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Enjeux énergétiques et insécurité dans le golfe de Guinée: contribution à  l'étude des menaces liées à  la ruée vers le pétrole au Nigéria.

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par Fabrice NOAH NOAH
Université de Yaoundé II- Soa - Diplôme d'études appliquées en géostratégie 2011
  

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B- L'échec des institutions financières internationales dans le processus de développement du Nigéria :

Il est difficile de voir les bénéfices, pour les nigérians, de la présence des IFI dans le secteur pétrolier de leur pays trente ans après leur arrivée. La pauvreté est toujours importante dans le pays et de nombreux nigérians n'ont pas encore accès à des besoins élémentaires comme l'eau, l'électricité, les soins de santé ou même à une éducation de qualité.541 Dans le delta du Niger, les populations vivent dans une précarité que viennent aggraver les conséquences écologiques et économiques de la pollution pétrolière. Le coût humain de l'activité pétrolière au Nigéria traduit le peu d'importance accordée au sort des populations. Ici, comme dans de nombreux autres pays pétroliers du Golfe de Guinée, les bénéfices financiers de l'industrie passent avant le bonheur des populations. Les institutions financières internationales, en leur qualité de premiers partenaires multilatéraux ou bilatéraux du secteur pétrolier nigérian, ont une grande responsabilité dans la situation économique et sociale précaire du premier producteur de pétrole d'Afrique. Elles sont les complices du développement, dans le pays, d'une industrie pétrolière prédominante et surtout incapable de régler le problème du sous-développement.

Les institutions financières internationales, censées oeuvrer pour le redressement des économies des pays en difficultés, se sont montrées incapables d'atteindre leurs objectifs en Afrique comme ailleurs.542 Au Nigéria, elles n'ont pas pu contraindre les autorités politiques et les autres acteurs du secteur pétrolier à assurer le bonheur des populations. Ceux-ci ont fait peu de cas des conditionnalités environnementales ou de développement humain, de ces partenaires financiers, dans la conduite de leurs activités. Les compagnies pétrolières par exemple n'ont pas, ou peu, réalisé leurs promesses d'investissements dans des technologies plus respectueuses de l'environnement ou dans des projets capables d'améliorer significativement les conditions de vie des populations des régions pétrolières. De même, les stratégies de lutte contre la pauvreté mises sur pied par les dirigeants du pays se sont révélées inefficaces depuis plusieurs années. La création de la Commission de Développement du Delta du Niger, censée conduire des projets de développement dans la principale région pétrolière du pays, n'y a pas encore permis une réelle amélioration des conditions de vie des habitants. Malgré cela, les institutions financières internationales continuent d'investir dans l'amont pétrolier, se rendant ainsi complices de l'action des multinationales et des hommes politiques nigérians. Au Nigéria, elles ont privilégié, comme leurs consoeurs les agences de crédit à l'exportation, leurs profits au détriment de l'aspect social et humanitaire de leur activité.

541 -Cf. supra

542 - L'incapacité dont elles font preuve dans la résolution de la crise de la dette en Grèce, en Espagne, au Portugal ou en Italie témoigne de leur inadaptation aux évolutions actuelles du monde et du caractère irréaliste et improductif de leurs missions.

Noah Noah Fabrice, Science po 5, Université de Yaoundé II-Soa. Page 125

Enjeux énergétiques et insécurité dans le golfe de Guinée : contribution à l'étude des menaces liées a la ruée vers le pétrole au Nigéria.

La solution à l'échec de l'action des institutions financières internationales au Nigéria réside dans un changement radical de leurs priorités. Elles devraient se monter plus fermes face aux autorités politiques et aux compagnies pétrolières internationales et n'entretenir des relations économiques et financières qu'avec les « bons élèves ». Elles pourraient par exemple les obliger à faire des efforts supplémentaires en matière de transparence dans les transactions financières. Le suivi des recommandations de la NEITI543 doit constituer, à cet effet, la base de leur engagement avec un quelconque partenaire pétrolier. L'intensification de la lutte contre la pauvreté et les détournements de fonds doit être une des conditionnalités de leurs prêts. Les IFI ont l'obligation, pour la réussite de leur mission, de demander aux autorités politiques des gages de leur engagement plus ferme à lutter contre les crimes économiques. Le renforcement des capacités des organismes de lutte contre la corruption et de la société civile doit être recommandé et encouragé à cet effet. En outre, les institutions financières internationales ne peuvent réaliser leur objectif de lutte contre la pauvreté qu'en exigeant de leurs partenaires un plus grand investissent dans des projets de développement. Les missions de contrôle de l'application des promesses des acteurs du secteur pétrolier nigérian, en matière de développement, doivent se faire plus régulières et surtout appliquer des sanctions fermes à l'endroit des contrevenants. Les institutions financières internationales pourront alors prouver, par leur engagement à l'amélioration des conditions de vie des nigérians, l'utilité de leur présence dans le pays et leur capacité à y promouvoir bonne gouvernance et transparence. L'oeuvre de dénonciation qu'effectuent les organisations non gouvernementales mérite également d'être améliorée.

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