WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La notion de beauté féminine et son impact à  travers la publicité

( Télécharger le fichier original )
par Elsa SAHUC
Université de Nice Sophia Antipolis IAE - Master II Communication organisationnelle 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion

On peut donc observer que la représentation de la femme a toujours existé, au fil des siècles et des cultures. On peut également remarquer qu'elle a rarement été parfaitement réaliste, ce qui soulève la question du pourquoi. En ces époques plus ou moins lointaines, seuls les riches et les personnages importants étaient représentés, mais la communication se faisait aussi vers le peuple. Il s'agissait de mettre en valeur l'exceptionnelle beauté de ces modèles, de montrer ainsi leur supériorité, et pour cela il fallait souvent s'éloigner de la réalité. En faisant de tels portraits, on mettait en valeur un côté divin, une justification de leur statut social, une impression de domination et de supériorité en vue d'impressionner.

La beauté était donc une prise de pouvoir de la classe dominante, à une époque où elle était la seule à pouvoir être donnée à voir, représentée, pour des raisons de coût puisque seuls les portraitistes pouvaient le faire.

Les inventions des XIX et XXème siècles (la photographie) puis les progrès technologiques galopants ont mis à la portée de tout un chacun la possibilité de se mettre en scène, de se représenter et se donner à voir ; le moyen de manipuler par l'image s'est donc déplacé et de nouveaux outils se sont créés, puisant dans les nouvelles connaissances médicales et scientifiques : les bienfaits du sport, les compléments alimentaires, la chirurgie esthétique, etc... Puisque le désir de beauté devenait une aspiration de masse, les moyens de communication se sont diversifiés, intensifiés, démocratisés, traquant les consommateurs potentiels dans leur quotidien (radio, télé, affiches, Internet, etc...) sans répit .

Aujourd'hui, si la représentation de la femme n'est pas plus réaliste, elle a en tout cas un autre but.

25

Chapitre II : La notion de beauté féminine aujourd'hui dans la publicité, une omniprésence et un dictat auquel on ne peut pas échapper.

Introduction

Dans la société actuelle, la représentation de la femme est partout et sous diverses formes, ceci largement aidé par la révolution industrielle et l'évolution immense de la technologie. Si à des époques plus anciennes, l'image de la femme qui était communiquée n'était pas toujours fidèle à la réalité, on va pouvoir constater qu'aujourd'hui ce n'est pas non plus le cas. Ceci prouve que ce ne sont pas les techniques de représentation qui sont mises en cause, mais bien les intentions de ceux qui les utilisent.

La publicité et la société entretiennent entre elles des liens complexes : la publicité sert souvent de filtre pour identifier les tendances qui se manifestent au sein de la société. Elle constitue un miroir des évolutions sociales dont nous allons nous servir pour déchiffrer les codes actuels.

En terme de consommation de biens symboliques, les médias audiovisuels accaparent actuellement une partie importante du budget temps que les individus consacrent à ce que les sociologues définissent comme appartenant aux « pratiques culturelles ». Son omniprésence explique en partie la force de la pression sociale véhiculée par la publicité.

« La télévision touche à l'essence de la démocratie. (...) Dès que l'on tire sur un fil, c'est toute la société qui vient, avec ses histoires, ses drames et ses rêves. » 9

9 La folle du logis : La télévision dans les sociétés démocratiques, Jean-Louis Missika et Dominique Wolton, Gallimard, 1983.

26

II.1. La représentation du corps à travers l'imaginaire social

Un affaiblissement général des valeurs politiques, religieuses et morales dans la société occidentale se trouve à l'origine du pouvoir de la publicité et de son impact sur la population aujourd'hui. Cela a alors engendré le développement d'autres valeurs, celles véhiculées par une société de consommation, et dont se nourrit le discours publicitaire.

Le consommateur est devenu un spectateur passif, il s'investit énormément dans l'image véhiculée par la publicité et se trouve en quête désespérée de son identité.

Envisager le corps sous l'aspect de son image est forcément chargé de multiples représentations culturelles. Le XXe siècle est une époque où l'heure est à l'hédonisme et où l'effort n'est pas mis en valeur, « la discipline est dévalorisée au bénéfice du culte du désir et du plaisir et de leur accomplissement immédiat. (É) L'introduction du plaisir dans la diététique et la médecine représente une véritable révolution, car elle transgresse la tradition chrétienne ». 10

La communication publicitaire s'est approprié cette idéologie hédoniste en créant des déclinaisons : le plaisir, le confort, le bien-être, et autres jouissances personnelles...

On se doit donc « de respecter son corps » et de combattre par tous les moyens (sportifs, diététiques, médicaux...) son vieillissement et sa dégradation.

Cet imaginaire promeut l'idée que l'individu est devenu susceptible d'être fabriqué et/ou réparé. Les médias contemporains convergent tous vers ce même point et nous envahissent de « conseils de beauté » qui sont censés apporter la beauté à chaque femme, en luttant entre autres contre le vieillissement, l'embonpoint, etc. S'auto transformer résume la perception contemporaine du corps. La publicité a vite fait de s'en emparer et présente des produits qui aident à l'auto-manipulation.

Le corps montré à travers les médias est toujours gracieux, musclé, bronzé, souple et élancé, et fait office d'étalon de mesure de la perfection corporelle. Les corps exhibés sur les images publicitaires placardées autour de nous provoquent chez la population le désir de changer l'image de leur corps dans l'espoir d'approcher une certaine « qualité esthétique ».

La publicité offre des modèles de femmes toujours plus jeunes, plus parfaites, et suggère ainsi à chacun un contrat tacite : si nous suivons ce que nous dit la publicité, nous nous approcherons de

10 A quoi rêvent les années 90. Les nouveaux imaginaires; consommation et communication, Pascale Weil,1993, Seuil, Paris.

27

ces êtres sublimes qui peuplent nos écrans.

D'une façon générale, il semble désormais entendu qu'on ne doit pas se contenter du corps que l'on a et qu'il incombe à chacun de le perfectionner, de le prendre en main.

Notre société à tendance à réduire le corps à une vision matérialiste de la personne, et conduit à l'envisager comme un enjeu narcissique majeur d'amélioration esthétique. Malgré la libération sexuelle, le corps n'est pas pour autant mieux accepté, on le voit plus comme quelque chose à corriger.

Le nouvel imaginaire social du corps se retrouve dans la publicité et donne à la société des modèles à suivre. Celui-ci devient force d'argument dont le but est de stimuler un comportement d'achat auprès du récepteur, c'est ce que j'ai pu largement observer pendant mon stage.

Le directeur de l'agence donne les directives et les critères : femme jeune (la trentaine), grande, mince, beau teint (physique mannequin), assez bronzée pour avoir l'air en forme mais pas trop pour ne pas paraître « typée ». Les catalogues Home Store étaient les supports qui demandaient le plus de modèles féminins, et avec des critères très rigoureux. Si parfois le directeur de l'agence laissait passer mes choix qui « sortaient un peu de l'ordinaire », c'est l'annonceur qui ne manquait pas de me rappeler à l'ordre, sans pour autant me donner d'explication. En effet, le sujet est délicat : comment expliquer que l'on préfère ne pas utiliser d'autres physiques de femmes, en restant politiquement correct ? Nous avons ici la preuve, au coeur de la création publicitaire, qu'il y a un malaise lorsqu'il faut justifier de ses choix. Cette situation met le doigt sur le fait que l'on sait que l'on choisit d'imposer un modèle, mais les raisons sont assez embarrassantes car peu morales : frustrer pour faire acheter.

28

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery