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Chants de recueils et culte Protestant aujourd'hui à  Kinshasa. Effort pour la revalorisation des chants traditionnels

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par Maurice Mondengo Iyoka B
Université protestante au Congo - Diplome d'études approfondies en théologie 2008
  

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CHAPITRE DEUXIEME : DE L'APPRECIATION DE L'HERITAGE HYMNOLOGIQUE MISSIONNAIRE ET SA COMPLICITE AU TEMPS LITURGIQUE

Après avoir palpé la réalité de la place réservée aux chants de recueils dans la liturgie des cultes qui s'organisent à Kinshasa, nous arrivons au point de chute de la présente étude, où l'effort est celui de l'essai d'une évaluation critique de l'héritage hymnologique missionnaire et sa complicité au temps liturgique. Trois points majeurs constituent l'essentiel de ce chapitre: L`examen, tour à tour du contenu de l'héritage missionnaire, les recueils édités au Congo et leurs thèmes centraux ; c'est le premier point. La quête de sa complicité liturgique par rapport au calendrier et les différents moments du culte, c'est le deuxième point. L'essai de quelques appréciations de cet héritage missionnaire vient avant la présentation de quelques chants historiques des recueils protestants qui ont traversé les barrières du temps. C'est autrement essayer de situer leurs paroles dans leurs contextes historique, théologique, psycho-logique, sociologique en les rebondissant dans l'histoire des sensibilités et des mentalités du peuple de Dieu en prière à Kinshasa. L'objet, ici, est aussi de voir si les paroles de ces cantiques protestants, vieux de quelques siècles - car conservés grâce à la codification - ne peuvent rien apporter aujourd'hui par rapport aux chants de louange et adoration populaires qui explosent dans les rassemblements cultuels à Kinshasa. C'est le troisième point.

2.1 Héritage hymnologique missionnaire au Congo

Il nous a semblé nécessaire, en effet, dès l'abord de ce chapitre, d'évoquer succinctement la question générale de l'héritage missionnaire avant de nous intéresser à celle qui, particulièrement, a trait avec le Congo. L'héritage, on le sait, est un ensemble de ce qui est transmis ou légué par voie de succession. Or ce qui est transmis est souvent un patrimoine, un bien. De ce lexème, on tient le verbe «  hériter » qui fait de quelqu'un un héritier, un propriétaire, bien attendu, par voie de succession. Dans la présente étude, il ne s'agit pas de l'héritage dont bénéficie une personne, mais celui qui devient, par voie de succession, un patrimoine des peuples. Nous voulons parler de l'héritage qu'ont reçu les peuples christianisés d'Afrique en général et ceux du Congo en particulier à partir de l'oeuvre missionnaire du XIXe siècle. Qu'en est-il au juste ? Quel peut être son contenu ?

2.1.1 Le contenu de l'héritage

Si l'histoire de l'évangélisation en Afrique peut être vaste dans ses péripéties et méandres, la quête de ce qui peut constituer son héritage ne peut se découvrir facilement. Dans cet effort de la quête du contenu de l'héritage, il conviendra que nous nous limitions, en ce qui nous concerne, à quelques éléments importants de l'héritage de l'oeuvre missionnaire au profit de l'Afrique et nous le ferons par rapport au Congo. Nous nous appuierons une sur les études de N'Kwim particulièrement celles portant sur le protestantisme congolais (1878-2002)432(*) pour y puiser des preuves de l'héritage missionnaire. Mais avant d'en arriver là, il sied de faire remarquer que les historiens de l'Église seraient unanimes pour affirmer que parmi les principales sociétés missionnaires nées au cours des dernières années du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle, la première est celle de la BMS créée en 1792. Celle-ci est l'oeuvre de la vision et l'obstination du pasteur baptiste anglais William Carey. C'est ce dernier qui a réveillé la conscience missionnaire du protestantisme tout entier. L'Afrique, on peut l'avouer, avait du prix aux yeux de ce pasteur anglais. C'est ainsi que Jacques Blandenier peut reprendre, dans son ouvrage intitulé L'essor des Missions protestantes433(*), les paroles que ne cessait de répéter Carey : « J'espère que la société gardera un oeil fixé sur l'Afrique »434(*). Ces mots, nous pouvons les considérer comme une des dernières volontés de ce pasteur.

Rappelons avec Blandenier que, si c'est seulement au XIXe siècle, après trois siècles d'initiatives sporadiques ou isolées, que l'aube des missions modernes se levait sur les Églises issues de la Réforme, cela s'est accompli avec une double impulsion fondée sur le souci d'expansion de l'Évangile qui animait l'Occident. Ainsi, l'histoire retiendra les Réveils évangéliques et le goût de l'aventure lointaine qui caractérisait alors l'Occident où les différentes composantes du protestantisme entreprenaient d'aller porter l'Évangile aux peuples restés à l'écart de la première vague de l'expansion chrétienne. Ici on peut se permettre d'affirmer que les études menées par Komy435(*), Mengi436(*), N'Kwim437(*), Vibila438(*) et Blandenier bien que différentes dans leurs contenus, sont pourtant unanimes dans leur effort de retracer l'oeuvre missionnaire protestante au Congo dont David Livingstone et Henry M. Stanley sont les précurseurs439(*). Dès lors, on comprend que l'oeuvre missionnaire a tout son sens dans la mission. Or le sens à donner aux termes « Mission » et « missionnaire » depuis le XVe siècle, semblait avoir des connotations liées à l'Afrique même si l'évangélisation a dû attendre encore quelques siècles. Retracer l'histoire n'est pas une tâche aisée. C'est pourquoi Blandenier pouvait affirmer ce qui suit :

Pour beaucoup de chrétiens d'Europe, le terme « Mission » évoque en premier lieu l'Afrique. Pourtant, au cours de ses dix derniers siècles d'histoire, l'Église chrétienne ne s'est intéressée que tardivement à ce continent. L'Amérique latine et l'Asie ont été des terres de mission nettement plus tôt. Ce n'est qu'au début du XIXe siècle que des missionnaires, tant protestants que catholiques, ont durablement pris pied en Afrique - certaines tentatives antérieures n'ayant pas eu de suite. Au début, les progrès ont été lents et coûteux en vies humaines440(*).

La tâche d'une quête du contenu de l'héritage historique missionnaire au Congo, pour nous, dans cette étude est hardie. Il nous faudra mettre en valeur le travail de la B.M.S., la première Mission implantée au Congo en 1878 à la suite des rapports de deux explorateurs, en l'occurrence David Livingstone et Henry M. Stanley441(*). Mais parce que la B.M.S. n'a pas travaillé dans l'isolement, il faut aussi considérer l'apport de la L.I.M., la S.M.F., la C.M.A. au Congo. Mais sachant que « toute histoire s'écrit en choisissant, dans la multitude presque infinie des faits enregistrés ou transmis, cette infime proportion d'entre eux que l'on croit importants par rapport à elle »442(*), nous essayerons d'examiner, dans un survol rapide, le contenu de cet héritage en nous en tenant aux faits marquants.

Quand, au XIXe siècle, les mouvements de réveil (baptiste, piétiste et méthodiste), les Églises issues de la Réforme avaient saisi l'importance de la Mission, des milliers de chrétiens quittèrent leurs familles, leurs Églises et leurs pays (en Europe et en Amérique) pour apporter la Bonne Nouvelle dans le monde. L'Afrique avait aussi une place importante dans cette option missionnaire. En général, la Grande-Bretagne (sans oublier l'Amérique du Nord443(*)) a joué un rôle de premier plan au monde de la Mission avec ses grandes figures missionnaires : William Carey, Hudson Taylor, David Livingstone. S'il faut relever les traces léguées en héritage au Congo par la mission anglaise, comme celles des Missions qui l'ont suivie, on retiendra ces quelques 10 traits :

1. La création de vastes stations missionnaires autonomes444(*) 

2. La construction des temples

3. Les premières écoles445(*)et les premières universités446(*)

4. Les dispensaires ou hôpitaux avec écoles d'assistants médicaux447(*)

5. L'imprimerie ou l'édition448(*)

6. La librairie missionnaire449(*)

7. La traduction de la Bible en langues congolaises

8. La production des recueils de cantiques en langues des autochtones

9. La production du guide liturgique pour le culte

10. Le centre hospitalier

Nous nous n'allons pas nous intéresser à tous ces traits dans cette étude ; seul le trait se rapportant à la production des recueils de chants retiendra notre attention. Ce que nous appelons héritage hymnologique missionnaire, c'est tout ce qui se traduit par l'oeuvre missionnaire de la production des recueils de chants pour le culte au Congo. Ainsi, voyons brièvement ce qu'a été cette production hymnologique missionnaire par les recueils édités au Congo.

