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Les intérêts des grandes puissances et la souveraineté de la RDC

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par Ghislain NGURU MUYISA
Université officielle de Ruwenzori - Licence 2011
  

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0. INTRODUCTION

1. PRESENTATION DU SUJET

Pour mener une étude sur la souveraineté de la RDC reconnue par le reste du monde et les grandes puissances en particulier, la connaissance générale de la RDC dans tous les domaines s'avère indispensable. Cependant, la mise en exergue de la politique étrangère de grandes puissances nous permettra d'approfondir notre analyse.

En effet, la souveraineté est un principe sacro-saint qui constitue un gage pour la stabilité des Etats. Mais très souvent, nous assistons à des violations massives de la souveraineté des Etats. Ce sont les Etats les plus puissants qui piétinent les pays les plus faibles, foulant ainsi aux pieds les principes de l'égalité des Etats et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

La position géo-stratégique du Congo au coeur de l'Afrique et la géo-économie de ses ressources minières, forestières, énergétiques et aquatiques, l'ont ancré dans le camp occidental et fait monter le péril sur sa survie en tant qu'Etat souverain.1(*)

La RDC est encore un enjeu de politique des puissances qui y contrôlent un important réservoir des matières premières stratégiques. On observe dans notre pays une manifestation d'impuissance de la part des institutions politiques à cause notamment de la faiblesse de l'industrialisation, de l'absence des entreprises hautement équipées à vocation multinationale ou simplement internationale et de la faiblesse des sociétés civiles.2(*)

Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous nous penchons sur les intérêts de grandes puissances et la souveraineté de la République Démocratique du Congo.

Cependant, tout en n'étant pas spécial, ce sujet avait déjà été l'apanage d'autres chercheurs qui l'ont abordé d'une manière ou d'une autre.

2. ETAT DE LA QUESTION

L'intégration de la RDC en tant que pays souverain dans le concert des nations a déjà préoccupé plus d'une personne. Nous nous proposons d'étudier les intérêts de grandes puissances et la souveraineté de la RDC. Néanmoins, diverses réflexions ont été faites avant nous sur divers aspects de cette question épineuse.

Dans la même perspective, il sied de noter que Colette Brackman,3(*)dans son ouvrage intitulé « les nouveaux prédateurs, politique des puissances en Afrique centrale », se dresse en disant que depuis le 11 septembre 2001, les pays occidentaux ont changé de stratégies. C'est pourquoi les puissances-Etats-Unis, France, Grande Bretagne ont entrepris désormais d'unir leurs efforts en vue d'imposer la stabilité et promouvoir leurs intérêts, sans trop se soucier des états d'âmes des chefs de guerre et des aspirations des peuples. Néanmoins, il ne faut pas s'y tromper : si la tactique est différente, l'enjeu est identique. En effet, les nouveaux prédateurs évoluent dans une nébuleuse où coexistent des intérêts étatiques et privés, mais aussi des institutions internationales et rêvent toujours de poursuivre la conquête du Congo.

Le même auteur a renchéri  et dit :

« La guerre qui a ravagé la RDC est aussi l'une de facette de cette mondialisation économique qui se joue de la souveraineté des Etats et des aspirations des peuples, Contrairement à ce que voulaient croire les Belges, le Congo était la seule colonie belge, Bruxelles n'exerçant qu'une « tutelle » sur le Rwanda, Burundi, anciennes colonies Allemandes » »4(*)

Le Congo de Léopold II et de Stanley, avant d'acquérir sa forme définitive, représentait déjà un enjeu pour les puissances de l'époque et faisait l'objet d'une immense convoitise. Si la conférence de Berlin, en 1885, finit par accorder au roi des Belges la propriété de l'Etat indépendant du Congo, ce fut en échange de la promesse de voir ce vaste territoire s'ouvrir au commerce international, aux échanges économiques. Autrement dit à la libre exploitation de ses ressources naturelles exceptionnelles5(*).

