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L'utilisation des instruments de la politique économique dans la lutte pour le réduction du niveau de chômage en RDC

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par Daddy BOGOLE BOLIMA
Université de Kisangani RDC - Licencié en sciences d'économie publique 2011
  

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Chapitre premier : APERCU THEORIQUE SUR LA POLITIQUE ECONOMIQUE ET LE CHOMAGE

Section 1 : DEFINITION DES CONCEPTS

Cette section retrace un aperçu théorique et notionnel sur la politique économique, passe en revue ses différents objectifs, traite par la suite des instruments mis à la disposition des autorités de la politique économique et aborde enfin les notions relatives au chômage et quelques notions connexes à ce dernier.

1.1.1. POLITIQUE ECONOMIQUE

Comme toute intervention à l'intérieur d'un système, la politique économique est constituée d'un grand nombre d'actions particulières, correspondant à des buts divers qu'il faut harmoniser. Il s'agit concrètement des problèmes s'agissant notamment d'assurer l'écoulement de la production nationale, de ne pas abandonner le petit commerce aux étrangers, de maîtriser les mouvements des taux d'intérêt, de diminuer les mouvements de la balance extérieure, d'offrir aux citoyens des bonnes conditions de vie, etc. qu'il convient d'ordonner autour des grands objectifs de la volonté politique tels que décrits par Nicolas KALDOR auxquels correspondent les actions générales de caractère englobant.

De ce qui précède, on entend par politique économique, l'ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics en vue de peser sur les structures économiques et d'encadrer l'évolution de l'économie d'un pays. Elle est la branche des sciences économiques qui a pour but l'étude des interventions des pouvoirs publics dans la vie économique du pays. Il s'agit de l'utilisation d'un certain nombre de moyens en termes d'instruments aux fins d'atteindre des objectifs précis.

D'une façon plus générale, on distingue les politiques conjoncturelles et les politiques structurelles. Les politiques conjoncturelles ont pour objectif de favoriser la stabilité de l'économie à court terme dont l'objectif est de lutter contre le chômage, l'inflation et les déséquilibres du commerce extérieur afin d'assurer une croissance régulière. Elles sont le plus souvent contra cycliques, c'est-à-dire qu'elles sont expansionnistes pendant les phases de récession et restrictives durant les phases d'expansion.

Les politiques structurelles sont par contre, des politiques à long terme qui visent à agir sur les variables stables à court terme, comme le rapport taux de profit et investissement ou la part du salaire dans la population active.

Enfin, les politiques structurelles soutiennent les secteurs jugés prioritaires, en modifiant durablement le partage des activités entre secteur public et secteur privé. Ce sont notamment les politiques de redistribution du revenu, qui visent à réduire les inégalités sociales.

Deux grands types d'analyses s'opposent parmi les économistes :

 

1. L'analyse libérale

L'analyse libérale traditionnelle , soutenue par les théoriciens classiques et néoclassiques, explique les phénomènes économiques par le comportement individuel d'agents économiques rationnels, qui procèdent à des échanges sur des marchés de "concurrence pure et parfaite", et concourent par là même à l'intérêt général.
Dans ce modèle théorique, le plein-emploi est toujours assuré grâce aux variations du salaire réel. Le chômage involontaire est impossible : seuls sont au chômage les travailleurs qui recherchent momentanément un emploi, ou qui estiment trop faible le salaire réel d'équilibre.

De même, les déséquilibres sur le marché des biens et services sont impossibles ou passagers (Loi de Say), et la politique économique est inutile. Sur le marché des capitaux, la fixité des taux d'intérêt assure l'équilibre entre l'investissement et l'épargne.

Au sein de cette concurrence pure et parfaite, les déséquilibres sont impossibles et l'intervention de l'Etat dans l'économie sans effet. En effet, une politique monétaire expansionniste serait inflationniste et n'aurait aucun effet sur la sphère réelle. Une politique budgétaire serait inefficace, quel que soit le mode de financement choisi. En effet, les théoriciens libéraux expliquent que le recours à l'emprunt élève le taux d'intérêt sur le marché des capitaux, augmente l'épargne des ménages mais diminue leur consommation ainsi que les investissements des entreprises. De même, le financement par l'impôt réduit le revenu disponible des ménages et donc leur consommation.

Le rôle de l'Etat , pour cette école de pensée, doit être limité aux actions visant à surmonter les défaillances du marché : justice, éducation, défense nationale et police.

2. L'analyse Keynésienne

J.M.Keynes publie " La théorie générale" en 1936, cherche à rompre avec les analyses néo-classsiques dominantes et à démontrer le bien-fondé des politiques macroéconomiques. Il y montre comment expliquer les mécanismes économiques, par des grandeurs globales interdépendantes comme la production, le revenu , l'investissement , la consommation et l'épargne.

Les prix sont rigides à court terme et les déséquilibres entre l'offre et la demande sont possibles, car les ajustements se réalisent par les quantités et non par les prix.

Les entreprises décident du volume de leur production en fonction d'anticipations de la demande. Tant que la demande anticipée par les entreprises est supérieure à l'offre, les entreprises sont incitées à augmenter leur production. Cette "demande effective" détermine le volume de la production et de l'emploi. Le niveau de l'emploi dépend donc de la demande anticipée et ne correspond pas nécessairement à la population active. Le chômage involontaire est possible et s'explique par l'insuffisance de la demande.

En conséquence, l'Etat doit se substituer au marché, parfois défaillant, et mettre en oeuvre des politiques conjoncturelles.

1.1.1.1. HISTORIQUE DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE

La politique économique est un phénomène qui coïncide avec l'existence d'un pouvoir étatique. Une de ses manifestations les plus anciennes est la politique agricole des Pharaons égyptiens consistant, comme on le sait, en une manipulation des stocks dans un sens ou dans l'autre selon l'alternance des périodes c'est-à-dire selon qu'il s'agit de la période des vaches grasses ou de la période des vaches maigres. Le principe régulateur des stocks va en effet être le fondement de la politique économique dans ce pays.

Par ailleurs, dans l'empire babylonien, la politique économique consistait à la réglementation des activités agricoles et commerciales telle que prévoyait le code d'Hammourabi, tandis que dans l'empire romain, il y a eu mise en place par l'empereur DIOCLETIEN à partir de 288 après J.C., d'importantes reformes économiques entre autres l'impôt par tête et l'application en 301 après J.C. d'un contrôle des prix par l'Edit Maximum.

Au 16ème siècle, il y a eu l'émergence des mercantilistes qui insistaient sur la nécessité d'une intervention de l'Etat dans la vie économique. Selon cette école de pensée, l'or et l'argent constituent les principales richesses. La richesse d'une nation repose donc sur l'importance du stock de ces métaux précieux qu'elle possède et l'Etat doit tout faire pour accumuler ses réserves en or et en argent.

Dans beaucoup de pays, l'action étatique se résigne à travers les moyens de faire entrer l'or grâce à une balance commerciale positive. L'Etat devra contribuer à une limitation des importations non indispensables et une favorisation des exportations en développant l'industrie nationale.

En France par exemple, COLBERT avait proposé que l'Etat crée et gère les manufactures nationales tout en apportant un soutien à l'initiative privée tel que les prêts et les subventions. Une protection douanière avait complété cette politique avec des tarifs douaniers élevés à l'entrée pour les productions manufacturées2(*).

Au surplus, il y a lieu de noter que pendant la plaine époque libérale, l'influence de l'Etat sur l'économie était loin d'être nulle ou neutre. Indépendamment des périodes des guerres, cette influence très réelle s'exerçait en fait de deux façons :

D'abord, à l'intérieur des frontières nationales, l'Etat fournissait des infrastructures matérielles utiles aux échanges (routes, chemins de fer, canaux, etc.) et surtout des infrastructures juridiques en faisant respecter les institutions de l'économie de marché, à commencer par la propriété privée et la liberté des contrats.

Ensuite dans la concurrence internationale, l'Etat veillait activement aux intérêts de ses capitalistes en les protégeant éventuellement contre les productions étrangères par la manipulation des tarifs douaniers et en leur assurant des sources de matières premières et des nouveaux débouchés par la colonisation des immenses territoires dans les cinq continents.

Cependant, l'interventionnisme proprement économique portant sur le volume, la nature et la répartition de la production, interférant au besoin avec le mécanisme du marché, demeurait très limité. Adam SMITH l'avait jugé inopportun, en soutenant la convergence des intérêts individuels et du bien-être général par le truchement de la fameuse « main invisible » supposée présider au marché. Jean Baptiste SAY le prétendit purement et simplement inutile. C'est sur sa célèbre « loi des débouchés » que le « laisser-faire » se fonda doctrinalement. Il fallut une crise plus longue et plus grave que les autres, celle des années 30 pour que le sophisme, pourtant déjà dénoncé par Malthus et Sismondi, cesse de dominer la pensée économique.

* 2 MOSSE, E., Comprendre la politique économique, t1, Ed. du Seuil, Paris, 1983.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld