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Croissance démographique et développement en Afrique subsaharienne

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par Yannick ZAMBO ZAMBO
Université Paris Dauphine - Master2 Assurance 2012
  

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre travail, les analyses empiriques et les études statistiques de corrélationentre la croissance démographique et le développement en Afrique subsaharienne, convergent toutes vers l'existence de relations entre les déterminants et indicateurs de chacun des deux concepts. Cette conclusion est surtout une confirmation, l'existence de relations entre les sous-systèmes démographie et développement étant reconnue par la quasi-totalité des praticiens et théoriciens des questions démoéconomiques.

Par contre, les analyses relatives aux domaines controversés du sens de causalité et des effets induits, ont permis d'aboutir à des conclusions dont la prise en compte pourrait êtreplus bénéfique. L'intérêt à y accorder peut être sous-tendu par la présentation faite surl'état des lieux des questions de développement et de démographie (transition démographique notamment) dans le cas de la région d'étude. En effet, ces états des lieux ont parfois montré qu'il existait des urgences, étant entendu quepar rapport aux autres régions, le sous-continent continue d'accuser un retard généralisé et parfois abyssal dans divers domaines relatifs au bien-être des populations. En substance, le processus de transition démographique, quoique résolument enclenché est l'un des plusattardéscorrélativement à une fécondité qui demeure la plus élevée au monde. La situation dans les domaines sociaux est loin d'être reluisante. Beaucoup reste à faire : qu'il s'agisse de l'éducation et de la santé pour lesquelles l'encadrement efficient des populations demeure un objectif lointain, ou encore du niveau de vie économique qui réduit les marges de manoeuvre des gouvernements condamnant ainsi plus de deux cents millions de personnes à vivre dans l'extrême pauvreté.

En ce qui concerne le sens de causalité, les principaux modules du système « croissance démographique et développement » qui ont été analysés amènent à conclure à une relation cause à effet réciproque dans tous les cas de figure en Afrique subsaharienne. L'étude des corrélations via des séries chronologiques a servi à pressentir parfois de manière univoque, des dépendances dont les caractères plurivoques ont ensuite été confirmés de manière empirique à travers les effets de chacun des systèmes sur les déterminants de l'autre. Ces déterminants ont été préalablement identifiés lors d'une étude approfondie sur les facteurs explicatifs directs et intermédiaires de chacun de nos deux concepts. Ainsi, les cas d'influence réciproques ont été identifiés pour les modules suivants : «fécondité& niveau de vie », « fécondité & éducation », « fécondité&santé », « pression démographique & environnement » et « pression démographique & urbanisation ».

S'agissant des effets induits, il est globalement ressorti que jusqu'ici, la croissance démographique de l'Afrique subsaharienne a été loin de permettre au sous-continent de bénéficier pleinement des dividendes de sa croissance économique. La population croit encore à un rythme auquel les gouvernements des différents pays peinent visiblement à y ajuster l'offre des services sociaux, de travail et des niveaux de revenu adéquats. Dans la majorité des pays, les systèmes éducatifs et de santé semblent encore débordés par l'afflux des demandes de prestation, tandis que les structures économiques ne produisent pas assez pour une redistribution par tête garantissant un niveau de revenu élevé. Au cours des années passées, cela a sans aucun doute contribué à freiner les efforts de développement dans leurs volets quantitatif (niveau de revenu, taux d'alphabétisation, prévalence et incidence) et qualitatif (norme de qualité concernant notamment les densités médicale et d'enseignement). Le domaine environnemental n'est pas épargné, le cas du Kenya ayant démontré que l'augmentation des besoins nutritionnels et d'habitation dans le sous-continent, entraine une surexploitation des ressources. Celle-ci menace les réserves sécuritaires constituées et l'équilibrede l'écosystème, cela constitue une source de perte de devises (activités touristiques) et est micro économiquement un facteur aggravant de pauvreté (activités agricoles, élevage, intempéries).

