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Croissance démographique et développement en Afrique subsaharienne

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par Yannick ZAMBO ZAMBO
Université Paris Dauphine - Master2 Assurance 2012
  

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II.3.1.3- Effet de la croissance démographique sur le taux de survie jusqu'à la dernière année du primaire

D'après les statistiques de l'Unesco, 10 millions d'enfants en moyenne abandonnent l'école primaire chaque année en Afrique subsaharienne. Le rôle joué par la poussée démographique sur ce phénomène est indirect. Il s'opère à travers les effets conjugués de la faiblesse des revenus et du découragement né des mauvais résultats scolaires37(*). Ces résultats sont influencés en grande partie par la qualité des enseignements abordée au titre b) précédent, et l'insuffisance des infrastructuresscolaires.

II.3.2- Incidences de l'éducation sur la démographie

Inversement, l'éducation peut avoir des effets sur les variables démographiques tels que présenté théoriquement selon l'approche des systèmes au précédent chapitre. Dans le cas de l'Afrique subsaharienne, nous examinerons les effets de l'éducation sur la fécondité et la mortalité infantile et maternelle.

II.3.2.1- Effets de l'éducation sur la fécondité

En plus de transmettre des connaissances, l'école change les comportements et les croyances au fil du temps.A travers les valeurs qu'elle inculque et qui proviennent plus ou moins de sources similaires, l'école contribue à une certaine modernisation socio culturelle. Cela devient palpable au fur et à mesure que l'on avance tout au long du cycle scolaire.

C'est ainsi qu'en Afrique subsaharienne, les études réalisées dans bon nombre de pays, notamment à travers les enquêtes de démographie et de santé (EDS), font état de ce que les nombres d'enfants désiré et effectif sont moins élevés chez les couples scolarisés que chez les couples non scolarisés. C'est un phénomène général dans la quasi-totalité des pays subsahariens. Les pays où la fécondité par femme est plus basse sont en général ceux où le taux d'alphabétisation des femmes est plus élevé, à l'exception notable des pays comme la Guinée Equatoriale ou encore le Kenya.

Graphique 22 : effet de l'alphabétisation des femmes sur la fécondité en Afrique subsaharienne (2009)

(ISF en ordonné et Taux d'alphabétisation en abscisse)

Source : Nos calculs à partir des données de la Banque mondiale

Cette différence entre les personnes scolarisées et celles qui ne le sont pas est plus prononcée lorsque les femmes ont atteint le niveau d'études secondaires.

Graphique 23 : effet du niveau d'étude des femmes sur la fécondité

Source : Défis du développement en Afrique subsaharienne. L'éducation en jeu, page 28.

Le rôle joué par l'éducation sur la fécondité a fait l'objet de beaucoup d'analyses de la part de spécialistes. Il en ressort que plusieurs explications concourent à cet état de choses.

- Premièrement, avec le caractère universalisant de l'école, les personnes scolarisées entrent indirectement en contact avec d'autres modèles sociaux du monde. Certains modèles sont issus de régions ayant achevé leurs transitions démographiques et où il est souvent prôné une rationalité économique et non sociale (poids des traditions) par rapport au nombre d'enfants à avoir.

- Ensuite, l'école repousse l'âge nuptial chez les femmes, ce qui diminue considérablement le nombre de grossesses précoces. Cela s'est observé dans les pays de l'Afrique subsaharienne tout comme dans ceux d'autres régions du monde.

- Graphique 24 : Age médian au premier mariage des femmes en fonction du niveau d'étude

Source : Défis du développement en Afrique subsaharienne. L'éducation en jeu, page 30.

- Au demeurant, l'école développe des aptitudes qui permettent aux femmes subsahariennes scolarisées de mieux connaitre leur physiologie, et de mieux maîtriser les bien-fondés de la santé reproductive en espaçant les naissances et en utilisant les moyens de contraception.

Graphique 25: Evolution du pourcentage de personnes vivant en ville

Un autre aspect du développement qui conditionne la fécondité en Afrique subsaharienne est les conséquences de la forte mobilité géographique qu'il provoque. En effet, les villes étant généralement mieux loties en infrastructure et étant plus capables d'offrir des opportunités d'emploi, un fort exode rural a longtemps caractérisé les pays subsahariens dont plusieurs ont vu le pourcentage de personnes vivant en ville augmenter de manière considérable.

Le fait que les populations vivant en ville soient confrontées à la montée des individualismes et à des charges incompressibles (paiement loyers, transport intra-urbain, ration alimentaire, loisirs des enfants, etc.) inconnues des villageois, pourrait avoir eu des répercussions sur le nombre d'enfants désirés. Les contraintes budgétaires et le fait que la ville est par excellence le lieu le plus propice à la modernisation socio culturelle, justifieraient que le nombre moyen d'enfants par femme soit moins élevés pour celles qui vivent en ville par rapport à celles qui résident dans les zones rurales.

Tableau 8 : Indice synthétique de fécondité en fonction du lieu de résidence

Pays et années EDS

ISF urbain

ISF rural

Différentiel (ISF rural -ISF urbain)

Burkina (2003)

3,8

6,9

3,1

Cameroun (2004)

4

6,1

2,1

Ghana (2003)

3,1

5,6

2,5

Kenya (2003)

3,3

5,4

2,1

Madagascar (2004)

3,7

5,7

2

Malawi (2004)

4,2

6,4

2,2

Nigéria (2003)

4,9

6,1

1,2

Sénégal (2005)

4,1

6,4

2,3

Tchad (2004)

5,7

6,5

0,8

Guinée (2005)

4,4

6,3

1,9

Mozambique (2003)

4,1

6,1

2

Source : généré à partir des données collectées dans « l'Afrique face à ses défis démographiques »

* 37 (Rapport mondial de suivi sur l'éducation pour tous, Aperçu régional, Afrique subsaharienne », UNESCO, page 4, 2001)

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