Par ailleurs, ALCARDI6(*) mène, dans son ouvrage « La politique africaine des Etats-Unis », souligne qu'un vide se produisait alors, qui risquait d'être comblé par les soviétiques ou les chinois. Dans ce cas, les Etats-Unis tentèrent des interventions plus au moins opportunes et souvent mal interprétées, à la fois par l'ancien colonisateur et surtout par les africains, surprirent du rôle substantiel joué par eux. Ces atermoiements et ce double langage qui seront l'apanage de la politique américaine en Afrique, conduiront à une certaine incompréhension entre les parties. Les Etats-Unis feront sans cesse preuve d'indécision sur la position à adopter dans telle ou telle autre situation spécifique et les contradictions seront monnaie courante parmi les décideurs. Il faut cependant reconnaître que la pléthore d'intervenants, souvent soumis à des influences différentes, sensibilisés par des motivations et des intérêts divers et parfois opposés, ne pouvait qu'aboutir à un tel résultat. A cette impression de flou et d'incertitude, se superpose un intérêt accru des Etats-Unis pour le continent noir depuis l'accession à l'indépendance des pays africains.

Dans le même angle d'idée, l'auteur soutient que les intérêts américains en Afrique sont exclusivement perçus sous l'angle économique et stratégique. S'il est vrai que, dans leur relation avec le continent noir, ces facteurs sont déterminants, il n'en demeure pas moins que l'Amérique essaie aussi de projeter une image d'elle-même sous tendue par des grands principes fondamentaux que d'aucuns diront des mythes.

Le secrétaire d'Etat, Alexandre Haig, s'exprimait d'ailleurs en ces termes : « Notre politique étrangère doit faire partie de ce que nous sommes, de l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes et de l'image de notre pays que nous souhaitons offrir au monde. »7(*)

FUNDI LUKOKI,8(*) traitant de « la souveraineté des Etats sur leurs ressources. Cas de la République Démocratique du Congo » souligne que l'inégalité des Etats à disposer de leurs ressources naturelles persiste toujours en dépits des efforts déployés dans divers domaines. Les Etats puissants cherchent toujours à imposer leur volonté aux Etats faibles et sous développés. Le cas illustratif est la présence américaine en Irak sous prétexte de démocratiser le régime irakien, alors que le soubassement est économique à savoir le pillage de leurs richesses.

Il présente le mécanisme pour que la RDC affirme et exerce son droit de disposer souverainement de ses ressources. Pour ce faire, il lui faut limiter les activités des puissances étrangères à travers leurs transnationales qui, en vertu des concessions leur accordées, s'accaparent des ressources nationales du pays et constituent une entrave à ses efforts. Elles constituent par la suite autant d'atteinte à la souveraineté et autant de tentatives d'exploitation illicite de principales ressources du pays. Il ajoute que la renégociation des accords sur les matières premières et principales ressources s'avère nécessaire afin de tenir compte des aspirations du peuple congolais d'acquérir davantage l'indépendance économique et promouvoir une politique de développement. Celle-ci ayant pour fondement principal la maîtrise et la jouissance de ressources naturelles de son sol et sous sol que le Congo pourrait disposer de ces richesses et prévoir son décollage économique. Dans son travail, il a élucidé d'abord les avantages qui découlent du respect du principe de souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles. Dans les relations interétatiques, il montre en plus les effets de l'inégalité des Etats à disposer de leurs ressources.

En fait, nous sommes reconnaissants de la pertinence du travail de LUKOKI. Cependant, nous ne sommes pas satisfaits du remède apporté à la problématique de l'indépendance économique de notre pays tel qu'il l'a esquissé. Il souhaite limiter les activités des puissances étrangères et renégocier les accords sans dire comment extirper les racines du mal. Pour nous, la mise à mal de la souveraineté de la RDC par les intérêts de grandes puissances nous préoccupe au plus haut degré.

Dans son mémoire, SANGBA MBOLOWELI Bienvenue,9(*)s'est penché sur « les enjeux géopolitiques de grandes puissances dans la sous région des grands lacs africains », il a été curieux de savoir pourquoi est alimentée la conflictualité entre les grandes puissances dans la sous région des grands lacs africains et d'en connaître les répercussions qui découlent de cette diversité dans la région des grands lacs. Par ailleurs, il soutient que les matières premières sont d'une grande importance pour le fonctionnement et l'avancement de leurs industries et technologies. Les grandes puissances n'ont jamais hésité à alimenter des divergences d'intérêts entre les Etats de la dite région des grands lacs africains ; et à intervenir dans les opérations de maintien de la paix dans cette région conflictuelle. Il rappelle qu'il n'y a jamais eu des guerres sans victimes, sans dégâts matériels et collatéraux. IL se paraphrase en stipulant qu'en géopolitique, les ressources restent l'enjeu primordial de la conflictualité entre les Etats et les groupements socio-éthniques dans le monde. En effet, ce qui conduit à la diversité et / ou à la conflictualité, c'est l'esprit de tout vouloir pour soi et le désir de rapace qui sont liés à la nature des Etats et de ces groupements. Si son travail a eu comme champs d'investigation la région des grands lacs africains en tentant de mentionner ceux qui alimentent la conflictualité entre les grandes puissances dans cette région, le notre porte sur la RDC dans sa mise en mal par les intérêts de grandes puissances.

KAKULE LUHI GEORGES10(*)s'est appesanti sur « la politique étrangère de la République Démocratique du Congo face aux défis du commerce international ». Dans son travail, il veut proposer les conditions nécessaires pour déclencher une véritable « indépendance » donnant libre manoeuvre à la politique étrangère de la RDC devant les défis du commerce international. Selon lui, pour que la RDC s'adapte au système international anarchique aujourd'hui mu par les tenants et les aboutissants du commerce international, il faut ajuster les moyens au but poursuivi. Informé que la défense et les affaires étrangères sont deux faces d'une même médaille, il trouve bon de renforcer l'administration des affaires étrangères par une structure d'appuis à la présidence et associée à la défense nationale. Conscient de la situation « exceptionnelle permanente » de la politique étrangère par rapport à la politique interne comme le préconisent les réalistes, il a du reste demandé un budget connexe pour les affaires étrangères et la défense afin non seulement d'assurer la défense de la nation mais aussi de prévenir la prochaine guerre du pétrole et d'éventrer le complot de balkanisation du pays.

L'auteur souhaite que ce budget spécial soit alimenté par la rente du pétrole en vue de répondre aux troisièmes défis du commerce international : défendre la nation et prévenir les guerres futures.

Dans le domaine économique en effet, la souveraineté ne se décrète pas, elle se conquiert et s'acquiert au prix d'un dur labeur synonyme d'essor économique qui exprime mieux l'acquisition de puissance recherchée par toute politique étrangère d'un Etat. Dans la même démarche, pour pérenniser la présence de la RDC sur la scène internationale dans le contexte de la mondialisation, il préconise sa refondation. Cette refondation passe par la négociation de certaines catégories d'aide avec d'autres structures qui en dépendent et, partant, la réaffirmation de l'Etat tel que proclamé par sa constitution devant le concert des nations et la réappropriation par les Congolais de la gestion intégrale de leur pays

Si dans son travail, le chercheur a montré la problématique de la substance de la RDC en tant qu'Etat souverain dans le système international et en prenant la RDC qui voit sa politique étrangère mesurée aux défis du commerce international ; le notre traite des intérêts de grandes puissances sur la souveraineté de la RDC.

Bref, tous ceux qui nous ont précédés, ont abordé des aspects pertinents de l'étude qui nous préoccupe. Mais nul n'a jusque là, à notre avis, proposé la question des intérêts de grandes puissances battant à brèche la souveraineté de la RDC. Ce qui nous amène à un questionnement.

* 1 MWAYILA TSHIYEMBE ,  « Ambition rivale dans l'Afrique des grands lacs » in le monde diplomatique. N°29, Janvier 1999, p. 49

* 2 NZANZU MUKESYAYIRA, La République Démocratique du Congo face aux enjeux géopolitiques dans les Relations internationales en Afrique centrale, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UOR/ Butembo, 2010-2011, p. 1

* 3 C Brackman, les nouveaux prédateurs, politique des puissances en Afrique centrale, ed. Fayard, Bruxelle, 2003, p. 49

* 4 Idem, p. 50

* 5 KAKULE MATUMO, Congo-Afrique la libération, PUB, Bruxelles,2000, p 97-108

* 6 ALCARDI mene, La politique africaine des Etats-Unis, Ed. économica, Paris, 1984, p.351

* 7 Extrait du discours prononcé par l'ancien secrétaire d'Etat américain, Alexander Haig, devant l'association du barreau américain. La nouvelle-orlean, le 12 Août 1981 en USA Document, Paris, 1981.

* 8 FUNDI LUKOKI, La souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles : Cas de la RDC, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UNIKIN, 2006-2007.

* 9 B. SANGBA MBOLOWELI, Les enjeux géopolitiques de grandes puissances dans la sous région des grands lacs africains, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UOR/ Butembo, 2006-2007

* 10 G. KAKULE LUHI, La politique étrangère de la République Démocratique du Congo face aux défis du commerce internationale, mémoire, inédit, FSSPA, RI, UOR/ Butembo,2001-2011.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo