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L'agriculture en Provence Alpes côte d'azur : étude de la représentation sociale des agriculteurs en paca.

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par Fiona CHARVET
Université de Provence Aix Marseille I - Master de psychologie sociale de la communication et du marketing 2010
  

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LA THÉORIE DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES

DÉFINITION DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES

HISTORIQUE

L'origine des représentations sociales peut remonter jusqu'à Durkheim et son concept de « représentation collective »(1895). Durkheim avait introduit ce thème pour montrer la primauté du social sur l'individuel. En effet, il distinguait les « représentations collectives » des « représentations individuelles ». « Si l'on peut dire, à certains égards, que les représentations collectives sont extérieures aux consciences individuelles, c'est qu'elles ne dérivent pas des individus pris isolément, mais de leur concours ; ce qui est bien différent » (Durkheim, 1898, p.20). Les « représentations collectives » étaient partagées par l'ensemble d'une société, elles étaient stables et résistaient au temps contrairement aux « représentations individuelles » qui faisaient l'objet de variations considérables. Mais c'est en 1961 que Moscovici élabore la théorie des « représentations sociales ». Moscovici utilise la notion de « représentation sociale » dans son étude consacrée à l'image de la psychanalyse dans la société française. Pour Moscovici les opinions et les mentalités sont en perpétuels changements et ne sont pas partagées par tous les membres d'une société au même moment. Le concept de « représentations sociales » occupe une place intermédiaire entre les « représentations collectives » et les « représentations individuelles », elles sont consensuelles dans le cadre d'un groupe mais pas à l'échelle de toute une société et elles sont stables mais peuvent quand même évoluer au fil du temps ou accueillir des variations individuelles.

DÉFINITION

Les représentations sociales sont généralement définies comme des « connaissances de sens commun » dans le sens où elles incluent l'ensemble des croyances et connaissances produites et partagées par les membres d'un groupe, à propos d'un objet.
Les représentations sociales, en psychologie sociale ont été définies comme un savoir commun à un groupe, « une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social ou culturel » (Jodelet, 1989, p. 53).
Elles sont un lieu privilégié de la pensée sociale. « L'expression de pensée sociale désigne à la fois la spécificité de la pensée quand elle prend pour objet les phénomènes sociaux et la détermination constitutive de cette pensée par des facteurs sociaux. » (Rouquette, 1998, p.13) La pensée sociale se distingue de la pensée rationnelle, en ce que la pensée rationnelle est une pensée mise en oeuvre par les experts, les scientifiques, elle est fondée sur une logique universelle alors que la pensée sociale est une pensée propre à chaque groupe. Les représentations sociales sont constituées d'un ensemble de normes, valeurs, croyances, opinions et attitudes inhérentes à un groupe. Elles sont des constructions mentales de la réalité, propres à chaque groupe. En effet les représentations sociales des uns, ne sont pas celles des autres, elles peuvent différer selon les positions sociales ou idéologiques. C'est là, la différence entre les représentions collectives de Durkheim qui sont partagées par tous et les représentations sociales qui sont partagées à l'intérieur d'un groupe.

FONCTIONS

Les représentations sociales ont pour fonction principale d'interpréter la réalité en entretenant des rapports de symbolisation et en lui attribuant de la signification.
Il n'existe pas, à priori, de réalité objective, toute réalité est représentée, un objet n'existe, que part la vision d'un groupe de cet objet. C'est la relation entre le sujet et l'objet qui détermine l'objet, l'individu ou le groupe s'approprient la réalité en la reconstruisant dans son système de valeurs. Une représentation est toujours une représentation de quelque chose pour quelqu'un. Toute représentation est donc une forme de vision globale et unitaire d'un objet.
Mais les représentations d'un objet vont au delà d'une simple image de la réalité, ce sont des constructions, Moscovici les appelle des « remodelages mentaux » qui font intervenir plusieurs mécanismes sélectifs, tels que des associations dues au processus d'évocation, des filtrages.
Mais c'est une activité qui est socialement marquée, elle se réalise dans le groupe. Les représentations sociales sont donc, à la fois cognitives et sociales. En effet une représentation est élaborée par des sujets actifs à travers des processus cognitifs mais ces processus cognitifs sont déterminés par le contexte social dans lequel elles sont élaborées. La construction d'une représentation sociale suppose une intervention des modèles, croyances, normes et valeurs du groupe. Les représentations sociales sont des constructions sociocognitives.
Elles restructurent la réalité pour permettre une intégration à la fois des caractéristiques objectives de l'objet, des expériences antérieures du sujet et de son système d'attitudes et de normes. Les représentations constituent un ensemble de croyances, de savoirs, d'opinions et d'attitudes construites par des groupes, par le biais d'interactions à propos d'un objet. Les informations issues de l'objet sont catégorisées, transformées, corrigées de façon à donner, à créer une réalité concrète pour le sujet. Elles sont donc le résultat d'une reconstruction de la réalité à laquelle le sujet est confronté.

Selon Moscovici, une représentation sociale comporte trois dimensions:
Elle comporte à la fois des éléments relevant des attitudes, de l'information mais aussi du champ de représentation :

1. Des attitudes, car les représentations sociales comportent des éléments permettant au sujet un positionnement, positif ou négatif par rapport à l'objet de la représentation.

2. De l'information, en effet une représentation contient et organise un certain nombre de connaissances sur l'objet de la représentation. Ces connaissances peuvent être plus ou moins fondées, précises ou stéréotypées.

3. Finalement le champ de représentation définit l'ensemble des informations cognitives et affectives organisées et structurées.

Elles fonctionnent comme des systèmes d'interprétations de la réalité, elles lui attribuent des significations. L'activité de reconstruction est socialement marquée, elle ne peut pas se manifester indépendamment du champ social dans lequel elle s'insère. Le remodelage de l'objet est régulé socialement, il fait intervenir des croyances, des modèles, des normes auxquelles le groupe adhère. C'est parce qu'elles sont générées collectivement qu'elles peuvent être partagées par les membres d'un même groupe. Cependant il faut noter qu'une représentation sociale se fait à propos d'un objet lui-même social, c'est-à-dire un objet qui constitue un enjeu pour le groupe, sur lequel les sujets sont amenés à porter des jugements, des opinions.

Comme nous l'avons dit plus haut une représentation fonctionne comme un système d'interprétation de la réalité, elle régule les relations entre les individus et leur environnement, et représente un guide pour l'action. Nous pouvons dire que, « chaque fois que nous acquérons ou modifions une représentation sociale nous changeons par la même occasion un certain nombre de comportements dirigés vers les autres et vers nous même. » (Moscovici, 1986, cité par Beauvois et al, In Perspectives cognitives et conduites sociales) Elles déterminent et orientent les comportements des individus, mais elles sont elles-mêmes modifiables par nos comportements et nos pratiques.
Les représentations sociales jouent un rôle fondamental dans la dynamique des relations sociales et dans les pratiques car elles répondent à quatre fonctions (Abric, 1994, p.15):

1. La fonction de savoir

Les représentations sociales permettent de comprendre et d'expliciter la réalité, en intégrant les connaissances acquises dans un système de valeurs auxquelles les sujets adhèrent. Elles facilitent la communication sociale, en constituant «un cadre de référence commun» (Abric, 1994, p.15), qui rend possible les échange sociaux.

2. La fonction identitaire

Les représentations sociales définissent l'identité, en permettant aux groupes et aux sujets de se situer dans le champ social. Elles permettent aussi de sauvegarder la spécificité de son groupe et son image positive car conforme à son système de valeurs et de normes.

3. La fonction d'orientation

Les représentations sociales guident les comportements et les pratiques. Les représentations peuvent déterminer pour le sujet, dans une situation donnée la démarche cognitive qui va être adoptée. Elles produisent aussi un système d'anticipation, déterminant par avance les interactions dans une situation. Finalement les représentations sont aussi prescriptives, elles définissent ce qui est bien vu, tolérable ou inacceptable.

4. La fonction justificatrice

Les représentations sociales permettent à posteriori de justifier les prises de position et les conduites des sujets dans une situation donnée.

Les représentations sociales supposent donc une activité de reconstruction du réel, et font intervenir des processus socio cognitifs, elles sont caractérisées par une double composante, cognitive et sociale. Cette fonction constitutive de la réalité est rendue possible par deux processus : l'objectivation et l'ancrage.

L'OBJECTIVATION

L'objectivation est le processus par lequel le groupe va naturaliser l'objet, c'est-à-dire le rendre concret. Ce processus simplifie les éléments d'informations, et concrétise les notions en les résumant à grands traits à partir d'une logique interne au groupe. L'information est simplifiée et remodelée pour s'inscrire dans la logique du groupe, l'objectivation permet donc une économie cognitive. L'objectivation passe par deux étapes, la première est la sélection perceptive, par laquelle certaines informations sont retenues et d'autres sont rejetées ou ignorées. La sélection perceptive peut donc être assimilée à une fonction de filtrage selon laquelle les informations congruentes avec les valeurs du groupe seront retenues.
La deuxième est la décontextualisation par laquelle les éléments retenus sont isolés de leur contexte pour prendre une signification globale plus proche des attentes du groupe.

L'ANCRAGE

L'ancrage est le processus qui permet l'enracinement social de la représentation, c'est à dire l'intégration de l'objet dans un ensemble de connaissances préexistantes. La construction de la représentation étant une activité sociale c'est en référence aux croyances et valeurs du groupe qu'elle s'opère et auxquelles elle doit être liée. Par ce processus on rend familier ce qui est étrange en construisant la représentation à l'aide de croyances, valeurs et savoirs qui sont inhérents au groupe. L'ancrage permet d'accrocher quelque chose de nouveau, l'objet de la représentation, à quelque chose d'ancien, le système de valeurs du groupe.

Une représentation sociale est donc une forme de connaissance de la réalité, et l'activité par laquelle cette connaissance a été construite. Selon les termes d'Abric (1987, p.64), une représentation sociale est à la fois « le produit et le processus d'une activité mentale par laquelle un individu ou un groupe reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification ».

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery