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Gouvernance

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par Eugène TOUNDE
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2 2010
  

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B - ESQUISSE D'OUTILS DE GESTION DES CONTRATS

Analysant la problématique de la gestion des contrats, Lavagnon A.IKA reprenant (Muriithi et Crawford, 2003) laisse entendre que : « La littérature est (...) muette sur la façon d'adopter les outils et techniques de gestion de projet importés. Il est temps de remédier à cette question. Quels sont les concepts, outils et techniques de gestion de projet disponibles

84

pour les gestionnaires africains des projets d'aide? Quel est leur degré d'application actuelle? Quelle est la force de la relation entre l'utilisation de ces outils et techniques de gestion de projet et le succès des projets (...) ?

En effet, ce triple questionnement soulève la difficulté ou l'absence d'objectivité et de certitude qu'il y aurait à penser qu' appliquer les techniques qui ont fonctionné ailleurs en Europe donnera à coup sûr des résultats efficaces dans le contexte Africain tant les particularités existent.

Néanmoins en guise de suggestion, les spécialistes de la gestion des projets ainsi que certains chercheurs dans le domaine du développement, ont proposé des outils et techniques qui permettent de bien suivre l'exécution des contrats.

Les principaux outils et techniques usuels sont :

- Un ordonnancement logique des tâches,

- Une affectation des responsabilités

- Un diagramme de Gantt83 ,

- la courbe en S ;

- Une matrice RACI84 (R=Responsabilité, A=Autorité, C=Consulté, I=Informé)

Illustration de la matrice RACI : Tableau 3 et 4 ci-dessous.

Tableau 3.

MATRICE DES RESPONSABILITES

Exemple de taches

Entreprise

Maitre
d'ouvrage

Représentant
Maitre
d'ouvrage

Maitre
d'oeuvre

Notification des marchés

 
 
 
 

Préparation des marchés

 
 
 
 

Formulation du contrat

 
 
 
 

Réunion de démarrage

 
 
 
 

Elaboration du dossier d'exécution

 
 
 
 

83 Les étapes sont inspirées de Genest, B.-A., Nguyen, T. H. : Principes et techniques de la gestion de projets, Laval, Sigma Delta, 2002.

84 Institut supérieur Africain pour le développement de l'entreprise (ISADE), « Actes du séminaire international sur la passation des marchés : gestion et suivi des contrats », Dakar, novembre 2012.

85

Tableau 4.

MATRICE DES COMPETENCES

A

C T

I

V

I T E S

RACI

EXPERTS CLES

Chef projet

Expert 1

Expert 2

Expert 3

Expert 4

DEFINIR

A

R

I

I

I

CONCEVOIR

I

A

R

C

C

ELABORER

I

A

R

C

C

TESTER

A

I

I

R

I

La matrice de responsabilité RACI est un outil simple qui permet de lister l'ensemble d'acteur d'un projet et leur niveau d'implication. Elle évite les situations de confusion des taches au cours de la période de réalisation de l'activité.

La matrice de compétence RACI quant à elle, permet de faire une gestion optimale des potentialités de tous les intervenants dans la mise en oeuvre de l'action.

En tout état de cause, bien que convaincu qu'il n'existe pas une formule magique dont l'application seule suffirait à réussir la gestion d'un projet à l'instar du PFTT, une démarche qui tienne compte des exigences professionnelles peut contribuer efficacement à l'atteinte des objectifs escomptés. C'est dans ce sens que Lavagnon A. Ika souligne que la gestion des parties prenantes est une préoccupation majeure en gestion de projet. Elle l'est encore plus en gestion des projets de développement, compte tenu de la nature même des objectifs de développement, de leur délicatesse et de la multitude des parties prenantes. Comme on peut le voir avec Diallo et Thuillier (2004), les principales parties prenantes, à l'exception des sous-traitants, des bureaux d'études et experts sont au nombre de sept :

1. Le coordonnateur de projet lui-même, souvent un fonctionnaire, responsable du volet opérationnel du projet;

2. Un chargé de projet (task manager) basé au siège de l'institution multilatérale qui finance, superviseur responsable de la bonne exécution du projet et du respect des procédures de l'agence par la cellule nationale de gestion de projet;

3. Un supérieur hiérarchique, souvent un haut fonctionnaire ou le ministre à qui le coordonnateur rend compte localement;

4. L'équipe de projet, laquelle est sous la férule du coordonnateur;

5.

86

Le comité de pilotage qui constitue une interface avec l'ensemble de l'appareil institutionnel local concerné de près ou de loin par les projets;

6. Les bénéficiaires ou clients;

7. Le public en général.

La description ci-dessus reflète bien l'architecture du PFTT dans chaque pays pilote. Pourtant, il pouvait en être autrement pour plus d'efficacité en conférant aux cellules d'exécution et du suivi une autonomie de gestion dont le coordonnateur, en d'autres termes, le chef cellule du suivi de l'exécution serait Maitre d'ouvrage délégué, et par conséquent comptable des résultats de la mise en oeuvre du projet.

87

CONCLUSION GENERALE

88

Au terme de cette étude où il était question de montrer que la gouvernance multi-niveaux élaborée dans le cadre du Projet de facilitation du transport et du transit en zone CEMAC contribue significativement à la réalisation rapide de l'intégration régionale, il est important au moment de conclure notre analyse d'en rappeler les principales articulations.

L'un des constats de départ était que les pays de l'Afrique centrale douze ans après l'entrée en vigueur du traité instituant la CEMAC, ne parviennent pas à s'intégrer économiquement pour diverses raisons, dont on peut évoquer entre autre, l' absence de convergence des politiques publiques en matière de développement, l'existence des tracasseries de toutes sortes le long du corridor du transit, le marché intracommunautaire peu développé, le manque de compétitivité des produits au niveau mondial etc.

De ce constat et à l'avantage de l'adoption du PFTT en 2006, par les chefs d'Etat de la zone CEMAC, sa mise en oeuvre effective en 2008, avec la disponibilité des premiers financements, nous avons posé le problème de l'intégration sous régionale en termes de gouvernance multi- niveaux , en mettant en exergue l'implication des acteurs multilatéraux, bilatéraux et le secteur privé qui tiennent une part importante dans l'agenda des mutations socio- économiques (décentrement du pouvoir de décision au plan horizontal), autrefois défini exclusivement par les acteurs nationaux ou supra- nationaux dans un contexte qui reflétait deux stratégies de gestion des affaire publiques ( la centralisation et la concentration du pouvoir fortement hiérarchisé au plan vertical).

Pour aborder la problématique et fournir une réponse à la question de recherche, nous avons fait recours à la méthode systémique qui nous a permis de prendre en compte tous les éléments favorisant une bonne analyse du sujet. Celle-ci a été soutenue par une technique qualitative de collecte de données qui a facilité l'interprétation de l'expertise fournie par la Banque mondiale d'une part, et d'autre part, une technique quantitative de collecte des données qui nous a permis d'examiner l'exécution concrète du projet grâce aux sondages d'opinions, aux entretiens directifs auprès des acteurs du projet, l'expérience d'autres praticiens des projets de développement financés par des fonds autres que ceux du budget d'investissement public des Etats.

L'analyse de ces éléments, mieux encore l'exploitation de notre base de données a abouti aux principaux résultats suivants :

- La gouvernance multi- niveaux en construction dans le cadre du Projet de facilitation du transport et du transit en zone CEMAC, est un levier accélérateur de l'intégration de la zone, si tous les objectifs du développement sont atteints à la fin du projet par les différents acteurs en charge du suivi de

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son exécution (aménagement de l'infrastructure routière, aménagements des voix du chemin de fer, amélioration des conditions des voyageurs, réalisation de l'union douanière, entrée en vigueur des textes communautaires régissant le transit des marchandises) ;

- Avec l'implémentation de cette stratégie régionale de développement qui est manifestement novatrice (de gouvernance à gouvernance multi-niveaux), salutaire pour l'Afrique centrale, nous somme en présence de la remise en cause de la conception selon laquelle, se sont seules les élites gouvernementales qui élaborent et mettent en oeuvre les programmes et politiques de développement ;

- Nous retenons qu'au centre de cette stratégie s'exerce une double influence par les partenaires financiers sur les Etats d'un coté, et de l'autre la Commission de CEMAC. Une dépossession de leur monopole sur la maitrise de l'agenda de l'intégration, ce qui donne lieu à l'émergence d'autres acteurs privés qui jouent un rôle déterminant dans les mutations socio-économiques de la sous-région. Un transfert idéologique du bailleur de fonds vers les gouvernements et les citoyens des Etats impliqués au projet, élaboré en amont et devenu effectif en par l'application des procédures élaborées par ses soins.

En fin, pour tenir compte des améliorations importantes au plan économique que ce projet devrait apporter aux pays de la zone CEMAC ( la chute des prix générés par les coûts du transport élevé des produits alimentaires dans les pays de l'hinterland, la réduction du coût d'entretien des moyens de transports grâce à l'amélioration de l'infrastructure routière, la facilitation des échanges intra et extra communautaire, l'éradication des pratiques anormales par les différents intervenant de la chaîne logistique du transit des marchandises...), les insuffisances qui ralentissent encore la mise en oeuvre de ce projet (faible coordination des unités de suivi de l'exécution, maitrise approximative des procédures du bailleur de fonds en matière de passation des marchés par les membres des sous commissions d'analyse, manque de professionnalisme chez certains agents des unités de gestion du projet...) devraient être surmontées par la prise en compte des pistes de solutions contenues dans cette analyse, sans prétention d'avoir épuisé son diagnostic ou même les recettes thérapeutiques à lui administrer.

Pour autant, on n'aura pas après la réalisation totale du Projet, bouclé la boucle du développement de l'Afrique centrale, si on ne se tourne pas résolument vers nos valeurs culturelles pour y penser notre développement. Noël, disait dans ce sens : « la culture est la

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clé du développement », c'est peut être en se réappropriant notre « culture »85 que l'Afrique va définitivement s'engager vers une croissance économique durable et soutenable.

Essoh Elamé (2008), semble être de cet avis quand il déclare : « C'est à travers une perspective interculturelle du développement (...) qu'on pourra en finir avec le mythe du développement à sens unique, en reconnaissant les bienfaits des techniques et savoir faire locaux, et en respectant l'organisation socioculturelle locale à travers une approche holistique reposant sur une participation de la population dans l'élaboration et l'exécution de la planification ».

85 « Sur une base économique et intellectuelle si fragile, l'arrivée de l'homme blanc, caravanier, trafiquant, explorateur, puis missionnaire et soldat, provoqua l'effondrement des valeurs (des traditions et des religions) africaines, qui reliaient l'homme à la terre - respectée - , à ses ancêtres , à sa famille étendues à son clan. (...)

L'homme blanc apprend aux Africains à lire et à écrire, organise une société urbaine, jusque-là peu
connue. Il opprime et exploite l'homme noir. Et cependant tout ce qu'il apporte est aussitôt reconnu comme « supérieur » sans la moindre discussion, puisqu'il est le maitre. L'africain apprend les langues de l'Europe cherche à raisonner comme Descartes ou Bacon, se sert des biens de consommation européenne... ».

René Dumont, Marie-France Mottin : « L'Afrique étranglée » éd. Du Seuil, 1980 et 1982, p36.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite