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Le statut des vérités analytiques dans l'épistémologie praxéologique de Ludwig Von Mises

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par Grégoire CANLORBE
Université Paris 1 - Master 1 LoPhiSC (Logique, Philosophie des sciences et de la connaissance) 2012
  

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B. Une définition est-elle vraie en vertu de la signification des termes?

Assigner des caractéristiques générales à un concept est une convention, i.e. une décision arbitraire. C'est sur la base de l'induction que nous estimons que « tout corbeau est un oiseau noir » ; et c'est par accoutumance à cette définition qu'il nous devient impossible de penser qu'un corbeau puisse être blanc. Nous pouvons faire les mêmes remarques pour une assertion telle que « l'eau ça mouille » ou « le feu ça brûle ». Par induction, nous inférons que toute eau (à l'état liquide) doit mouiller ou que tout feu doit brûler, et nous sommes accoutumés à tenir ces caractéristiques générales pour établies ; en sorte que la négation de ces propositions, à savoir « l'eau ça ne mouille pas » ou « le feu ça ne brûle pas », nous paraît inconcevable.

Rappelons qu'une vérité analytique consiste en un énoncé vrai en vertu de sa signification. Sous son influence kantienne, Von Mises pense que les définitions sont vraies analytiquement car constituent de simples tautologies, i.e. répétitions du sens d'un concept. Kant ne reconnaissait pas un contenu factuel aux définitions, i.e. un contenu

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portant sur les faits de la réalité; Von Mises n'hésite pas à franchir ce pas, sauf exception pour les concepts mathématiques et géométriques. Sa thèse est donc: (1) que les définitions sont vraies analytiquement; et (2) qu'elles nous informent sur les faits de la réalité, cette information étant vraie analytiquement, i.e. vraie en vertu de la signification des termes, et du coup vraie a priori, i.e. sans qu'il ne soit besoin de tester empiriquement cette information pour s'assurer qu'elle est conforme à la réalité et non pas fausse.

Il paraît difficile, en effet, de ne pas reconnaître une information factuelle (relative aux faits de la réalité) contenue dans les définitions. Ce qui est tout à fait contestable, c'est que cette information soit vraie analytiquement, i.e. en vertu de la signification des termes; et du coup vraie a priori, i.e. indépendamment de toute confirmation empirique. C'est par accoutumance à une définition que celle-ci nous paraît vraie a priori : les raisons sont psychologiques et non pas sémantiques.

Du reste, Von Mises est bien obligé de reconnaître que c'est une expérience intérieure, i.e. introspective, qui fonde la vérité du tout premier aspect de la définition apportée au concept d'action humaine. Car nous dit Von Mises, chaque homme fait l'expérience de son intentionnalité, à moins d'être dans un état végétatif; et c'est par conformité avec cette expérience élémentaire et intersubjective que l'assertion qui décrit l'action humaine comme un comportement intentionnel nous informe objectivement sur la réalité. Von Mises est donc obligé de reconnaître qu'il y a un élément de définition qui est vrai non pas a priori mais vrai proprement a posteriori, i.e. par conformité avec l'expérience.

Malgré ces difficultés, peut-être peut-on trouver une solution satisfaisante pour le problème central soulevé par la notion d'analyticité dans l'épistémologie de Von Mises?

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery