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Problématique du traitement social du chômage des jeunes diplômés sans emploi par le volontariat au Bénin

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par Boniface Midjiho KPATOU
Institut national de la jeunesse, de l'éducation physique et du sport ( INJEPS ) ,  - Maà®trise professionnelle en développement communautaire 2011
  

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2.2 - Cadre théorique de l'étude

L'aspiration massive des jeunes diplômés sans emploi pour les services de volontariat ou autres similaires, l'attitude des jeunes recrutés, les anticipations déçues, les angoisses qui torturent les sortants et les frustrations qui habitent les anciens volontaires rattrapés par leurs situations initiales de sans emploi nécessitent d'être expliquées et bien comprises en vue d'améliorations possibles. Les travaux des psychologues russes Setchenov, Bechterev et Pavlov ont servi de fondements au behaviorisme américain. Les uns et les autres substituent le comportement à la conscience ; celui-ci est défini comme l'ensemble des réactions adaptatives, objectivement observables qu'un organisme exécute en réponse aux stimuli provenant de son milieu. D'une manière habituelle on situe le départ du behaviorisme dans le manifeste que John B. Watson publia en 1913. En fait, ce texte ne représente ni un commencement absolu ni une totale nouveauté, car d'une part de nombreuses recherches allaient dans le sens de cette affirmation doctrinale et d'autre

15 Le décret n°667 du 31 décembre 2010 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l'Office Béninois des Services de Volontariat des Jeunes (OBSVJ),p3.

16 Charte Africaine de la Jeunesse, (2006).p4

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part celle-ci se plaçait dans une lignée philosophique forte ancienne. En effet, un grand nombre de recherches ponctuelles antérieures annonçaient la psychologie du comportement.

Depuis 1950, les psychologues béhavioristes ont mené une quantité impressionnante de recherches fondamentales portant sur les diverses formes d'apparition et de maintien des comportements. Ces recherches englobent : le rôle des interactions précédent le comportement, comme la concentration et les processus perceptifs ; les changements de comportement, comme la formation d'aptitudes ; les interactions succédant au comportement, comme les effets des récompenses ou des punitions ; et les conditions entourant tous ces événements, comme le stress émotionnel prolongé ou la privation d'éléments vitaux essentiels. La conduite d'une personne, à un instant donné, constitue la résultante de ses composantes personnelles et de sa perception de l'environnement matériel ou humain. L'interrelation entre le jeune chômeur en quête d'emploi et les offres du marché de travail implique que tout comportement de l'un va entraîner une nouvelle perception de l'autre. Ainsi, les interactions des éléments de l'environnement ont des effets simultanés et multidimensionnels qui font entrer en jeu : les statuts, les rôles, le sexe, les intentions, les motivations, les anticipations, le contexte socioculturel, etc.

En effet, Nombre de béhavioristes classiques mettent l'accent sur les relations avec l'environnement. Ils affirment que le comportement de l'individu répond aux stimuli du milieu. Pour John Browers Watson (1878-1958), ce que nous sommes c'est ce que nous faisons, et nous faisons ce que le milieu nous a fait faire. L'homme n'est donc qu'un organisme, qui pour vivre doit s'adapter à son milieu. Dans la psychologie Watsonnienne, les inadaptations et les mauvaises adaptations sont autant étudiées que les adaptations réussies. Le développement et la modification du comportement sont sans arrêt de la naissance à la mort. Nous trouvons chez lui une théorie mettant l'accent sur les conduites apprises, le conditionnement, les situations qui obligent les individus à agir et à réagir. Dans ses travaux, le béhaviorisme de Watson accorde une certaine attention particulière au déterminant interne du comportement. Il ne nie pas le fait qu'il y a des aspects « intérieurs » du comportement ; il réintroduit en conséquence des réflexes naturels, des besoins fondamentaux comme la faim, la répugnance à la douleur, la sexualité, le besoin d'approbation, etc. Le comportement humain est vu par Watson comme une réaction globale. L'homme réagit à une constellation de stimuli par une conduite totale. Il s'agit là d'un postulat pouvant aider à mieux comprendre l'attitude volontariste des jeunes victimes des effets pervers du chômage et qui s'obligent à accepter sans condition toute opportunité d'offre de travail temporaire.

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Mieux que les psychologues béhavioristes, les théoriciens situationnistes affirment que « la conduite est spécifique et que l'environnement est le lieu des renforcements, des satisfactions et des frustrations de la personne. » (cf. les travaux de Bowers, Murray, Hutteau...). Bowers (1973) élargissant le point de vue restrictif des situationnistes, développe un courant interactionniste qui postule que « les situations sont autant fonctions de la personne que le comportement de la personne est fonction des situations ». Les interactionnistes vont alors procéder par l'analyse des situations entre elles-mêmes, les sujets et les relations entre les deux. Ce qui conduit à regrouper les situations selon leur nature et selon les conduites qu'elles déclenchent.

Par cette conception, les béhavioristes, les situationnistes et les interactionnistes se sont imaginé que le comportement était provoqué par le stimulus. Or, après avoir rappelé, avec toute la psychologie moderne ( psychosociologie et cognitivisme), que ce n'est pas le stimulus, mais le besoin qui est le moteur du comportement, après avoir souligné que les besoins se situent à tous les niveaux et dans toutes les sphères de la vie biopsychologique (besoins physiologiques, besoins affectifs, besoins sociaux, besoins intellectuels, etc.) il importe de remarquer que, en fait, l'individu poursuit toujours un « objet », une fin « objective » et non la disparition du besoin. « L'homme affamé, dit Claparède, désire du pain et non la disparition de sa faim », l'individu amoureux désire un partenaire de l'autre sexe et non la disparition de sa tension physiologique ; l'enfant solitaire désire rencontrer un camarade de jeu et non la disparition simple de sa solitude ; le diplômé sans emploi cherche en réalité un travail rémunéré et durable et non une occupation bénévole ou volontaire temporaire. Psychologiquement, c'est donc l'intérêt plutôt que le besoin qui meut la conduite ; l'intérêt étant ici défini comme la personne ou la chose susceptible de satisfaire un besoin pour une personne donnée à un moment donné. Il exprime donc une relation de convenance entre le sujet et l'objet qui lui importe (intérêt) à un moment donné. Il en résulte les postulats suivants :

a) une chose n'est jamais intéressante en elle-même puisque l'intérêt est une relation. C'est une des erreurs les plus redoutables des acteurs sociaux de s'imaginer que l'intérêt que pouvait susciter le volontariat chez un jeune diplômé sans emploi serait le même que chez un jeune diplômé travaillant dans un emploi bien rémunéré.

b) il n'y a pas d'intérêt sans besoin. Mais il faut faire la distinction entre les besoins fondamentaux et les besoins dérivés ou acquis. Pour les premiers, de nombreuses listes sont proposées. Celle de Prescott qui parait la plus simple et la plus pratique se rapporte aux trois grandes catégories suivantes : Les besoins physiologiques qui naissent de la structure de l'organisme et du maintien de son équilibre ; les besoins sociaux ou de « statuts », qui naissent du désir de l'individu

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de s'établir parmi ses semblables, de réaliser le sentiment de son « appartenance », et les besoins d'intégration, qui naissent du contact de l'individu avec l'environnement et des expériences qui en résultent pour lui.

c) les intérêts sont différents d'une personne à l'autre, selon l'âge, le milieu, les expériences vécues. Ce qui veut dire que les intérêts sont les facteurs déterminants des choix individuels.

d) les intérêts spontanés servent à créer des intérêts toujours nouveaux ; des opportunités de moindre importance peuvent déboucher sur d'excellentes situations inattendues. Ce qui veut dire que le volontariat sans vouloir créer de l'emploi à tout prix peut bien déboucher sur une insertion professionnelle satisfaisante du jeune diplômé sans emploi.

La manifestation d'intérêt pour le volontariat constitue une réponse à un besoin du jeune qui s'engage dans ce service d'intérêt général. Ainsi, les postulats découlant de la théorie de l'intérêt, mieux que les conclusions des théories psychologiques du comportement, nous semblent plus pertinents pour expliquer et mieux comprendre les motivations, les anticipations, les satisfactions et les frustrations des jeunes volontaires démobilisés.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore