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Croissance démographique et développement en Afrique subsaharienne

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par Yannick ZAMBO ZAMBO
Université Paris Dauphine - Master2 Assurance 2012
  

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Source : Isabelle Attané et Magali Barbieri « La démographie de l'Asie de l'Est et du Sud-Est des années 1950 aux années 2000 », Population 1/2009 (Vol. 64), p. 7-154. 
URL :  www.cairn.info/revue-population-2009-1-page-7.htm.

Cette variabilité à forte amplitude de la durée des transitions démographiques fait qu'il existe une grande incertitude sur la période de temps au cours de laquelle l'équilibre va se restaurer. La possibilité que cette période soit naturellement longue ou alors allongée par des interférences externes (guerres ou épidémies dans les pays en développement), a renforcé l'argumentaire du courant des interventionnistes. Ceux-ci prônent l'action face à une expansion démographique forte dans des pays menacés par le piège de la pauvreté, et ne disposant pas de structures socio-économiques conséquentes.

I.2.2.2- Interventionnisme et politiques de population

Les néomalthusiens recommandent l'interventionnisme pour freiner la croissance de la population, de manière à avoir un ajustement entre le nombre de personnes et les ressources disponibles. Les mesures doivent être prises à toutes les échelles, depuis l'unité familiale pour s'étendre à tout le pays. Pour y arriver, les néomalthusiens pensent qu'une adhésion volontaire des ménages à cette action est souhaitable, mais n'excluent pas l'utilisation des moyens coercitifs en cas de refus de se conformer à cette régulation démographique. Pour Paul Ehrlich: « Nous ne pouvons pas seulement traiter les symptômes du cancer de la croissance de la population, le cancer lui-même doit être extrait »15(*)

C'est à cet effet que les politiques de population antinatalistes ont été élaborées. Celles-ci sont un ensemble de mesures qui incitent une population à faire moins d'enfants. Les moyens utilisés sont la contraception, les interruptions volontaires de grossesses dans les pays où cette pratique est autorisée,la stérilisation et divers avantages aux familles peu nombreuses tels que le versement d'allocations ou des avantages fiscaux. La planification familiale joue un rôle majeur car c'est dans les bureaux de son réseau que la promotion de ces moyens antinatalistes est effectuée. Les politiques coercitives ont également été expérimentées, notamment en Chine avec la politique de l'enfant unique. Mais l'efficacité de ces politiques ne fait pas l'unanimité. Il est reproché à leur promoteur de circonscrire le problème du nombre élevé d'enfant à l'offre des méthodes contraceptives exclusivement, sans s'attarder sur la demande de celles-ci. L'offre étant ici l'accès aux moyens de contraception tandis que la demande concerne la volonté des populations cibles à avoir un nombre limité d'enfants. En effet, même si les moyens contraceptifs sont disponibles, l'objectif peut ne pas être atteint si les ménages n'ont aucune motivation à limiter numériquement leur progéniture.

Cela pose implicitement la question des déterminants de la demande d'enfants dans un pays, dont certains théoriciens et praticiens ont affirmé que le niveau de développement est l'un des facteurs les plus importants à prendre en compte. Dans cet ordre d'idée, lors de la Conférence mondiale sur la population de Bucarest en 1974, le slogan suivant lancé lors des débats, devint célèbre : « Le développement est le meilleur moyen contraceptif ».

Le corollaire est que la relation entre le développement et la croissance démographique serait plurivoque. Il existerait donc une interdépendance entre les deux concepts. C'est ce sur quoi repose le consensus beaucoup plus contemporain sur les relations entre le développement et la croissance démographique. Cette approche fait état d'un enchevêtrement d'interdépendances que l'on ne peut analyser que dans le cadre de deux systèmes dont les indicateurs interagissent entre eux : le système démographique et le système de développement.

II- Croissance démographique et développement : analyse des interactions à travers le système caractéristique

Sur la base d'observations empiriques des variables démo-économiques et indépendamment des facteurs spatial et temporel, l'on s'est aperçu que les indicateurs de développement avaient une influence sur les variables démographiques. C'est le cas patent du niveau d'instruction de la mère qui a une incidence sur la mortalité infanto-juvénile, ou encore sur l'indice synthétique de fécondité (ISF).

Tableau : mise en évidence de l'effet du développement sur la démographie

Source : Philippe Hugon « Variables démographiques et éducation en Afrique ou le mirage des Objectifs du millénaire pour le développement », Mondes en développement 2/2008 (n° 142), p. 83-96.

Ce type de constat a été fait sur les relations cause à effet d'autres indicateurs de développement sur des variables conditionnant l'expansion démographique (santé et baisse de la mortalité, etc.). D'où la conclusion suivante de Jacques Véron, démographe et spécialiste des interactions entre population et développement : « L'histoire démo-économique montre que l'opposition radicale entre malthusiens et anti-malthusiens doit être dépassée. Une approche moins idéologique conduit à privilégier l'analyse des interactions entre toutes les formes de changements qui affectent une société. On sort alors du cadre des déterminations simples et de la linéarité ».16(*)

Il s'impose alors une autre approche d'étude qui est celle des systèmes. En effet, un système étant un  ensemble d'éléments interagissant entre eux selon certains principes ou règles17(*), il apparait que cette approche est un cadre de référence permettant de mieux optimiser les analyses sur les relations « développement vs croissance démographique ». Il s'agit de systèmes dont les principes ou règles ne sont pas figés mais évoluent en fonction du temps, de l'espace, du contexte. Ainsi des évènements spécifiques peuvent améliorer une situation dans un lieu à un moment donné et dans un contexte bien précis, et la dégrader sous des cieux différents ou identiques en d'autres circonstances. Goran Ohlin fait d'ailleurs savoir à ce sujet : « La longue série d'évènements qui ont marqué l'expansion démographique au cours de l'histoire indique avant tout qu'il est impossible d'assigner à la population un rôle unique. A certaines époques son évolution a été liée à la mise en valeur de nouveaux territoires .... En d'autres temps, l'accroissement inexorable d'une population a engendré la misère et les troubles... »18(*).

Un système se caractérisant par ses éléments constitutifs et les interactions entre ces derniers, il serait donc intéressant de présenter les enchainements théoriques qui régissent le système « démographie vs développement ». Tout l'intérêt de cette présentation découle du fait que les analyses subséquentes concerneront les relations entre la croissance démographique et le développement dans le contexte de l'Afrique subsaharienne.

* 15 (Paul Ehrlich cité dans le livre Population et développement, Jacques Véron, Presse Universitaire de France, Paris, 1994).

* 16 (Population et développement, Jacques Veron, édition P.U.F, 1991, page 21, Paris)

* 17 (Définition tirée de Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me)

* 18  Goran OHLIN (1926-1996), « Régulation démographique et développement économique », page 58, Centre de Développement de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique, Paris, 1967.

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