WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Atouts et contraintes des périmètres irrigués en gestion intégrée des ressources en eau au Tchad

( Télécharger le fichier original )
par Borgoto DAOUD
Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement - Master en ingénierie de l'eau et de l'environnement 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.2 ORGANISATION ET GESTION DU PERIMETRE

Selon les propos des présidents d'honneur et actif du comité de gestion, suite aux regroupements par affinité au sein des GPA, les producteurs ont cédé aux caprices de la nature pour méconnaitre les efforts de l'équipe technique de gestion. En effet ils constatent l'incompréhension des membres et la négligence administrative.

Dans sa forme, le groupement ne connaît aucun problème de fonctionnement ; car la majorité des membres est prête à recommencer les activités en faveur de son organisation. Mais dans le fond, un certain nombre de discussions a modifié l'esprit commun en favorisant l'installation d'un climat de manque de confiance. Dans le principe du projet, le fonctionnement du périmètre (préparation des terres, intrants agricoles et eau d'irrigation) à partir de la deuxième année, est basé sur les redevances à percevoir des attributaires. Il a été aussi consigné que seul le gasoil de qualité (station de N'Djaména ou de Kousseri) devrait être utilisé pour maintenir et assurer un fonctionnement efficient du moteur. Cependant, les aspects d'inflation (de plus en plus vécu au Tchad) n'ont pas été pris en compte dans le système de redevance. Ce qui a influencé directement la contribution des attributaires lorsque les prix du gasoil ont grimpés sur le marché. Il était ainsi question désormais d'augmenter la redevance individuelle pour respecter les prescriptions techniques du projet. Mais certains paysans résistaient à cette nouvelle donne. Il s'est ainsi installé un problème d'entente entre les membres et le comité de gestion. Les producteurs ont alors exigé le départ du premier président actif qui, pour beaucoup est responsable de cette crise. Afin de dévier l'exigence des paysans, le bureau a maintenu les anciennes redevances et a recouru au marché noir pour l'achat du gasoil et certains intrants agricoles (engrais). Cette mesure, après quelques jours de pompage, a endommagé la motopompe avec une panne motrice qui a arrêté son fonctionnement. L'arrêt du fonctionnement du périmètre a créé deux camps des producteurs, l'un qui réclame le changement du bureau et l'autre qui le supporte.

La négligence administrative est liée à la lenteur de son intervention constatée par les
membres lorsqu'un problème technique ou social se pose. Etant consciente des paramètres
techniques à suivre, l'administration n'a pas prévu les premières pièces de rechange ni les

moyens de les acheter en cas de panne grave. Malgré la bonne intention des producteurs à résoudre leurs problèmes (contribution de 5 millions de FCFA pour l'achat d'un moteur à six cylindres de marque 1113, cf. annexe 2), l'Etat est resté insensible à cette initiative paysanne. Toutes ces erreurs ont contribué à décourager la population et à pousser certains d'entre elles à abandonner leurs parcelles et donc leur groupement pour trouver d'autres sources de revenu. La persistance de cette situation a favorisé le ralentissement et l'arrêt complet des activités sur le périmètre de Droh Gana. Il ressort ainsi une inadéquation entre les prescriptions techniques et les considérations socio-économiques du projet. Des telles expériences sont assez vécues dans les périmètres irrigués au Tchad. Des leçons à tirer sont importantes et pratiquement nécessaires pour favoriser une meilleure participation des producteurs dans la gestion de l'eau.

De ce diagnostic de terrain, on retient quelques problèmes issus des aspects techniques et organisationnels. Ceux-ci concernent :

> l'érosion (pluviale) : c'est un problème dû à l'absence de certaines mesures antiérosive lors de la conception du projet. Pendant la saison des pluies, l'eau décape le sol sur le remblai, les digues et les canaux en terre.

> la régénération naturelle de la végétation dans les ouvrages: c`est la germination des graines des graminées et le développement de certaines pousses des arbustes à l'intérieur de l'ouvrage, qui à maturité deviennent dangereuses pour la stabilité des ouvrages ;

> L'effet de percolation via les inondations temporaires : elles sont plus ressenties en saison de pluie et lors des crues ;

> Le non prise en compte du facteur d'instabilité (inflation) des marchés dans les redevances prévues pour la gestion du périmètre ;

> Le désengagement total et précoce de l'Etat dans le suivi technique de la gestion du périmètre ;

> L'abus de pouvoir dû au comportement de certains membres du comité de gestion.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard