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Enjeux socio-économiques et conservation des ressources naturelles: dynamique des populations et perspectives de gestion durable de la forêt classée de Dida (Burkina-Faso)

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par Steve Dimitri PARE
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2013
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Le taux de déforestation dans la FC de Dida est passé de 4,57% en 1992 à 34,75% en 2002. De 2002 à nos jours, cette tendance semble s'être poursuivie et au regard de la disparition de la quasi-totale de la biodiversité faunique, sans risque de se tromper, on peut dire que cette unité de conservation de la faune, aujourd'hui, n'existe en réalité que de nom.

Premièrement, l'absence de propositions concrètes pour une délocalisation probable des populations au sein de cette forêt a contribué à renforcer l'intensification et surtout l'extensification des activités agricoles mais aussi pastorales. Ce sont désormais de grandes superficies qui sont mises en culture dans la forêt, ce qui corrobore notre première hypothèse de recherche. Deuxièmement, la situation conflictuelle est fortement présente et en dehors de cadres légaux de règlement des différends entre acteurs, chacun dorénavant se rend justice, contribuant à rendre malsain l'environnement social. Les conflits selon les acteurs eux-mêmes sont fréquents, et même très fréquents, une hypothèse que nous avons aussi émise en début de recherche. Enfin troisièmement, l'ensemble des parties prenantes trouve la nécessité d'avoir une approche communautaire dans une perspective de gestion durable de la forêt, comme nous le supposions.

Il y'a nécessité absolue aujourd'hui d'agir dans l'urgence, parce que Dida est un patrimoine en péril. La perspective de sa gestion durable ouvre la voie à des recommandations à l'endroit des autorités politico-administratives dont la mise en oeuvre doit être un processus qui passe par les étapes suivantes :

- la mise en place d'un cadre permanent de concertation impliquant l'ensemble des parties prenantes (chefs de terres, autorités des communes riveraines, autorités politico-administratives, coutumières et religieuses, conseillers et chefs des villages et hameaux de cultures, etc.) en vue de rétablir le dialogue et d'entreprendre des négociations pour une délocalisation des exploitants de la FC de Dida ;

- le recensement de l'ensemble des exploitants de la forêt pour avoir une réelle idée des effectifs des exploitants de la forêt;

- la désignation des sites potentiels d'accueil des occupants dans les communes de Mangodara, Ouo et Djigouè, en collaboration avec les occupants de la FC ;

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- la délimitation complète et participative des limites de la FC, comme souhaité par la plupart des enquêtés, et l'ouverture mécanique des pistes périmètrales ;

- le renforcement de l'accompagnement des producteurs dans l'appropriation de nouvelles techniques agricoles et leur accompagnement dans la mise en oeuvre d'activités génératrices de revenus;

- le renforcement de la sensibilisation et de l'éducation environnementale pour l'ensemble des populations des villages riverains de la FC et des populations déplacées;

- le renforcement de l'accompagnement des populations déplacées par la réalisation d'infrastructures socio-sanitaires (écoles, forages, CSPS) ;

- le renforcement des capacités humaines et matérielles des SDEDD des communes riveraines de la FC (communes de Ouo, Mangodara et de Djigouè) ;

- l'élaboration du plan d'aménagement pour la FC de Dida.

- dans une approche de gestion intégrée, redynamiser la concertation avec la partie ivoirienne et y intégrer les acteurs des forêts communautaires environnantes (AGEREF/CL et AGGEREF/BK). Cela aura pour avantage de favoriser les contacts institutionnels entre les responsables des aires protégées des deux pays, et fournira aussi un cadre juridique et politique qui peut déboucher sur des initiatives communes.

De toute évidence, la mise en oeuvre de toutes ces recommandations va nécessiter un investissement humain, matériel et financier. C'est pourquoi, il est du ressort de l'Etat de trouver les sources de financement pour permettre la mise en oeuvre effective du processus. La mise en oeuvre du processus REDD+ pourrait représenter une opportunité de financement intéressante pour ce massif forestier dont l'importance pour le Burkina-Faso n'est plus à démontrer.

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