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Essai sur les élites traditionnelles au Maroc

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par El Mostafa AAOURDOU
Université Moulay IsmaàŻl Meknes - Maroc - Master en science politique 2012
  

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B-Stratégies de l'immobilisme 

Le comportement particulièrement tactique de l'élite, ne peut être que le corollaire du genre des structures sociales et politiques prédominantes au Maroc. L'invariance politique serait la portée du jeu de bascule entre coteries, partis et syndicats en permanence animosité. Une manifestation de suprématie d'un segment de l'élite, pousse les autres à contracter des coalitions pour équilibrer.

Le pouvoir, et pour maintenir sa maitrise du jeu politique, développe très tôt des stratégies globales relativement cohérentes, pour faire face à des comportements tactiques de la part des segments. Il opte ainsi à maintenir les structures de l'immobilisme, quand la société est visée par des pressions, traversées de quelques tendances, bousculée par des heurts jusqu'à ses soubassements, les réactions du pouvoir auraient tentées à mettre l'ensemble de ces mouvements en oeuvre pour sauvegarder les structures de l'immobilité. Le formalisme légal (nouvelle constitution, régionalisation, élection démocratique) observé ces dernières années ne peut dévier l'acteur principal de son objectif primordial de protection et de conservation des structures en place135(*). Les élections communales de 1960, ont montrés l'aptitude du pouvoir à mettre cette opération démocratique au service du maintien de l'immobilisme, puisqu'il a réussi à rétablir le système d'élite locale, qui lui est favorable pour contrebalancer l'ascension de la bourgeoisie urbaine. En dépit des changements multiples, le makhzen préside à la création des élites à travers les partis administratifs, même les formations issues du mouvement national n'échappent à la transpercée du Makhzen136(*). Seuls les petits partis de la gauche radicale et le mouvement de « Al Adl oua al-ihssane » d'Abdesslam Yassine, fuient ce contrôle. Il est indispensable de libéraliser l'élite politique pour démocratiser d'avantage la vie politique du pays, et dépasser le statuquo. La primauté d'un seul acteur politique dérégle la vie démocratique137(*). Dans le contexte marocain qui manifestait une résistance remarquable aux facteurs de changement, la croissance démographique, la poussée de l'urbanisme, la généralisation de l'enseignement, la promotion nationale, la politique des barrages, l'INDH...sont fortement encadrés par cette stratégie d'invariance et leur résultats demeurent restreints. La vie politique se souscrit dans un cercle d'élite et de contre-élite, permettant l'hérédité des postes et des positions. Les membres de ces groupes sont tous des privilégiés, qui en dépit de la phraséologie, ils tentaient de préserver une situation de statuquo où les masses ne seraient prises en considération que pour accroitre le pouvoir de négociation. En dépit de la docilité des élites, le pouvoir ne cesse de développer des politiques et stratégies présidant à la restriction de la marge de manoeuvre de la société civile.

Paragraphe II : politique de domestication et limitations des ambitions de la mouvance sociale

La société civile selon Gramsci, désigne toute la famille, les organisations de production privés, les syndicats, les institutions religieuses, les entreprises de l'information et de l'éducation, les partis politiques et le parlement. Elle domine la société indirectement par le biais des intellectuels. Alors que la société politique, assure l'hégémonie et la direction exprimées par le pouvoir de l'Etat et l'appareil juridique. Les structures de la société civile s'activent pour la défense du citoyen contre l'abus du pouvoir de l'Etat. Au Maroc, le pouvoir repousse toute concurrence au niveau de la gestion publique, pour préserver la situation du principal acteur politique dont jouit le roi138(*). Et par conséquent, être capable de manipuler facilement l'élite rendue docile et contrôler effectivement l'administration. Cette mission est rendue possible par le monopole du pouvoir de distribution des bienfaits politiques et matériels du pouvoir, par la monarchie. La société civile fonde son existence sur la contestation de l'Etat, elle réclame la liberté et la justice alors que l'Etat est un espace de rationalité, de réglementation et de légitimité. Pour contrecarrer toute atteinte au statuquo, l'Etat développe en permanence des styles et des politiques afin d'assurer le contrôle des élites. Deux méthodes ont été tentées de bonne heure, celle de répression (A) de la domestication et sa concurrence par la création d'une fausse société civile (B).

* 135 - Abdellah Saaf, Images politiques du Maroc, op.cit, p. 80.

* 136 -Karim Guellab, actuellement président du conseil des représentants a été introduit par Mazyane Belfkih au sein du parti Istiqlal, bien qu'il n'a jamais entretenu de relations avec ce parti et en dépit de la contestation des membres de ce parti. (Driss ben Ali, dans une interview avec le quotidien Almassae n° 1758 du 18/05/2012).

* 137 - Driss ben Ali, dans une interview in le quotidien Al massae, n° 1758 du 18-05- 2012.

* 138 -Jean Charles Faladreau, «  des élites traditionnelles aux nouvelles », in revue recherches sociologiques- volume 7 - n° 1-2, 1966, pp 131-145.

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