Cependant, au fil de nos analyses, une constance s'est incontestablement dégagée : le rôle vertueux du développement pour sa propre promotion. En effet, il ressort de notre étude que l'Afrique subsaharienne ne constitue pas une dérogation à cette règle. L'éducation, la santé et le niveau de revenu sont apparus comme des catalyseurs de la transition démographique. Par ricochet, ils constituent un moyen direct ou indirect d'ajustement progressif de la croissance démographique aux disponibilités existantes et potentielles à court et moyen termes. L'accent devrait donc être mis sur l'éducation des femmes qui est apparue comme déterminante au déclenchement du cercle vertueux ci-dessous :

La promotion du développement social et économique pour un meilleur capital humain apparait donc comme un levier des plus surs pour accélérer l'infléchissement de la croissance démographique du sous-continent. Cela permettrait à la région de faire face ne serait qu'à court ou moyen termes, aux goulots d'étranglement qui ne permettent toujours pas à ses services sociaux de promouvoir le bien-être des populations. Le ralentissement de la poussée démographique ainsi accéléré donnera plus de marge aux pays sub sahariens pour que ceux-ci puissent dans un premier temps combler leur retard et ensuite assurer durablement le bien-être des générations naissantes.

Cependant, deux visages moins élogieux du développement ont fait surface au cours de notre étude. L'un d'entre eux concerne l'attrait que le développement exerce sur certaines franges de la population. Ce sont principalement les jeunes en quête de modernité et la population active. Les méfaits de cet attrait ont été identifiés dans les pays étudiés spécifiquement à savoir le Cameroun et le Kenya. En effet, les personnes concernées vont chercher les bienfaits du développement là où il est plus susceptible de les trouver à savoir les villes. Compte tenu du fait que la pyramide des âges a montré que les concernés constituent d'une manière écrasante la frange de la population la plus nombreuse, les deux pays étudiés à l'instar de la région prise dans son ensemble, ont connu une augmentation rapide du taux d'urbanisation. Les structures économiques et sociales n'ont pas pu s'ajuster à cet afflux massif et accéléré des populations dans les cités. Il s'en est suivi à travers toute la région des taux de chômage et de sous-emploi urbains très élevés, la monté de l'insécurité dans les villes et la précarité des conditions de logement. L'autre aspect est l'ambivalence du développement avec les notions de développement vues en coupe transversale, qui privilégie le bien-être des populations existantes et le développement durable qui va au-delà en prenant en compte les conditions de vie des générations futures. Les problèmes auxquels sont confrontés les gouvernements subsahariens les amènent souvent, sous l'effet de la pression démographique et de la recherche des retombées politiques à court terme, à entreprendre des actions qui produisent des ressources pour résoudre des problèmes ponctuels en mettent à mal le développement durable. La déforestation qui a lieu dans bon nombre de pays du sous-continent en est une illustration. L'exemple du Kenya sur lequel ce travail a planché donne un aperçu de conséquences néfastes sur le bien-être des populations.

Pour ce qui est des perspectives du sous-continent, la conclusion à laquelle nous pouvons aboutir sur la base des données des plus actualisées, est que les conditions démographiques dans lesquelles se trouve l'Afrique subsaharienne ont jusqu'ici été un obstacle pour l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Il s'agit des volets santé, éducation et lutte contre la pauvreté pour lesquelles il est presque utopique que la région atteigne les buts fixés à l'horizon 2015, compte tenu des bilans d'étape effectués dans ce travail et de l'estimation des chemins qui restent à parcourir.

Mais, l'espoir est bel et bien fondé. En effet, les bilans d'étape ci-dessous évoqués dans le cadre des OMD, ont permis de montrer que le sous-continent avait fait des efforts considérables au cours de la dernière décennie. L'IDH est sans cesse à la hausse tiré en cela par de l'augmentation des taux de scolarisation et les baisses notables des taux de mortalité infantile et maternelle. Quant à la pauvreté, elle a reculé quoique de manière plus timide.

Ces résultats positifs enregistrés en matière de développement devraient aller crescendo. Pour cause, les Etats subsahariens qu'accompagnent les organismes de développement, ont de toute évidence intégré dans leurs politiques socio-économiques le rôle majeur que jouent potentiellement la santé et l'éducation dans le processus de développement. Ils disposent donc là d'un vent favorable dont il faut exploiter les directions. Cependant, sur la base de notre travail, nous pouvons émettre l'avis selon lequel un opportunisme face à ce vent voudrait qu'afin de permettre à ce dernier de jouer plus efficacement son rôle, il conviendrait de poursuivre les campagnes de sensibilisation de la limitation des naissances via les outils tels que le planning familial ou autres encouragements à la baisse de la fécondité. Il est évident que cela permettrait de dégager des ressources supplémentaires pour permettre à des centaines de millions de subsahariens de se libérer avec célérité, des carcans de la pauvreté à laquelle ils font face avec impuissance et résignation.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille