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L'agriculture en Provence Alpes côte d'azur : étude de la représentation sociale des agriculteurs en paca.

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par Fiona CHARVET
Université de Provence Aix Marseille I - Master de psychologie sociale de la communication et du marketing 2010
  

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DISCUSSION

La deuxième partie de l'étude nous a permis de calculer l'image des agriculteurs ainsi que celle des fruits et légumes. De cette façon nous avons pu vérifier que la crise des agriculteurs n'était pas simplement dûe à une mauvaise image globale de l'un ou de l'autre ou des deux. Nous avons trouvé que ce n'était pas le cas. L'image des agriculteurs est supérieure à la moyenne et tendrait plutôt vers une « très bonne image » que vers une « très mauvaise image » avec une moyenne de 6,47 de même pour les fruits et légumes qui eux jouissent d'une moyenne de 7,67.
Nous avons alors, fait l'hypothèse d'une part, d'une concordance entre les représentations des fruits et légumes et celles des agriculteurs et d'autre part que l'un des critères de la représentation d'un bon fruit ou légume, probablement un des critères centraux, est remis en cause par les agriculteurs.

Les associations verbales réalisées pour les agriculteurs et pour les fruits et légumes nous ont permis de déceler des similitudes entre les critères de ces deux représentations.
En effet, certaines des associations peuvent se retrouver pour les agriculteurs et pour les fruits et légumes. Ces dernières sont ; le critère « de qualité », le « bio », le fait que les produits soient « locaux ou régionaux »  et finalement qu'il ne serait « pas de produits chimiques ». De plus, cette dernière association, « pas de produits chimiques » a, dans les deux cas, un rang moyen qui tend vers 1. Ce qui nous permet de faire l'hypothèse qu'elle fait partie du noyau central des deux représentations.
Ceci nous a permis de faire l'hypothèse que ce critère, essentiel dans le choix de l'achat des fruits et légumes est perçu comme non respecté, de la part des agriculteurs. Cette hypothèse a été vérifiée dans la deuxième partie de l'étude où les sujets indiquent si pour eux, les agriculteurs possèdent les caractéristiques, qu'on leur propose, pour l'association « pas de pesticides » la moyenne est de 3,47 c'est-à-dire qu'elle tend vers « Pas d'accord ». Alors que lorsque les sujets doivent indiquer quels critères sont importants dans leur choix d'achat de fruit et légumes, pour l'association « pas de produits chimiques » nous avons obtenu une moyenne de 8,09, c'est-à-dire tendant largement vers « très important ».

Après avoir mis en lumière le non-respect de la part des agriculteurs du critère « pas de pesticides ou produits chimiques », nous avons émis des hypothèses de centralité pour les éléments de la représentation des agriculteurs et celle des fruits et légumes. Pour les agriculteurs nous avions les éléments « pas de pesticide »; « aime la terre » ; « aime et respect la nature » ; « écologiste » et «  travailleur ». Pour les fruits et légumes nous avions, « pas produits chimiques » ; «  frais » ; « bons » ; « naturels » et « de saison ». Nous notons que la plupart des éléments sur lesquels porte l'hypothèse de centralité, que ce soit pour les agriculteurs ou pour les fruits et légumes, font référence à une agriculture biologique.

Au-delà de l'analyse des critères individuels nous avons dégagé des facteurs relatifs à la représentation des fruits et légumes ainsi que celle des agriculteurs. Rappelons que les facteurs dégagés, concernant les agriculteurs sont d'une part la « valorisation professionnelle du secteur », sur lequel saturent les critères suivants ; travailleurs, persévérants, courageux matinaux, aiment leur travail, passionnés, compétents et aiment la terre. Et d'autres part, « Lien agriculture/ nature » sur lequel saturent les critères, aiment la terre, écologistes, agriculture biologique, aiment la nature, agriculture de qualité et sans pesticides.
Les facteurs concernant les fruits et légumes sont quant à eux, les « Produits naturels », regroupant les critères ; sans produits chimiques, biologiques, naturels, de qualité et bons. Le deuxième est « Freins à la consommation » sur lequel on trouve le prix et l'aspect et pour finir le facteur « Attentes » avec les critères, parfumés, mûrs, frais, régionaux et de saison.

Les analyses de régulations sociales sur les facteurs des agriculteurs font ressortir que, l'âge et la situation familiale influent sur la dimension « Lien agriculture/ nature ». Les personnes célibataires et les jeunes pensent que les agriculteurs correspondent à ce profil. Pour ce qui est des facteurs sur les fruits et légumes on peut observer que le genre, l'âge, le milieu de vie et le fait d'avoir des enfants ou non, influent sur la dimension « attentes ». Dans le sens ou les femmes, les personnes de plus de 45ans, les personnes vivant en milieu rural et les personnes avec enfants y accordent plus d'importance. L'âge influe également sur l'image des fruits et légumes, les jeunes en ont une meilleure image. Par contre on note l'absence d'influence sur l'ensemble des dimensions, de la fréquence d'achat.

Nous avons analysé les liens qu'il y avait entre les facteurs mis en avant, les images des fruits et légumes et des agriculteurs. Nous avons observé que les deux dimensions relatifs aux agriculteurs ont tous deux une influence positive sur l'image des agriculteurs, bien que le facteur « Lien agriculture/ nature » ait une influence bien plus importante (â std=.683) que le facteur « valorisation professionnelle du secteur » (â std=.351).
Pour ce qui est des facteurs relatifs aux fruits et légumes, seul le facteur « freins à la consommation » a une influence sur leur image. Dans le sens où, plus les gens accordent d'importance aux freins plus ils ont une bonne image des fruits et légumes, ce résultat peut s'expliquer par le fait que les freins ne sont, en fait, que des freins à la consommation du bio, les personnes y accordant de l'importance pensent donc probablement que les fruits et légumes présentent certaines caractéristiques du bio.

Nous avons également étudié le croisement entre les dimensions relatives aux fruits et légumes et l'image des agriculteurs ainsi que celui entre les dimensions relatives aux agriculteurs et l'image des fruits et légumes Nous avons trouvé que les deux facteurs des agriculteurs « valorisation professionnelle du secteur » et « Lien agriculture/ nature » ont une influence sur l'image des fruits et légumes. Mais comme pour l'image des agriculteurs l'influence du facteur « Lien agriculture/ nature » a une influence plus importante (â std=.526) que celui du facteur « valorisation professionnelle du secteur » (â std=.226). Nous confortant dans notre hypothèse que le « Lien agriculture/ nature » est essentiel aux yeux des consommateurs.
En ce qui concerne l'image des agriculteurs, comme pour l'image de fruits et légumes seul le facteur « freins » à un effet.

Nous avons également étudié les liens qu'ils y avaient, ou s'il y en avait, entre les facteurs relatifs aux fruits et légumes et ceux relatifs aux agriculteurs. On observe alors, les résultats suivants : les sujets qui considèrent que les agriculteurs correspondent aux caractéristiques de la dimension « valorisation professionnelle du secteur » accordent plus d'importance dans l'achat de leur fruits et légumes aux critères de la dimension « produits naturels » et « attentes ». Face à ce résultat nous pouvons supposer que, les personnes pensant que les agriculteurs correspondent plus à un aspect travailleur plutôt qu'à un aspect porté vers le respect de la nature, font plus attention lorsqu'ils achètent leurs fruits et légumes aux critères composant les « attentes » et les « produits naturels » car ils estiment que leurs fruits et légumes sont susceptibles de ne pas présenter ces caractéristiques.
Par contre, nous observons également que les sujets qui pensent que les agriculteurs correspondent aux critères de la dimension « lien agriculture-nature » accordent plus d'importance aux critères composants la dimension « freins à la consommation » des fruits et légumes. Dans ce cas-là, nous supposons que c'est justement parce que les agriculteurs sont perçus comme respectueux de la nature que les sujets pensent que les fruits et légumes qu'ils achètent sont susceptibles de leurs convenir mais risque de présenter des freins tel que le prix ou l'aspect. Nous notons que ces freins sont ceux que l'on trouve dans l'achat du bio.

LIMITES

1. Dans notre étude nous avons étudié les régulations sociales au niveau des facteurs seulement et pas sur les critères. Il serait intéressant de prendre en compte plus de variables indépendantes dans les associations verbales pour pouvoir faire une analyse factorielle des correspondances (AFC) et dégager les axes factoriels les plus significatifs, c'est-à-dire mettre en lumière les correspondances entre les différentes variables et les associations recueillies. En effet l'AFC permet de traiter les fréquences d'apparition des mots et de les croiser avec l'appartenance des répondants à des groupes définis par leur statut social. Ce qui nous renseigne sur les liens entre l'appartenance des individus aux groupes et leurs réponses.
Dans cette étude les associations verbales différencient seulement les hommes des femmes et les plus de 40ans des moins de 40ans. Avec plus de variables peut être que les ancrages sociologiques de certains critères auraient été mis en lumière. Par la suite cela nous aurait peut-être permis de focaliser notre attention dans l'étude expérimentale sur les variables socio démographiques les plus pertinentes.

2. Comme nous l'avons dit, les régulations sociales ont été étudiées. Cependant dans notre étude nous prenions surtout en compte des variables sociales, tel que le genre, l'âge, la profession et catégorie socioprofessionnel et le milieu de vie. En plus de ces variables nous regardions le mode de consommation et la fréquence d'achat mais nous aurions pu prendre en compte des variables qui renvoient aux positions idéologiques. En effet nous avons noté que la représentation des agriculteurs ainsi que celle des fruits et légumes comprenaient plusieurs critères qui faisaient référence au bio, il serait donc intéressant de voir les modulations qu'apporte l'intérêt pour le bio de façon général à ces représentations.

3. Dans notre étude la variable milieu de vie, n'a que peu d'effet, mais peut être est ce dû à un manque de précision dans la question. Il aurait fallu être plus précis ou proposer plus de modalités pour la variable milieu de vie. La pertinence pour cette question d'une réponse à deux modalités peut clairement être remise en cause. En effet dans notre questionnaire les sujets devaient obligatoirement se positionner sur campagne ou ville, alors qu'un certain nombre vivaient en périphérie et ne savaient donc pas très bien où ils se placer. Cette difficulté nous a peut être amené à avoir des résultats moins nets et des divergences d'opinion amoindries.

4. Dans notre étude nous avons émis des hypothèses de centralité sur les éléments dégagés grâce à l'association verbale. Cependant, il serait intéressant de refaire de nouveaux questionnaires de mise en cause avec les éléments dégagés pour les agriculteurs et ceux pour les fruits et légumes, et ainsi vérifier la centralité des items. En effet, la méthode d'évocation hiérarchisée nous a permis d'émettre des hypothèses sur la centralité des items mais non de la vérifier. Ceci nous permettrait de vérifier si les éléments centraux sont les plus importants pour les sujets et créent le plus de liens.

5. Nos questions sur le mode de consommation ont abouties à très peu d'effet, mais cela est peut-être dû à un manque de divergence dans la population étudiée. Il serait, par conséquent, intéressant de refaire passer les questionnaires en équilibrant la variable, lieux d'achat des fruits et légumes. En prenant

· 32 personnes qui achètent leurs fruits et légumes en grande surface 

· 32 personnes qui achètent leurs fruits et légumes au marché

· 32 personnes qui achètent leurs fruits et légumes chez le producteur

· 32 personnes qui achètent leurs fruits et légumes en AMAP

Cette répartition nous permettrait peut-être d'avoir plus de chance de mettre en lumière des différences dûes au mode de consommation. Dans notre étude trop peu de personnes consomment directement chez le producteur et quasiment aucune personnes n'achètent ses fruits et légumes en AMAP.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle