisme, hindouisme, jainisme, tantrisme, védisme, manichéisme, mazdéisme, confucianisme, shintoïsme, taoïsme), la religion chrétienne avec le christianisme ; la religion juive avec le judaïsme ; la religion musulmane avec l'islamisme ou islam.

* 271 Ibid.

* 272 Ibid.

* 273 Ibid.

* 274 Nouveau Dictionnaire Biblique révisé et augmenté, Saint- Légier, Emmaüs, 2004, p. 307.

* 275 Ibid.

* 276 Ibid.

* 277 Ibid., p. 308.

* 278 Ibid.

* 279 Ibid.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille