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Le " retour forcé " des roumains en Roumanie, depuis 2007

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par Audrey Guitton
Université de Poitiers - Master migrations internationales 2011
  

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2) Une population migrante méconnue

Le terme « Rom » regroupe des communautés bien différentes. Dans une première partie, je tenterai de mieux définir cette population. De nombreuses idées reçues subsistent à l'encontre des Roms. Nous verrons quels sont les stigmates qui les touchent toujours, à l'heure actuelle.

a) Les enjeux de la définition d'une population

Les Roms forment le groupe tsigane le plus important d'Europe. Le terme Rom est souvent considéré comme une dénomination « politiquement correcte » des Tsiganes. G. Fleck, I. Florea, D. Kiss et C. Rughinis soulignent la complexité que représente la définition d'un groupe. « While in survey questions and in our discussions we often use the ethnonym «Roma», it is important to keep in mind that this is still contested in Romanian society, also by Roma people themselves, and Tigani is still widely used by Roma and non-Roma alike - although with different meanings and connotations. »128 Sauf exceptions, ils sont tous sédentaires et sont loin de former une population homogène. En effet, il y a au sein de ce groupe, de multiples communautés et de fortes inégalités sociales et économiques. Les différentes communautés ne sont pas nécessairement liées les unes aux autres. Le sentiment d'appartenance à l'une de ces communautés est parfois plus fort que le sentiment d'appartenance au groupe Rom. Les auteurs mettent en lumière le fait que 45 % des Roms interrogés se considèrent « Rom romanisés », 23 % se définissent comme « simplement tsiganes » et 32 % se réfèrent à une communauté « (Rudari, Cãldãrari, Ursari, etc) ».

Ceci nous permet d'affirmer que l'appartenance d'une personne au groupe Rom n'est pas une donnée fixe. Certaines personnes ont des origines tsiganes mais ne se considèrent pas, ou ne sont pas considérées, comme tel. À l'inverse, certaines personnes n'ont aucune origine tsigane mais se considèrent, ou sont considérées comme tel. L'écart que l'on peut parfois observer entre la manière dont une personne se définit et la manière avec laquelle elle est définie par les autres, est révélateur du caractère subjectif de l'appartenance d'une personne à un groupe, ou à une ethnie. « Categories of classification such as ` Roma' are not fixed or immutable; they may be expanded or contracted to include or exclude. [...] Therefore, the author suggests that the stigma of the Gypsy identity takes

128Fleck G., Florea I., Kiss D., Rughinis C., Come closer. Inclusion and exclusion of Roma in present day Romanian Society, op. cit., p. 63.

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precedence over the stigma of extreme poverty, and in some cases the poor actually become classified as Gypsy. »129 Ainsi, être Rom ou Gipsi peut, pour certaines personnes se résumer à être pauvre. Dès lors, ce groupe n'est plus perçu par ces personnes comme une ethnie, mais comme une classe. Il est très délicat de tenter de définir qui sont les Roms et ce qui fait d'eux des Roms. Le seul critère valable, à mon sens, est la manière dont les personnes se considèrent. Il ne s'agit pas seulement de la manière dont elles se définissent, mais ce qu'elles ressentent. Lors des recensements roumains, les personnes doivent s'autodéclarer de telle ou telle ethnie. Au cours des périodes pendant lesquelles les discrimination subies par les Roms sont les plus intenses, le nombre de personnes déclarant être Rom, est faible. Lors d'une période plus calme, ce chiffre augmente. Le dernier recensement en Roumanie fait état de 500 000 Roms présents sur le territoire. Certaines ONG déclarent qu'ils sont jusqu'à 2 000 000, sur un total de plus de vingt-et-un millions d'habitants130.

Comme nous venons de le voir, cerner qui sont les Roms et quel est leur mode de vie n'est pas une tache facile. Cela demande d'aller à la rencontre des personnes et d'essayer de comprendre ce qui sous-tend leur sentiment d'appartenance. Les pouvoirs publics, ainsi que les ONG et le milieu associatif ne semblent faire cet effort que très rarement.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon