WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Gouvernance

( Télécharger le fichier original )
par Eugène TOUNDE
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II - LE PRINCIPE DE L'ADHESION OBLIGATOIRE AUX ACCORDS DE
FINANCEMENT

Pour comprendre le principe d'adhésion obligatoire aux accords de financement octroyés par les partenaires financiers, il convient d'abord d'expliciter la notion même de contrat d'adhésion (A), afin de mesurer l'impact que ceux-ci peuvent avoir sur l'exécution harmonieuse du projet (B).

A- LA NOTION DE CONTRAT D'ADHESION

Dans la conception classique libérale, le contrat est censé être de deux parties égales en droit, et qui discutent librement du contenu de leur accord : c'est le contrat de gré-à gré. Or la pratique moderne montre que le contrat d'adhésion est l'aeuvre exclusive de l'une des parties généralement plus puissante économiquement que l'autre. Cette dernière peut seulement adhérer ou non à un ensemble de clauses comme ce qui se passe avec les emprunteurs de la Banque mondiale et les autres agences de coopération au développement international.

Un contrat d'adhésion est un contrat dont le contenu contractuel a été fixé, totalement ou partiellement, de façon abstraite et général avant la période contractuelle.

Dans un contrat d'adhésion du type qui semble en vigueur au PFTT, les clauses sont rédigées à l'avance. L'accord des contractants n'est plus que la condition d'application des clauses. Georges Berlioz dans son ouvrage : « Contrat d'adhésion », considère les contrats bancaires comme le domaine d'élection des contrats d'adhésion. Selon cet auteur, ceux-ci sont établis sur les formules préétablies par la Banque, à des conditions que cette dernière, sauf dans les cas d'opérations extrêmement importantes, n'accepte pas de discuter.

En effet, au regard de ce qui précède, on pense que les gouvernements de la CEMAC n'ont pas eu l'opportunité de discuter de tous les aspects qui entrent dans l'accord de financement signé avec la Banque mondiale. La pratique des contrats d'adhésion étant

75 Lavagnon A.IKA : « La gestion des projets d'aide au développement : historique, bilan et perspective », 2005, p 131.

68

courante dans les établissements bancaires, la Banque mondiale quoi qu'elle face, est et demeure une institution bancaire et en tant que telle exerce des pratiques propre aux banques, qui malheureusement ne s'accommodent pas de l'exigence d'une stratégie de gouvernance multi-niveaux, relativement au souci d'égalité entre acteurs souhaité par Marie Claude Smouts dans « Du bon usage de la gouvernance ».

B - LES CONSEQUENCES SUR LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT

Les conséquences inhérentes à l'unilatéralisme dans l'élaboration des procédures ainsi que le principe de l'adhésion obligatoire aux accords de financement sont diverses et variées.

Il s'agit par exemple de la cohabitation des normes juridiques, mieux encore de la juxtaposition des procédures juridiques d'une part, celles de l'Etat emprunteur, et d'autre part, celles du bailleur de fonds pour gérer un même projet. De ce fait on observe dans la pratique que les Unités d'exécution appliquent très souvent et par mimétisme les directives de la Banque mondiale. Une fois confrontée à une difficulté de compréhension d'une disposition de ces dernières, l'interprétation qui est donnée relève de la pratique nationale.

Un autre aspect remarquable est la rédaction des notes administratives. Il n'est pas rare de constater que la présentation d'un certain modèle type de rapport ou de procès-verbal ne correspond pas toujours aux techniques de rédaction administrative pratiquées dans l'administration des gouvernements bénéficiaires du financement. Cet état de chose conduit inéluctablement à la production des documents de qualité discutable, empêchant ainsi les agents d'exprimer librement leur connaissance dans le rendu des rapports en raison de l'exigence du respect des modèles types, et les spécialistes des procédures du bailleur au sein du projet veillent à ceux que ceux-ci soient respectés.

Il convient dans le même ordre d'idées de signaler que, la maitrise approximative des procédures du bailleur de fonds porte un risque sérieux dans la bonne exécution du projet. Si l'on se réfère à l'exemple du Cameroun, la majorité des personnes désignées membre de la Sous - commission d'analyse (SCA) n'ont pas suffisamment connaissance des procédures contractuelles de la Banque mondiale. Le renvoi régulier des rapports des SCA le démontre suffisamment.

Eu égard à ce qui précède, on peut penser qu'il s'agit là en partie des sources, mieux encore des manquements qui induisent la sous- consommation des financements.

69

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery