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Croissance démographique et développement en Afrique subsaharienne

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par Yannick ZAMBO ZAMBO
Université Paris Dauphine - Master2 Assurance 2012
  

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INTRODUCTION GENERALE

Défini comme une évolution d'ordre qualitatif et une restructuration de l'économie d'un pays en rapport avec le progrès technologique et social1(*), le développement constitue de nos jours l'une des principales quêtes des peuples, le baromètre des avancées relatives au bien-être des populations vivant dans un espace géographique déterminé. Depuis 1990, l'indicateur de développement le plus utilisé est l'indice de développement humain (IDH) calculé par le PNUD. Celui-ci remplaçait ainsi le Produit National Brut (PNB) par habitant utilisé jusqu'alors, et dont la principale limite était de ne prendre en compte que le volet quantitatif des mutations éventuelles. L'IDH est quant à lui un indice synthétique qui prend en compte l'espérance de vie, le niveau d'éducation, et le niveau de vie mesuré globalement par le PNB par habitant. En effet, les variations du PNB par habitant traduisent les évolutions relatives à la productivité économique et à l'amélioration en moyenne, du bien-être matériel des populations.

Toutes ces variables qui permettent de jauger le niveau de développement, intègrent dans leur détermination les données statistiques de population. L'une des plus observées à cet effet est la croissance démographique définie comme l'augmentation au cours d'une période de temps, du nombre d'individus vivant dans un pays ou une région.

Depuis belle lurette, la juxtaposition de ces deux concepts que sont le développement et la croissance démographique, dans les analyses ayant trait au bien-être des populations a toujours soulevé de vifs débats controversés. Ces débats portent sur le sens de dépendance entre la croissance démographique et le développement d'une part, et sur les effets que l'un entrainerait sur l'autre d'autre part.

Ainsi pour l'économiste suédois Goran OHLIN (1926 - 1996):« L'argument simple et irréfutable qui condamne l'expansion démographique des pays défavorisés est qu'elle absorbe une quantité très importante de ressources qui pourraient être employés à faire progresser la consommation et, surtout, le développement »2(*)

A contrario, l'économiste Esther Boserup (1910-1999)affirmait quant à elle : « la population plus précisément la densité de population, est un facteur de progrès économique ; la population n'est pas déterminée par la richesse mais elle la détermine grâce à la pression créatrice qu'elle génère ».(Esther Boserup citée dans le livre3(*).

Ces deux positions diamétralement opposées de deux économistes ayant tous deux travaillé pour l'ONU, sont un héritage de deux courants de pensées dont les oppositions se sont cristallisées à la fin du 18e siècle, notamment lors des débats que suscitait la transition démographique en Europe. Pour les décideurs de ce continent, face à la croissance démographique soutenue, il s'agissait de répertorier les leviers d'actions dont l'arbitrage relèverait le niveau de vie de la population. Actuellement, l'Europe estpassée à une phase moderne de son régime démographique. Les problèmes de population et de développement se sont déportés sur d'autres terrains propres à cette autre phase: vieillissement de la population, accroissement naturel stagnant et parfois négatif comme cela a été observé en Russie et dans d'autres pays de l'ancien bloc de l'Est4(*) etc.

En revanche, la question des politiques à adopter continue de se poser avec acuité dans les pays ou plus largement les régions du monden'ayant pas encore atteint un niveau de développement optimal alors que la population connait une croissance soutenue.

Le regain d'intérêt s'observe pendant les années 80 (les premières enquêtes de démographie et de santé sont organisées dans 23 pays dont 10 pays africains en 1984) avec une accélération au cours de la décennie 90 (EDS, conférence internationale sur la population et la démographie du Caire en 1994, définition des objectifs du millénaire pour le développement). En effet, les organismes de développement ont recommencé à investir dans la lutte contre la pauvreté. L'enjeu est de permettre à tout Homme de pouvoir satisfaire « les besoins humains fondamentaux » (alimentation, logement, santé, éducation) pour infléchir la tendance à la paupérisation qui menaçait. Celle-ci maintenait et enrôlait de plus en plus de massesde populations dans une trappe à pauvreté qui se caractérise par des conditions de vie d'une extrême précarité.

L'exemple le plus probant est la situation qui prévaut en Afrique subsaharienne, région du monde sur laquelle va porter notre travail. En effet, cette partie de l'Afrique est celle qui connait les indicateurs de développement les plus en berne tandis que sa fécondité qui reste la plus élevée au monde, en fait la zone où l'on observe la plus forte poussée démographique. Cela a alors contribué à alimenter une nouvelle fois les échanges entre les deux courants de pensée sus-évoquées, chacun faisant feu de tout bois pour démontrer la pertinence de ses positions.

Entre temps (depuis les années 80 jusqu'à nos jours), la pression démographique obligeant, les gouvernements ont adopté diverses stratégies sous l'impulsion des organismes de développement, des bailleurs de fonds et autres partenaires, ou en fonction de leurs situations internes respectives.Cela s'est fait dans le sillage des théories sur les liens entre les facteurs démo économiques, ou en prenant des mesures que le pragmatisme sociopolitiqueimposait.

Alorsconformément au contexte de l'Afrique subsaharienne mais sans toutefois avoir la prétention de trancher le débat entre les pro et les anti malthusiens, notre travail se propose de répondre aux questions suivantes : tout au long des vingt-cinq (25) dernières années, si la démographie a eu des effets sur le niveau de développement actuel de cette région du monde, quels sont-ils ? D'autre part, s'il est vrai que le sens des relations entre ces deux concepts est plutôt inversé, le niveau de développement de l'Afrique subsaharienne a-t-il eu des conséquences sur son système démographique ? Enfin et compte tenu des réponses que l'on aura suite aux analyses y afférentes et au regard des politiques actuelles, à quoi pourrait-on s'attendre dans un futur plus ou moins proche d'autant plus que des objectifs de développement ont été fixés ? La réponse à cette dernière question sera également l'occasion d'esquisser quelques recommandations.

Mais avant de répondre tour à tour à ces questions, la présentation du cadre théorique de notre thématique sera faite au préalable, étant entendu que les analyses relatives à notre sujet ne seront pas faites ex nihilo. Elles auront comme cadre de référence diverses théories développées sur les interactions supposées entre la démographie et le développement. Par ailleurs, les variables d'observation utilisées dans le cadre de notre travail en découleront.

* 1 (source : Fonds Monétaire International)

* 2  Goran OHLIN (1926-1996), « Régulation démographique et développement économique », page 57, Centre de Développement de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique, Paris, 1967.

* 3 « Population et développement de Jacques Véron », page 14, édition Presse Universitaire de France, 1994

* 4 (Matthieu Mucherie, « La transition démographique », dans Melchior site des sciences économiques et sociales, http://www.melchior.fr/La-transition-demographique.3913.0.html, 2012.),

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