* NOTES DU DEUXIEME CHAPITRE

432 Nous faisons une fois de plus allusion à la thèse déjà citée de N'KWIM Bibi-Bikan. Car les études que cet auteur a menées constituent une banque de données pour les grandes questions du protestantisme congolais.

* 433 J. BLANDENIER., Précis d'histoire des missions, Vol 2 : Du XIX e siècle au milieu du XXe siècle. L'essor des Missions protestantes, Ed. de l'Institut Biblique de Nogent, Ed. Emmaüs, 2003. Cet auteur est missiologue, responsable de la formation des Assemblées évangéliques de Suisse romande.

* 434 Ibid., p. 368.

* 435 KOMY Nsilu Diakubikwa, L'Église du Christ au Zaïre à la recherche d'une unité 1902-1977, thèse présentée à la Faculté Universitaire de Théologie Protestante de Bruxelles pour obtenir le grade scientifique de Docteur en Théologie Protestante, thèse n° 12, Bruxelles, juin 1984.

* 436MENGI Kilandamoko, L'évangélisation missionnaire protestante face à la culture Kongo. L'enracinement de l'Évangile dans une culture, Thèse de doctorat, Laval, 1981.

* 437 N'KWIM Bibi-Bikan, Cf. Thèse citée.

* 438VIBILA Vuadi., Femmes et réflexion théologique. Vers une pratique ecclésiale émancipatrice (Cas du Zaïre), Hambourg, Verl. An der Lottbek Jensen, 1997.

* 439 L'expression est de N'KWIM Bibi-Bikan.

* 440 J. BLANDENIER., op.cit, p. 233.

* 441 Cf. N'KWIM Bibi-Bikan., op.cit, p. 51.

* 442 Ibid., p. 7. Ces propos sont ceux du missionnaire et théologien L. NEWBIGIN.

* 443 Les Américains comme Dr. A. SIMS, J. WEEKS sont des figures de proue de l'oeuvre missionnaires au Congo. Sur ce, lire l'ouvrage d'E.M. BRAEKMAN, Histoire du protestantisme au Congo, Bruxelles, Ed. Des Éclaireurs Unionistes, 1961.

* 444Cf. N'KWIM Bibi-Bikan, thèse citée, p. 70. Cet auteur nous présente 7 principaux critères des missionnaires pour construire une station missionnaire : 1. Une source d'eau à boire et à laver pour toute la communauté d'étudiants, d'enseignants, de travailleurs et de malades ; 2. Un forêt à exploiter pour les planches qui serviraient à la construction des bâtiments et de meubles ; 3. L'argile pour fabriquer les briques ; 4. Un lieu assez élevé pour éviter les moustiques ; 5. Un terrain suffisamment bon pour les jardins de toute la communauté ; 6. La proximité d'une rivière empruntée par les bateaux pour le transport ; 7. Un endroit au centre des populations, mais pas dans un village déjà habité.

* 445 Ibid., pp. 190-191. Il faut relever avec l'auteur à la suite de KIMPIANGA Mahaniah que la structure de l'enseignement protestant qui avait connu pourtant une évolution rapide suivant les différentes périodes de l'existence des missions protestantes, avait pour salles de classe la maison et les vérandas des maisons des missionnaires voire à l'ombre des grands arbres. Mais plus tard, cette structure se transformera et créera vers le début des années 1900 les « écoles centrales normales » ou « écoles unies » et concrètement en 1908 l'A.B.F.M.S. et la B.M.S. entreprirent la création à Kimpese d'une école dénommée « Kongo Evangelical Training Institution ». Cette école deviendra en 1933, l'École des Pasteurs et d'Instituteurs (E.P.I.). La S.M.F. se joindra aux deux premières sociétés de mission en 1937.

* 446 Ibid., pp. 192-193. En 1922, écrit N'KWIM, la Mission Méthodiste du Congo Sud (M.M.C.S.) fonda une école de formation à Kanene au Katanga et celle-ci sera transférée à Mulungwishi sous le nom de « Institut Springer » ; tandis que la D.C.C.M. créa l'Institut chrétien congolais pour former les Pasteurs et les instituteurs congolais en 1927 à Bolenge. En 1968, il fut créé à Kinshasa une école théologique évangélique (E.T.E.K.) qui deviendra en 1974, l'Institut Supérieur de Théologie de Kinshasa (I.S.T.K.). Et dans le souci de créer une institution supérieure dépassant le niveau des écoles des Pasteurs, N'KWIM écrit à la suite de MUNAYI que l'idée de créer une faculté de théologie protestante pour le Congo Belge et Ruanda-Urundi retiendra l'attention de la Conférence consultative de l'éducation théologique du Congo et du Ruanda-Urundi. Mais plus tard, c'est l'Université Libre du Congo qui naîtra le 23 novembre 1963 à Kisangani.

* 447 Ibid., pp. 218-221. Cet auteur nous retrace les péripéties de la création et de l'évolution des tout premiers centres médicaux protestants au Congo avec des docteurs missionnaires qualifiés qui furent bénéfiques non seulement aux protestants mais aussi aux fidèles des autres groupes chrétiens ou laïcs installés au Congo et même aux agents de l'Administration coloniale. Car, comme le soutient N'KWIM, les missionnaires protestants tenaient à ce que l'enseignement, la littérature et le service de la santé fassent route ensemble avec la prédication de la parole de Dieu. A côté de ces centres, il y avait toujours des écoles du personnel médical, les écoles d'assistants médicaux, en l'occurrence de l'Institut Médical Evangélique de Kimpese, l'I.M.E.

* 448 Ibid., pp. 167-172. N'KWIM dans ces pages nous retrace l'histoire de la première revue protestante au Congo Belge « Congo Mission News » (C.M.N.), lancée officiellement en 1912. Cette revue, bien qu'aidant à maintenir le contact entre les missionnaires en vue de l'unité et mieux s'informer sur l'oeuvre missionnaire, elle a aussi été pour beaucoup dans la dénonciation par les missionnaires des abus coloniaux au Congo Belge. L'auteur signale aussi le lancement de la revue en langue française, appelée « Évangile en Afrique » qui servait de trait d'union entre tous les chrétiens qui habitaient les colonies de Langue française. « Évangile en Afrique » transmettra le flambeau à « Envol » et à ses filiales « Oyebi » en lingala, « Sikama » en Kikongo, « Sankai » en tsiluba et  « Neno la Imani » en swahili.

* 449 Ibid., p. 169. Pour les origines de la librairie au Congo protestant, N'KWIM les situer au milieu du 1935. A ce propos, on peut retenir ce suit : en 1935, La librairie des Missions Evangéliques (L.M.E.) fut créée. Cette entreprise est le produit de la coopération missionnaire dans le domaine de la production et de la distribution de la littérature chrétienne. C'est pour mettre en pratique l'une des résolutions prises lors de la Conférence générale des Missions Protestantes au Congo. Cette conférence tenait à avoir un lieu de dépôt central pour Bibles ainsi qu'une librairie, ceci pour faciliter et rendre meilleur l'obtention de livres et de fournitures nécessaires aux églises et aux écoles des missions. Dix ans après, c'est-à-dire en 1945, suite aux affres et conséquences de la guerre de 40-45, la Librairie des Missions au Congo, la L.M.E. deviendra la Librairie Evangélique au Congo, (LECO) et en 1972, enfin LECO devint le Centre Protestant d'Éditions et de Diffusion, le CEDI avec objectifs ci-après : « produire et distribuer la littérature chrétienne et générale ; fournir le matériel didactique ; informer, éduquer et encourager les jeunes auteurs ». D'une manière pratique, insiste cet auteur, CEDI fonctionne dans trois secteurs d'activités principales qui sont l'édition, l'imprimerie et la librairie.

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