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Croissance démographique et développement en Afrique subsaharienne

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par Yannick ZAMBO ZAMBO
Université Paris Dauphine - Master2 Assurance 2012
  

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II.3- Module « croissance démographique vs santé » et perspectives pour l'atteinte des OMD 4 et 5

Pour ce module, il sera mis en évidence l'incidence de l'état de santé des populations subsahariennes sur la croissance démographique d'une part, et les effets de l'expansion démographique du sous-continent sur les institutions sanitaires.

II.3.1- Impacts du profil de santé de l'Afrique subsaharienne sur sa croissance démographique

Les multiples problèmes de santé que connait l'Afrique subsaharienne (cf. A- II.2.2 du présent chapitre) ont des répercussions sur la croissance démographique. En effet, la santé de la population conditionne inéluctablement le taux de mortalité et l'espérance de vie à la naissance.

A titre d'exemple, le paludisme et le VIH/Sida ont été responsables de plus de 2 200 000 décès dans le sous-continent en 2010, soit plus de 20% des causes de mortalitéenregistrées au cours de cette année. Il est évident que cette mortalité contribue à ralentir la croissance démographique.

L'impact de la santé de la population est aussi perceptible sur l'allongement de la vie humaine. L'on peut par exemple présager de cette corrélation en observant la chute de l'espérance de vie à la naissance dans les pays d'Afrique australe et de l'est,au fur et à mesure que la prévalence du VIH/SIDA augmentait au cours des années 90 (début 90 pour la Zambie et le Swaziland, milieu 90 pour le Kenya, fin des années 90 pour le Botswana)38(*).Des études plus approfondies effectuées sur le sujet ont conclu que l'espérance de vie en Afrique subsaharienne en 2010 (54 ans),aurait pu atteindre 60 ans si le problème de la pandémie du VIH/SIDA ne se posait pas avec une telle acuité (Sources : « Variables démographiques, éducation et santé en Afrique ou le mirage des OMD », Philippe Hugon).

II.3.2- Impact de la croissance démographique sur la santé

Dans cette partie, c'est la santé vue à travers les institutions en charge de la garantir qui sera analysée face à la croissance démographique de la région concernée.

a) Analyse de la situation par les données empiriques

En effet, comme dans le domaine de l'éducation, il se pose en Afrique subsaharienne le problème de la performance des systèmes de santé des pays (cf. A- II.2.2 du présent chapitre), compte tenu des ratios d'efficacité définis par les organismes spécialisés. Le respect des normes édictées en la matière vise à promouvoir des services et prestations sanitaires de qualité, dans ce domaine si délicat touchant à la pérennité des vies humaines.

Malheureusement la plupart des pays subsahariens sont à la traine vis-à-vis de ces normes. L'une des plus importantes est la densité médicale qui laisse augurer de la prise en charge des malades par les personnels adéquats. La croissance rapide de la population fait qu'il est difficile pour ces pays de suivre cette norme, à cause de moyens limités qui ne leur permettent pas de répondre aux besoins d'une population qui s'accroit plus vite que le capital potentiellement disponible (personnel en service et en formation). Une autre cause de cette pénurie du personnel de santé est la fuite des cerveaux vers les pays développés des médecins formés en Afrique subsaharienne à cause des conditions de travail précaires, un niveau peu élevé des revenus et l'absence du matériel et des ressources pour la recherche. Entre 1990 et 2010, on estimait à20 000 le nombre de médecins subsahariens qui se sont expatriés dans d'autres continents soit environ 1 compétence sur 339(*). Les pays où cette situation est la plus préoccupante sont l'Angola, la Guinée Bissau et la Guinée Equatoriale avec des taux d'expatriation de plus de 60% en 2007. Ils sont suivi d'un deuxième groupe de huit (8) pays (Congo Brazzaville, Gambie, Malawi, Zambie, Tanzanie, Sénégal, Kenya et le Kenya) où ce taux d'expatriation était de plus de 50% entre 2007 et 200940(*)

Tableau 9 : Nombres de médecins subsahariens dans les autres régions du monde

Source : La santé en Afrique subsaharienne : Panorama, Problématiques, Enjeux et Perspectives, page 3, 2010.

Tous ces facteurs conjugués contribuent à la baisse de la densité médicale qui est très faible en Afrique subsaharienne. En 2009, elle étaitde 2 médecins pour 10 000 habitants41(*). Cela est un taux d'encadrement très en dessous de celui des autres régions du monde telles que l'Europe qui comptent 32 médecins pour 10 000 habitants. Comme pour toutes les variables déjà analysées, il faut cependant noter les disparités qui existent entre les pays. Mais, cela n'enlève pas le fait que cette situation de faiblesse du taux d'encadrement est quasi générale : seuls deux pays(Afrique du Sud, Madagascar) ont un taux d'encadrement supérieur à 5 pour 10 000.

A l'intérieur des pays également, des problèmesd'inégalité de répartition géographique du personnel existent.Au Sénégal par exemple, la capitale Dakar comptait à elle 1100 médecins sur les 1543 que comptait le pays tout entier, soit plus de 70% de l'effectif global en 200842(*).

S'agissant de la représentativité sur une large part de leurs territoires respectifs, la plupart les Etats subsahariens ont fait l'effort d'avoir un système de santé pyramidal organisé de manière à couvrir chaque niveau de circonscription administrative. Mais les infrastructures n'ont pas souvent des plateaux techniques efficaces.

b) Les perspectives pour l'atteinte des OMD 4 et 5

La pénurie des personnels de santé et des infrastructures, ainsi que les problèmes d'inégalité de répartition des personnels de santé à l'intérieur des pays font entretenir le doute sur l'atteinte des objectifs du Millénaire pour le développementnuméros 4 et 5 relatifs à la santé, notamment la réduction de la mortalité infantile de deux tiers (OMD 4) et de la mortalité maternelle de trois quarts (OMD 5) entre 1990 et 2015.

La mortalité infantile était de 89 pour 1000 en 1990 et l'objectif fixé devrait donc la ramener à au plus 30 pour 1000 d'ici 2015. Un bilan d'étape de l'ONU indique qu'entre 1990 et 2009 elle est passée à 60 pour 1000, soit une diminution de 30 points sur les deux tiers du temps d'observation (2000 à 2015). Quoique ce résultat soit encourageant, il parait difficile de diminuer ce taux de 30 autres points en 6 ans compte tenu du handicap que représente le manque de personnels et d'infrastructures, tel que souligné par l'ONU. Des ratios relatifs à l'assistance pendant l'accouchement par des professionnels sanitaires restent insatisfaisants, ainsi que le suivi néonatal des mères et des enfants. En 2011, l'on estimait à 35% les soins de santé obstétrique non dispensés par un personnel qualifié en Afrique subsaharienne43(*).

Quant à la mortalité maternelle, l'atteinte de l'OMD y relatif souffre également de cette situation de pénurie. En 1990,le taux de mortalité maternelle était de 440 pour 100 00044(*). L'objectif était donc de le ramener à 110 pour 100 000 soit une diminution attendue de 330 points en 15 ans. Selon l'ONU, ce taux est passé à 290 pour 100 000 en 2008, ce qui correspond à une diminution de 150 points à mi-parcours qui bien qu'encourageante ne rassure pas quant à l'atteint du but visé à horizon 2015.

III- Nécessité d'une analyse ciblée de quelques pays

Tout au long des analyses précédentes, un constat peut être fait : l'Afrique subsaharienne n'est pas homogène que ce soit en ce qui concerne les avancées et niveau de développement des différents pays de cette aire géographique, que de leur croissance démographique ou encore des interactions entre les deux sous systèmes d'études. Les analyses précédentes ont mis en évidence une diversité des situations presque aussi importante que le nombre de pays constitutif de cette aire géographique. Il importe donc, pour avoir une idée moins globalisante des relations entre la croissance démographique et le développement en Afrique subsaharienne, de procéder à une études des cas spécifiques relatifs à certains pays. C'est l'objet du chapitre suivant.

* 38 (source : nos comparaisons effectuées avec les données de la banque mondiale entre l'évolution de la prévalence du VIH SIDA et l'évolution de l'espérance de vie de ces différents pays)

* 39 (Source : La Santé en Afrique subsaharienne : Panorama, Problématiques, Enjeux et Perspectives, page 3)

* 40 (Source : statistiques du monde http://www.statistiques-mondiales.com/medecins_afrique.htm)

* 41 (Source : Statistiques sanitaires mondiales 2009, Tableau 6, OMS)

* 42 (Source : Ministère de la santé du Sénégal via le rapport « La Fidélisationdes personnels de santé dans les zones difficiles du Sénégal, Octobre 2008).

* 43 (Source : ONU, http://www.un.org/fr/millenniumgoals/childhealth.shtml).

* 44 (Source : ONU, http://www.un.org/fr/millenniumgoals/maternal.shtml)

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote